Qu’est-ce qu’un bon lycée ?

Par Florian Dacheux, mis à jour le 28 Mars 2023
6 min

L'Etudiant publie son classement 2023 des lycées généraux et technologiques. Celui-ci ne se base pas uniquement sur les résultats du bac. Un bon lycée, c'est avant tout un établissement qui mène ses élèves jusqu'au bac et les fait réussir.

Le classement 2023 des lycées généraux et technologiques de l'Etudiant ne se contente pas de prendre en compte les résultats des établissements. Déjà les années précédentes, les taux de réussite et les taux de mention au baccalauréat ne suffisaient pas à définir un bon ou un mauvais lycée.

Le classement 2023 est basé sur l'année scolaire 2021–2022 qui a vu se tenir les premières épreuves de spécialités (même si elles ont été décalées en mai). Une année encore marquée par la crise sanitaire et l'adaptation des lycéens et qui met en avant l'importance de prendre du recul et de se pencher sur plusieurs critères pour évaluer ce qu'est un bon lycée.

Un bon lycée accompagne vers la réussite au bac et le supérieur

"Pour moi, un bon lycée, c’est un lycée où les équipes sont attentives au fait de mener tous les élèves de seconde en terminale en ayant le bac évidemment, mais surtout avec un projet d’orientation construit et cohérent, témoigne Dominique Faure, proviseure du lycée de Carquefou (44) et secrétaire académique adjoint du SNPDEN 44. C’est en seconde que beaucoup d’élèves décrochent, redoublent ou se réorientent."

C’est là qu’intervient la capacité ou non d’un établissement à établir une pédagogie souple et adaptée aux profils pluriels des élèves. La clé ? Leur donner les moyens de se projeter vers la réussite dans l’enseignement supérieur en étant à l’écoute de leurs aspirations.

"On considère qu’ils sont grands, autonomes et capables de s’organiser, or, on voit bien qu’un certain nombre éprouve des difficultés au début du lycée, poursuit-elle. C’est pourquoi les professeurs doivent être attentifs à la compréhension des méthodes de travail pour leur permettre de passer le cap des six premiers mois de la seconde."

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Au-delà de cette bienveillance, les meilleurs lycées se démarquent grâce à une offre diversifiée en termes de spécialités et de langues. Mais aussi et surtout à travers des méthodes d’enseignement qui viennent casser les codes du traditionnel cours magistral.

Pour ce faire, les enseignants doivent être capables d’utiliser à bon escient les fameuses marges d’autonomie des établissements afin de mettre en place des temps d’apprentissage en demi-groupe ou par exemple la réalisation de Mooc en ligne. Sans oublier la faculté à faire émerger une vie associative et culturelle dynamique.

Attention tout de même au mirage. Un bon climat scolaire ne suffit pas. "Il faut que ce soit couplé avec l’exigence scolaire, prévient Dominique Faure. C’est une question d’équilibre. Un lycée où il fait bon vivre n’a pas forcément de bons résultats. Car il ne faut pas leurrer les élèves sur le fait que la réussite passe par du travail personnel à la maison."

Numérique et accompagnement de proximité favorisent la réussite au lycée

Lors de la crise sanitaire, l’hybridation des cours et l’usage du numérique ont été amplifiés. Du moins, quand chaque foyer état suffisamment équipé, ce qui a provoqué de grandes inégalités. Les lycées ont pu tirer leur épingle du jeu quand les enseignants ont fait cours simultanément aux élèves présents physiquement et à ceux qui se trouvent derrière un ordinateur à la maison… Par opposition aux établissements qui se contentaient de transmettre des documents. "Ces phénomènes se sont vraiment révélés pendant la pandémie de Covid", corrobore Marie Masson, secrétaire générale de la FCPE du Rhône.

Autre atout de taille ? La proximité. Il s’agit en effet de ne pas trop s’éloigner de son domicile, notamment pour profiter de la grande amplitude horaire de certains lycées (7h45–19 heures) afin de favoriser le travail en groupe et l’utilisation des outils sur place. Ce n’est pas l’avis de tous les parents d’élèves, notamment à Paris depuis la nouvelle version d’Affelnet qui resserre la carte scolaire en limitant le choix à cinq lycées situés à 25 minutes maximum de transport de leur domicile. Rien ne les empêchera de demander des lycées plus éloignés, mais ils ne seront pas prioritaires.

"Ne pas se laisser séduire par le 100% de réussite au bac"

Enfin, le taux de réussite brut au baccalauréat ne veut absolument rien dire. "On sensibilise beaucoup les parents sur le fait de ne pas se laisser séduire par le 100% de réussite au bac car certains lycées, souvent privés, n’accueillent pas les élèves plus faibles pour conserver leur score, ajoute à ce sujet Marie Masson. La pression du résultat n’est pas source d’épanouissement. Ce sont les enseignants et les moyens mis en place comme les cours de soutien ou le tutorat pour faire progresser chaque élève en fonction de leur intérêt qui font un bon lycée." Tout est dit.

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