Qu’est-ce que le TeSciA, ce nouveau test de maths pour les lycéens ?
Face aux difficultés des filières sélectives pour classer les élèves, certains professeurs de prépa ont mis en place un test pour évaluer le niveau de mathématiques. Une initiative privée qui ne fait pas l’unanimité.
Ce samedi 25 mars 2023, certains lycéens plancheront sur les deux épreuves du TeSciA. Ce test payant (20 euros, 5 euros pour les étudiants boursiers) a été mis en place par l’AORES (Association pour une orientation raisonnée vers l'enseignement supérieur scientifique) et pour évaluer le niveau et le raisonnement des élèves de terminale en mathématiques.
Un test basé sur les maths utilisées en prépas
Selon ses créateurs, il vous permet avant tout de savoir quelle formation vous correspond le mieux. "Le TeSciA vous confronte aux mathématiques plus théoriques des prépas maths-physique. Cela vous permet de savoir si vous vous sentez à l’aise avec", explique Clément de Seguins Pazzis, enseignant en classe préparatoire et président de l’AORES.
D’autre part, il donne aux formations scientifiques sélectives (classes préparatoires, écoles d'ingénieurs, certaines licences…) une ressource complémentaire pour classer les dossiers des candidats.
Le problème du classement des dossiers
Car le TeSciA cherche aussi à résoudre une difficulté : différencier les élèves entre eux. "Il y a un tassement des notes les plus hautes au lycée, alors il devient plus difficile de classer les dossiers au plus juste", explique Denis Choimet, président de l’UPS (Union des professeurs de classes préparatoires scientifiques).
La faute à l’inquiétude légitime des parents ou "à une évaluation déconnectée des attentes du supérieur et qui varie selon les enseignants", estime Clément de Seguins Pazzis.
Et les notes au baccalauréat ne changent pas toujours la donne. "Comme l'année dernière, où il n’y a pas eu de différence significative entre les notes du bac et celles des dossiers", décrit Denis Choimet. Ce qui n’a pas aidé le classement des élèves.
Un test qui ne fait pas l’unanimité
Mais face à ces problèmes, "il faudrait une réponse institutionnelle et non privée comme avec le TeSciA, car cela crée une injustice entre les candidats", dénonce Denis Choimet. Ce test crée en effet des clivages parmi les acteurs de l’enseignement supérieur. Résultat : peu d’établissements en tiennent compte. C'est le cas notamment de la majorité des classes préparatoires scientifiques. "On utilise uniquement les évaluations de nos collègues de lycée, leurs appréciations, et les lettres de motivation", assure Lara Thomas, professeure de mathématiques en prépa BCPST (biologie, chimie, physique et sciences de la Terre).
Certaines formations invitent en revanche les candidats à indiquer leurs résultats du TeSciA, quand d’autres y prêtent attention sans l’indiquer explicitement. "En tout cas, aucune formation n’impose de le passer", assure Clément de Seguins Pazzis.
Pour éviter ce flou, n’hésitez pas à poser directement la question pendant les journées portes ouvertes.
Sans le TeSciA, serez-vous désavantagé ?
Comme les inscriptions pour cette année sont closes, une question se pose : serez-vous désavantagés si vous ne le passez pas ? Si la formation n’en tient pas compte, aucun souci. Mais pour le reste, c’est difficile à dire.
En tout cas, Clément de Seguins Pazzis l’assure : "Le nombre d'inscrits est trop marginal [seulement 1.800 pour l’édition précédente, NDLR] pour que vous vous fassiez passer devant par un(e) lycéen(ne) qui aurait passé le test".
Valoriser le TeSciA dans son dossier Parcoursup
Dans tous les cas, pour celles et ceux qui passeront le test, voici quelques conseils de Clément de Seguins Pazzis pour le valoriser dans votre dossier sur Parcoursup : "Si vous choisissez de le mettre, vous pouvez l’ajouter dans la catégorie 'Eléments liés à la scolarité/Activité' ou dans votre lettre de motivation (cette option vous permet de l’ajouter au cas par cas pour chaque formation)."
