Témoignage

Médecin, kinésithérapeute, diététicienne... Comment les soignants accompagnent les sportifs de haut niveau ?

Pour accompagner un sportif de haut niveau, le diététicien est aussi important dans la préparation que dans la récupération.
Pour accompagner un sportif de haut niveau, le diététicien est aussi important dans la préparation que dans la récupération. © rh2010 / Adobe Stock
Par Cécile Marchand-Ménard, publié le 04 janvier 2024
1 min

Au quotidien, ou de manière plus ponctuelle, un large panel de soignants suit les sportifs et sportives de haut niveau dans leur entraînement ou dans leur convalescence après une blessure. Tour d'horizon des métiers.

"L’athlète de haut niveau doit être guéri au plus vite, donc on est toujours un peu sous pression", s’amuse Marianne Groc. Médecin du sport à temps plein au sein de l'Institut national du sport, de l'expertise et de la performance (Insep) depuis 2008, elle explique : "notre rôle, c’est qu’il performe en préservant sa santé. On doit être disponible et réactif".

Dans ce centre d’entraînement olympique et paralympique, de nombreux professionnels suivent les athlètes au quotidien. "Toutes les semaines, nous avons des réunions avec les autres soignants et les staffs techniques des différents pôles sportifs. Cela nous permet de suivre au plus près l’état de santé du sportif, d’élaborer un programme d’entraînement adapté", précise-t-elle.

Un accompagnement des sportifs de haut niveau au quotidien

Cet accompagnement demande une certaine polyvalence. "Nous nous occupons aussi bien du rhume, de l’abcès cutané que de l’entorse du genou", détaille Marianne Groc, qui explique avoir à la fois une mission de prévention, d’accompagnement et de soin en cas de blessure. "On peut voir le sportif tous les jours s’il le faut", ajoute-t-elle.

Elle-même ancienne volleyeuse de haut niveau, elle intervient auprès des équipes de basket, de lutte et de taekwondo de l’Insep. "Certains sports génèrent des pathologies très précises, donc nous nous spécialisons, mais il faut entretenir des savoirs transverses."

À l’issue d’une formation de médecine générale, Marianne Groc a obtenu une capacité de médecine et biologie du sport. Dans le cadre de la réforme du troisième cycle des études de médecine, depuis la rentrée 2020, une formation spécialisée en médecine du sport a fait son apparition. "Deux semestres entiers sont désormais consacrés à la pratique", complète Marianne Groc.

Sur tout le territoire, il existe aussi des diplômes d’université spécialisés en physiologie, traumatologie, podologie, etc. "On peut et on doit se former tout au long de notre carrière", ajoute la soignante.

Des soins personnalisés après une blessure

Pour les masseurs kinésithérapeutes qui interviennent auprès des sportifs et sportives de haut niveau, la formation continue est tout aussi primordiale. "Nous devons régulièrement intégrer de nouvelles pratiques comme le maniement des aiguilles sèches pour libérer les tensions musculaires. J’ai aussi suivi une formation d’ostéopathe et une autre concernant les orthèses", explique François-Xavier Ferey, masseur kinésithérapeute au sein de l’Insep depuis 1993. 

En lien permanent avec le médecin généraliste de l’athlète, il élabore un programme de soin personnalisé. "Je dirais que 90% de notre travail consiste à soigner une blessure", confirme-t-il. 

Aujourd’hui, pour exercer ce métier, à l’issue d’un baccalauréat puis d’une année de licence STAPS, de biologie ou de santé, il est nécessaire d’intégrer un Institut de formation de masso-kinésithérapie, puis d’obtenir un diplôme universitaire spécialisé reconnu par l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes. "J’ai suivi un parcours classique mais j’ai effectué des stages dans la masso-kinésithérapie du sport", raconte François-Xavier Ferey, ancien skieur alpin et tennisman.

Au quotidien, les soins pratiqués varient beaucoup en fonction de l'athlète et de son sport. "Nous ne prodiguons pas les mêmes soins à un escrimeur, selon s'il utilise le fleuret, le sabre ou l'épée. Dans certains cas, nous serons plus attentifs aux entorses de genou", détaille François-Xavier Ferey. "Il y a aussi un volet préventif, avec des tests fonctionnels de pré saison."

Une préparation dans l'assiette

De manière plus ponctuelle, les sportives et sportifs de haut niveau sont également amenés à consulter des diététiciens nutritionnistes spécialisés. "Lors d’un premier échange, je récolte des informations sur le sportif afin de donner les conseils les plus adaptés possible", explique Laura Martinez, diététicienne nutritionniste du sport en région parisienne. 

Diplômée d’un BTS diététique et d’un bachelor en diététique et nutrition du sport, et elle-même ancienne footballeuse de haut niveau, elle exerce depuis quatre ans auprès des sportifs. Parmi ses patients : des boxeurs, des nageurs, des traileurs et même les joueurs des Mousquetaires de Paris, équipe de football américain. 

"J’interviens aussi bien dans la préparation que dans la récupération", explique-t-elle, donnant l'exemple d'un coureur de trail, avec lequel elle sera amenée à élaborer une stratégie nutritionnelle pendant et après sa course. "Je dois m’adapter à chaque athlète, c’est ce que j’adore", se réjouit-elle. Elle l'affirme : "J’ai l’impression d’avoir la même attitude que sur un terrain de foot : l’envie de toujours me perfectionner".

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