Interview

RENCONTRE AVEC BATZAIR (ET SON ESCARGOT GEANT) !

Batzair
Batzair © Mangoflash
Par L'Etudiant Fab, publié le 16 février 2024
8 min

Batzair est ce qu’on appelle un phénomène. Pionnier de TikTok, cet influenceur de 28 ans est devenu incontournable sur la plateforme. Ses sketchs et vidéos décalées ont déjà séduit près de 7 millions de personnes (de quoi remplir 88 fois le Stade de France) : CO-LO-SSAL !

@letudiant_ @BATZAIR est venu nous raconter sa success story et son parcours sur les réseaux sociaux ! 😁 #batzair #influenceur #orientation #metier #interview ♬ Chill Vibes - Tollan Kim

Enfoncé dans son siège de gamer, au milieu d’un studio où se mêlent un Pikachu en lunettes de soleil, un Yoshi sans son kart et une danseuse de hula hawaïenne, il se livre sur son parcours et son quotidien de créateur de contenus.

Batzair, comment va Jean Bave, ton escargot géant ?

(Rires) Ecoute il va très très bien ! Il est énorme déjà ! Je l’ai depuis 9 mois. Je crois qu’il met deux ans à atteindre sa taille adulte mais il fait déjà la taille de ma main ! Bon, après c’est un animal nocturne, donc le fun est un peu limité…

Tu dois pas mal travailler la nuit, ça te fait un petit compagnon, non ?

Oula non, je me fixe vraiment des heures de travail pour déconnecter. Je me lève à 7h tous les matins, je suis réglé comme un coucou !

Créateur de contenus, c’est une routine stricte alors ?

Oui et non. Une fois que je suis levé, je n’ai pas vraiment de routine de travail précise. En fait, dès que je n’ai rien à faire, je tourne des vidéos (rires), comme ça je prends de l’avance. Mais il y a toujours des choses à faire, que ce soit pour les vidéos longues sur Youtube ou pour les contenus verticaux sur TikTok. Après il y a aussi les trucs plus relou, comme l’administratif, la comptabilité etc.

Combien de temps mets-tu pour écrire une vidéo ?

Pour les vidéos TikTok ça va relativement vite, ce qui prend du temps ce sont les contenus longs sur Youtube. Ça peut me prendre plusieurs jours pour des sketchs ou des clips parodiques. Sur les clips parodiques il faut écrire la chanson, faire un storyboard. C’est pour ça que pour l’instant je suis sur un rythme de 1 vidéo Youtube par mois. L’objectif pour 2024 c’est d’avoir un rythme un peu plus élevé.

Tu travailles tout seul ?

Oui, sur les vidéos TikTok je fais absolument tout de A à Z, y compris le montage. Pour les vidéos longues, qui impliquent un tournage plus complexe d’un point de vue technique, je suis épaulé par mon agence : Webedia.

Aujourd’hui tu es dans une agence, mais comment tout a commencé pour toi ?

Au collège, au lycée, je n’étais pas spécialement boute-en-train, j’étais dans ma bulle. Par contre j’ai toujours été passionné d’audiovisuel, je faisais des vidéos, des sketchs. Et puis à la fin de mon école de commerce j’ai vraiment basculé à 100% dans la création de contenus. J’avais rejoint le bureau des arts de l’école, je faisais pas mal de montage, et en parallèle je me suis inscrit sur TikTok. On était en 2019 et à l’époque la plateforme était encore en train de construire son image on va dire (rires).

C’est-à-dire ?

Moi j’ai tout de suite trouvé ça génial cette plateforme, mais au début tout le monde n’était pas de cet avis. A la base c’était une application de lip sing, c’est-à-dire de réinterprétation de chansons, et il y avait pas mal de Youtubeurs qui faisaient des vidéos type « je réagis aux contenus les plus gênants de TikTok » (rires). Sauf que je trouvais que TikTok avait une force, c’est que même si personne ne te suivait, il y avait quand même des gens qui étaient exposés à tes créations. Alors que sur Youtube, si tu n’avais pas d’abonnés, personne ne voyait tes vidéos. Et c’est toujours le cas aujourd’hui.

A la fin de mon école de commerce je commençais à avoir une communauté intéressante, je me suis dit « bon je me laisse 6 mois pour voir ce que je peux faire ». Pendant ces 6 mois il y a eu le confinement, ça m’a hyper servi puisque tout le monde s’est mis sur TikTok, l’image de la plateforme a complétement changé. Moi qui étais déjà présent sur TikTok, avec une communauté, j’ai pu bénéficier d’une exposition de fou. A la fin des 6 mois j’ai commencé à avoir mes premiers contrats, je suis rentré dans ma première agence, la machine était lancée.

