Décryptage

Quels sont les métiers qui sécurisent les événements sportifs ?

Il y a très souvent un important dispositif de sécurité dans les stades.
Il y a très souvent un important dispositif de sécurité dans les stades. © DENIS/REA
Par Cécile Marchand-Ménard, publié le 08 janvier 2024
1 min

Dans les stades pendant un match, à l’entrée des structures sportives lors d’une compétition ou même sur les réseaux informatiques, de nombreux métiers de la sécurité sont mobilisés et doivent se coordonner. À l'approche des JO 2024, petit tour d'horizon.

"Il faut être très patient et à l’écoute", souligne Bilel Bouguerra. L’étudiant en langue Arabe fait partie de la réserve opérationnelle du commissariat de Lille (59), une manière pour lui "de découvrir les métiers de la police". À l’automne, il était mobilisé pour la Coupe du monde de rugby aux abords du stade Pierre Mauroy de Villeneuve-D’Ascq dans le Nord.  "Je me suis occupé de la palpation aux portes du stade et j’ai orienté les spectateurs", explique-t-il.

Dans le cadre d’événements sportifs, "on essaie d’anticiper l’ensemble des menaces et d’élaborer des dispositifs de sécurisation", poursuit Julien G., lieutenant de la compagnie départementale d’intervention (CDI) du Nord, lui aussi déployé sur cet évènement. "Selon l’ampleur de la manifestation sportive, nous travaillons avec d’autres effectifs : la brigade anticriminalité (BAC), des agents en civil, le raid, des drones, etc.", précise-t-il.

La police aux abords des structures

Lors de la Coupe du monde de rugby, ses équipes sont intervenues en patrouille autour du stade Pierre Mauroy et des stations de métro. Leur rôle, d'ordre dissuasif, est de rassurer la population, canaliser les foules et éviter les troubles à l'ordre public. "Par exemple, en fin de match, nous dirigeons les spectateurs vers les métros. Nous avons aussi en charge la gestion de la menace terroriste", précise le lieutenant.

Sang-froid, maitrise de soi, mais aussi "une vigilance constante" sont de mise afin de sécuriser ce type d’événements. Sans oublier la coopération et l’esprit d’équipe, rappelle Julien G : "Les effectifs sous mon autorité vont du gardien de la paix au major de police".

Le lieutenant a intégré la police en 2010, à l’issu du concours de gardien de la paix, accessible après le baccalauréat. "Ensuite, j’ai gravi les échelons via les concours internes, auprès de police-secours et de la BAC. La police offre de nombreuses perspectives d’évolution".

La sécurité privée, un secteur qui se professionnalise

En appui des effectifs policiers, les sociétés de sécurité privée sont régulièrement impliquées dans la sécurisation d’événements sportifs. C’est le cas à Rennes (35) des équipes d’Alioune Sall et Elodie Chartier d'Alliance sécurité Bretagne (ASB). Elles interviennent notamment lors des matchs de handball à la Glaz arena, ceux du Rec Rugby, ou encore sur le parking du Stade rennais.

"Les agents vérifient les listes aux entrées, sont préposés à la palpation et au pré contrôle des billets. D’autres sont positionnés sur les parkings ou dans le stade", explique Elodie Chartier, responsable d'exploitation de l'agence.

Le métier s'est aussi professionnalisé. "Le certificat de qualification professionnelle d'agent de prévention et de sécurité est obligatoire pour obtenir la carte professionnelle. Il est renouvelable tous les cinq ans après une formation de trois jours", précise Alioune Sall, gérant d'ASB.

"Si un jeune veut s’orienter vers ce métier, il peut suivre un CAP agent de sécurité. D'autres viennent de lycées professionnels et de formations dans les métiers de la sécurité", complète Elodie Chartier.

L'importance de la cybersécurité

La sécurisation d’événements sportifs se joue également dans l’espace virtuel. "Les Jeux olympiques de Paris, […] constituent une opportunité d’agir pour des acteurs [qui] peuvent chercher à perpétrer des actes malveillants à des fins lucratives, de déstabilisation (notamment liée au contexte géopolitique) ou encore d’espionnage", alerte l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information.

Entre "la billetterie, les retransmissions… Il y a de plus en plus de systèmes informatiques, donc de plus en plus de portes d’entrées pour d’éventuels actes malveillants", confirme Romain Clair, responsable des formations infra et cybersécurité de la Wilde code School.

"Les métiers de l’informatique dans leur ensemble sont concernés par la cybersécurité", explique-t-il.

Dans un cadre préventif, le concepteur, le développeur et l’administrateur doivent anticiper les brèches d’un système informatique. "Les métiers de l’audit informatique permettent, eux, d’anticiper d’éventuelles intrusions", ajoute le formateur. En cas d’attaque, les équipes de détection et de réponse aux incidents s’assurent, elles, d’identifier et d’éliminer ces menaces.

Pour accéder aux métiers de la cybersécurité, il est impératif de s’orienter vers des formations en informatique. "Je conseillerais de privilégier des cursus plus longs, qui permettent d’avoir une culture globale", glisse Romain Clair.

Parmi eux, le master ingénieur systèmes, réseaux et cybersécurité ou encore le master cyberdéfense et sécurité de l’information. Ces formations connaissent d'ailleurs un développement concomitant à celui des menaces cyber qui pèsent sur le bon déroulement des évènements sportifs.

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