Reportage

Une année en terminale : "APB, ce n'est pas si compliqué"

Les élèves de TS1 interrogent la conseillère d'orientation.
Les élèves de TS1 interrogent la conseillère d'orientation. © erwin canard
Par Erwin Canard, publié le 14 octobre 2016
5 min

IMMERSION AU LYCÉE. Épisode 2. Les TS1 ont reçu la visite, une heure durant, de la conseillère d'orientation psychologue. À l'ordre du jour : explication d'APB et présentation des formations possibles après un bac S.

La salle 4 du lycée Paul-Doumer au Perreux-sur-Marne (94) se vide doucement. Il est 14h55, jeudi 13 octobre 2016, et le cours d’histoire-géographie des TS1 vient de se terminer, laissant place à la récréation. L’enseignante, en enfilant son manteau, interroge quatre filles restées dans la salle : "Alors, c’est l’intervention de la COP (conseillère d’orientation psychologue) maintenant ? Et vous, vous voulez faire quoi après le lycée ?" "Le cinéma", répond l’une. "La police", enchaîne une autre.

Lire aussi : Une année en terminale (Épisode 1) : objectif bac pour les profs, APB pour les élèves 

Isabelle Trellu, professeure principale de la classe, a en effet invité la COP du lycée, Chloé Lorenzo, à intervenir ce jour-là, pendant une heure de permanence. "L’objectif, explique-t-elle, est de leur donner des informations générales sur les formations et sur APB qui est pour eux, à cette période de l’année, très obscur et une grande source d’angoisse."

"24 voeux ? Je n'en ai même pas deux !"

À entendre le silence qui règne dans la salle au moment des explications, à voir les yeux rivés sur le tableau puis les nombreuses mains levées pour poser une question, la conseillère d’orientation semble viser juste. Elle  informe d’abord les élèves des prochaines échéances importantes : le 20 janvier, ouverture d’APB ; le 20 mars, date butoir pour ajouter ou supprimer des vœux ; le 31 mai, date butoir pour modifier l’ordre de ses vœux.

Au lycée, une rencontre avec les parents autour d’Admission-postbac aura même lieu le 26 janvier. "Mais vous pouvez aller sur le portail d'APB dès maintenant pour voir les formations qui existent", précise-t-elle, avant d’ajouter que les élèves ont le droit d’émettre jusqu’à 24 vœux. "Je n’en ai même pas deux !", rigole (jaune) un élève.

APB, grande source d'interrogations des élèves

Être ou ne pas être sur APB

Puis une information fait réagir les élèves : "Vous êtes prioritaires sur les formations de votre académie, Créteil. Mais, par conséquent, vous ne l’êtes pas dans les autres", explique Chloé Lorenzo. Ils comprennent alors qu’ils auront peu de places au sein des universités parisiennes, par exemple. "C’est injuste !", s’exclame un élève. Au cours de l’heure, une salve de questions fuse. "Si on est pris au vœu numéro 2, est-ce que ça veut dire qu’on n’est pas pris au 1 ?" "Est-ce que l’on peut appeler l’école demandée au vœu numéro 1 si on n’est pas pris pour essayer de la convaincre ?" "Qu’est-ce que c’est, exactement, une licence ?" Une inquiétude qui n’empêche pas des notes d’humour : "Si on n’est pas pris au vœu numéro 1, on peut écrire une lettre au président ?", tente Thibaut.

Certaines subtilités donnent l’impression aux élèves que l’orientation post-bac est une usine à gaz. Raed interroge la COP sur la présence de grandes écoles sur APB. "École d'ingénieurs ?" demande Chloé Lorenzo. "Non, commerce", lui répond-il. "Alors ça passe rarement par APB… Mais il faut quand même faire des vœux sur le site, au cas où tu ne serais pas admis en école."

"Je veux rassurer les élèves sur Admission-postbac et essayer de leur montrer que ce n’est pas si compliqué, indique la conseillère. Ce qui est compliqué, c'est le projet professionnel, pas tant le fonctionnement de la plateforme."

Un rendez-vous individuel pour faire le point

À cette époque de l’année, le projet est d’ailleurs loin d’être défini pour beaucoup d’élèves. "Certains ont une vocation, une vraie envie. D’autres sont plus ou moins largués, c’est compliqué. D’autant que cette année est décisive et que le temps passe vite avec le bac…" Pour ceux-là, un rendez-vous individuel avec la COP peut être très utile. "Nous discutons des intérêts personnels de l’élève, de ses traits de caractère, nous lui donnons également des questionnaires pour lui indiquer une direction", détaille Chloé Lorenzo. Nawel, qui est dans ce cas, va justement bientôt prendre rendez-vous avec elle. "Je ne sais pas du tout quoi faire, je n’ai pas d’idées. Je vais également faire des portes ouvertes qu’on nous a proposées."

Le premier vœu souvent exaucé

Avant de conclure, Chloé Lorenzo tient toutefois à rassurer les TS1. "En S, tous les élèves du lycée, l’an dernier, ont eu une affection. Et 80 à 85 % d’entre eux ont même obtenu leur premier vœu." Lorsque la sonnerie retentit et que les élèves s’apprêtent à digérer ce flot d’informations, Clara, dans un élan de nostalgie, conclut avec sa voisine : "C’était bien, en fait, l’école primaire !"

L'Etudiant en immersion au lycée

Comment les élèves de terminale préparent-ils le bac ? Comment gèrent-ils leur orientation ? Cette année, l’Etudiant vous amène au lycée Paul-Doumer, au Perreux-sur-Marne (94). De septembre à juillet, vous serez au cœur de la TS1 et suivrez le parcours des 24 élèves de la classe, leur travail, leurs préoccupations, leurs envies, leurs peurs…

Lire aussi :

- L'épisode 1 de l'immersion au lycée

- L'immersion au collège

- L'immersion à Sciences po

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