C’est là que tu as commencé à vivre de tes contenus ?

Oui, c’est l’effet boule de neige. Plus tu as de notoriété, plus tu as de vues sur tes vidéos, plus tu es rémunéré par TikTok et par des marques. Donc tu peux acheter du meilleur matériel, améliorer tes contenus et toucher encore plus de monde. C’est vraiment un cercle vertueux.

Quand on pense aux collaborations commerciales, on peut vite faire un amalgame avec les fameux « influvoleurs » dénoncés par Booba notamment…

Et oui… d’ailleurs quand quelqu’un qui ne me connaît pas me demande ce que je fais, je suis toujours un peu hésitant pour lui répondre. Il y a beaucoup d’a priori. En ce qui me concerne, évidemment tout ce qui est dropshipping, hameçonnage, arnarques, c’est non. Je peux aussi compter sur Webedia pour m’aider à filtrer les demandes.

Ce qui est bien c’est que vu que je suis dans le divertissement, et pas dans une niche, je peux conclure des partenariats commerciaux assez larges. Mais il faut que ça reste pertinent. Hier par exemple on m’a proposé une collaboration commerciale avec une marque de spiritueux, j’ai refusé. Ce n’est pas terrible pour ma communauté, qui est jeune. Ce n’est pas non plus quelque chose qui m’intéresse. Je fais des sketchs qui sont good vibes, mettre de l’alcool dedans, je pense que ça tuerait le délire. Bref, je ne garde que les collaborations pertinentes et quali.

Quand on est influenceur on doit produire des contenus en permanence, tu n’as pas peur du burn out ?

Il faut publier à un rythme régulier c’est sûr, mais c’est ma passion. Comme je le disais tout à l’heure, de toute façon quand je n’ai rien à faire je fais des vidéos. Ça m’éclate. Le montage aussi c’est ma passion, pourtant c’est un peu ingrat. Je ne me suis jamais forcé à faire une vidéo au point d’avoir du dégoût.

Comment tu vis le fait d’avoir 7 millions d’abonnés et de te retrouver inévitablement seul face à toi-même lorsque tu éteins ton téléphone ?

J’ai toujours été très solitaire donc ce n’est pas un problème. Je vis seul, je suis à Marseille, pas à Paris, et je suis heureux comme ça. Et puis j’ai beaucoup d’interactions avec d’autres créateurs, je monte souvent à Paris pour des événements. J’échange beaucoup aussi avec mes abonnés. Je regarde les commentaires, je réponds.

Justement, comment gères-tu les commentaires négatifs ?

S’ils sont constructifs et justifiés j’essaye d’en tenir compte pour mes prochaines vidéos, il ne faut pas non plus tout rejeter en bloc hein. Si c’est juste bête et méchant, je n’en tiens pas compte. Ça ne me touche pas, et puis c’est la loi des réseaux malheureusement.

Quels sont tes prochains projets ?

J’en ai pas mal. J’ai toujours voulu proposer une extension de mon univers sur d’autres supports. C’est le cas depuis la rentrée avec mon agenda. C’est vraiment un produit travaillé, ce n’est pas juste du merchandising avec ma tête en mode « c’est super, c’est validé par Batzair ». Par exemple, sur chaque page il y a des références ou des blagues rédigées par moi. Ça a bien marché et je prépare déjà la version 2024/2025.

J’ai aussi sorti un jeu de société qui reprend l’univers de mes sketchs « ange ou démon ». Et puis je planche sur une bande dessinée qui sortira en septembre 2024. Ce sera l’histoire de Timéo, l’un de mes personnages. Là encore je rédige tout de A à Z.

Et le cinéma, le théâtre dans tout ça ?

Je suis très bien sur les réseaux, j’ai déjà des objectifs, notamment développer un peu plus ma chaîne Youtube avec des sketchs longs et des clips musicaux parodiques, ou faire du live sur Twitch.

Le théâtre ça me botterait bien, mais par contre pour le stand up je suis moyen chaud. On m’en a déjà proposé, j’en ai fait et ben je n’ai pas trop kiffé. J’étais super stressé, on me disait « ouais mais t’inquiète pas, une fois sur scène ça va aller tout seul », sauf que sur scène ça n’est pas allé tout seul (rires). J’étais focus sur les gens, les rires, et quand ils ne rigolaient pas j’étais en bad, j’étais trop dans le contrôle.

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