Témoignage

En terminale STAV, en 2014, que sont devenus Ninon, Florian, Bastien, et les autres ?

Avenir_QSID_Terminale STAV_ Amilly_Photo de classe © Photo fournie par le témoin
Les élèves de terminale STAV de l'année 2013-2014 du lycée agricole Le Chesnoy, à Amilly (45). © Photo fournie par le témoin
Par Émilie Weynants, publié le 07 septembre 2018
10 min

Bastien, Nicolas, Florian, Edouard, Ségolène et Ninon ont décroché leur bac STAV, en 2014, au lycée agricole Le Chesnoy, à Amilly (45). Tous ont un lien particulier avec la terre. Fille ou fils d’agriculteurs pour la plupart, ils ont grandi à la campagne, sur une exploitation agricole, forgeant ainsi leur avenir. Quatre ans plus tard, que sont-ils devenus ?

L’Etudiant est allé à la rencontre des élèves de terminale STAV, année 2013-2014, du lycée agricole Le Chesnoy, à Amilly (45). Bastien, Nicolas, Florian, Edouard, Ségolène et Ninon ont choisi cette série technologique car elle leur mettait le pied à l’étrier. Florian et Edouard ont toujours eu envie de gérer une exploitation. Après un BTSA (brevet de technicien supérieur agricole), l’un a rejoint une école d’ingénieurs, le second une licence professionnelle. Aujourd’hui, ils partagent un projet commun. Bastien, Ségolène et Nicolas ont suivi des parcours similaires. Si les deux premiers ont décroché un CDI à la suite de leur alternance, Nicolas, qui avait une idée très précise du métier qu’il voulait exercer, rêve aujourd’hui d’international. Ninon, elle, a réajusté son orientation. Passionnée d’équitation, elle pensait mener sa carrière auprès des chevaux. Mais c’est finalement une voie plus éloignée de la terre qu’elle a retenue.

1. Florian, 21 ans, chef d’entreprise, à Mormant-sur-Vernisson (45).

Avenir_QSID_Terminale STAV_ Amilly_Florian © Photo fournie par le témoin
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Ce qu’il voulait faire ?

Agriculteur. "Mon père est exploitant agricole et je voulais reprendre un jour son activité céréalière… Depuis très jeune, je l’aide sur l’exploitation. J’ai donc choisi la filière STAV [sciences et technologies de l’agronomie et du vivant] pour me spécialiser et étudier autant le végétal que l’animal. Après le bac, je suis parti en BTS [brevet de technicien supérieur] agronomie productions végétales, sur le campus de Pouillé, près d’Angers [49]."
Ce qu’il fait aujourd’hui ? Étudiant-entrepreneur. "Ensuite, je me suis inscrit dans le parcours Agricadre de l’École supérieure d’agriculture d’Angers. J’ai suivi ma première année en alternance en tant que technico-commercial dans une coopérative agricole. Cela ne me plaisait pas. J’ai donc rompu mon contrat. Je consacre ma dernière année d’études à la création d’un magasin de produits locaux, avec le statut d’étudiant-entrepreneur. Diplômé en juin, je me concentre à 100 % sur ce projet, aux côtés d’Édouard [voir son témoignage]. Mais j’ai toujours en tête de rejoindre l’exploitation familiale."
Et si c’était à refaire ? "Je ne changerais rien !"

2. Ninon, 21 ans, en deuxième année de master, à Orléans (45).

Avenir_QSID_Terminale STAV_ Amilly_Ninon © Photo fournie par le témoin
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Ce qu’elle voulait faire ?

Ostéopathe équin. "Au lycée, je voulais devenir ostéopathe équin. Je pratique l’équitation depuis l’âge de 6 ans. Entre la première et la terminale, j’ai fait un stage chez un éleveur et je me suis rendu compte que de longues études étaient nécessaires pour arriver à la profession que je visais. Trop pour moi. Je me suis donc orientée plutôt vers les langues. Après le bac, j’ai intégré une licence de LEA [langues étrangères appliquées] anglais-espagnol à l’université d’Orléans."
Ce qu’elle fait aujourd’hui ? Un master MEEF. "Je n’avais pas étudié l’espagnol depuis la seconde ! Alors, au début, c’était dur, mais je ne suis jamais allée au rattrapage ! Aujourd’hui, je suis en M2 MEEF [métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation], à Orléans. Je souhaite devenir professeure en collège ou lycée. Je suis quelqu’un de pédagogue, qui aime expliquer, transmettre."
Et si c’était à refaire ? "Il aurait certainement été plus judicieux de faire un bac L, puis une licence de LLCE [langues, littératures et civilisations étrangères], mais je suis satisfaite de mon parcours !"

3. Édouard, 22 ans, exploitant agricole, à Ouzouer-des-Champs (45).

Avenir_QSID_Terminale STAV_ Amilly_Edouard © Photo fournie par le témoin
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Ce qu’il voulait faire ?

Agriculteur. "J’ai toujours voulu être agriculteur. Mon père, exploitant, ne m’a pourtant jamais forcé à prendre la même voie que lui. C’est un vrai choix de ma part. Après le bac STAV, je me suis inscrit en BTSA [brevet de technicien supérieur agricole] analyse, conduite et stratégie de l’entreprise agricole au lycée Le Chesnoy. J’y ai appris la gestion d’une exploitation agricole."
Ce qu’il fait aujourd’hui ? Exploitant. "Diplômé, j’ai continué en licence professionnelle agriculture, durabilité, nouvelles technologies à l’université de Bourgogne, à Dijon [21]. Le stage de fin de formation, de deux mois dans un groupement d’intérêt économique et environnemental dans l’Yonne, a débouché sur un contrat de quatre mois à la chambre d’agriculture du département. Depuis un an, je suis exploitant agricole près de Montargis [45]. Sur 75 hectares, je cultive maïs, orge de printemps et betteraves. Je développe aussi, avec Florian [voir son témoignage], la création d’un magasin de produits locaux."
Et si c’était à refaire ? "Je ne changerais rien. Mon parcours m’a ouvert l’esprit et m’a montré de nouvelles façons de travailler."

4. Ségolène, 22 ans, chargée d’affaires agricoles, à Mondoubleau (41).

Avenir_QSID_Terminale STAV_ Amilly_Ségolène © Photo fournie par le témoin
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Ce qu’elle voulait faire ?

Soigneur animalier. "Au collège, je pensais devenir soigneur animalier ou travailler dans la protection de l’environnement. En discutant avec mon entourage, je craignais qu’il n’y ait pas assez de débouchés dans ces voies. Fille d’agriculteurs, je me suis naturellement intéressée au domaine agricole. J’ai décidé de m’inscrire en STAV, sans projet professionnel très clair. Le bac en poche, j’ai opté pour le BTSA sciences et technologies des aliments au lycée agricole des Vaseix, près de Limoges [87]."
Ce qu’elle fait aujourd’hui ? Chargée d’affaires agricoles. "J’ai tout abandonné car la formation était trop éloignée de mes envies. Je suis revenue au Chesnoy pour suivre le BTSA analyse, conduite et stratégie de l’entreprise agricole avant de m’inscrire dans le parcours Agricadre, option expert, commerce et marché, de l’École supérieure d’agriculture d’Angers [49]. Il s’agit d’un cursus de deux ans en alternance. Je travaillais auprès de la chargée d’affaires agricoles du Crédit mutuel de Château-Renault [37]. Une fois diplômée, la banque m’a proposé un poste dans l’agence de Mondoubleau, que j’ai accepté !"
Et si c’était à refaire ? "Je ne changerais rien !"

5. Bastien, 22 ans, responsable de secteur betteravier, à Artenay (45).

Avenir_QSID_Terminale STAV_ Amilly_Bastien © Photo fournie par le témoin
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Ce qu’il voulait faire ? Travailler dans la filière agricole. "Depuis tout petit, je souhaite travailler dans l’agriculture. J’ai grandi dans un milieu rural. La série STAV s’est imposée d’elle-même et m’a permis une belle ouverture générale dans le milieu agricole. Le bac en poche, j’ai choisi un BTSA analyse, conduite et stratégie de l’entreprise agricole au lycée Le Chesnoy. Mon projet professionnel n’était pas encore défini : j’hésitais entre productions végétale et animale."
Ce qu’il fait aujourd’hui ? Responsable de secteur. "J’ai poursuivi mon parcours en licence professionnelle agriculture, durabilité, nouvelles technologies à l’université de Bourgogne, à Dijon [21], en retenant finalement la filière végétale. Le secteur animal me semblait offrir moins d’opportunités. J’ai suivi ma formation en alternance en tant que responsable de secteur betteravier chez Tereos, à Artenay. Un an plus tard, j’étais embauché en CDI [contrat à durée indéterminée] sur ce même poste, qui mêle vente, conseil, animation, récolte…"
Et si c’était à refaire ? "J’aurais aimé tester la filière animale. Mais rien n’est figé, la suite de mon parcours m’y amènera peut-être !"

6. Nicolas, 21 ans, prépare ses projets à l’étranger.

Avenir_QSID_Terminale STAV_ Amilly_Nicolas © Photo fournie par le témoin
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Ce qu’il voulait faire ?

Travailler sur des prototypes. "Au collège, je voulais devenir technicien bureau d’études en machinisme agricole. Mon père, agriculteur, collaborait avec des entreprises œuvrant sur des prototypes, et cela me plaisait. Je voulais m’orienter en bac pro, contre l’avis de ma mère, qui souhaitait me voir en S. J’ai tranché en optant pour la section STAV ! Après le lycée, j’ai choisi un BTS technico-commercial, en alternance entre le CFAI Centre à La Chapelle-Saint-Mesmin [45] et une société qui commercialisait des produits pétroliers à Malesherbes [45]. Je voulais sortir du milieu agricole !"
Ce qu’il fait aujourd’hui ? De la gestion. "Pendant la formation, ce qui me plaisait, c’était la gestion. J’ai donc poursuivi par le parcours Agricadre, option gestion, de l’École supérieure d’agriculture d’Angers [49], en alternance dans une entreprise de fabrication de semoirs dans le Sud-Ouest. Maintenant diplômé, j’envisage de partir à l’étranger. Plus tard, j’aimerais monter mon activité ou reprendre celle de mon père."
Et si c’était à refaire ? "Je ferais un BTSA analyse, conduite et stratégie de l’entreprise agricole ou un DUT GEA [gestion des entreprises et des administrations]."

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