Décryptage

Plombier-chauffagiste : un métier au cœur de la rénovation énergétique

Aujourd'hui, le métier exige de multiples compétences (en électricité, hydraulique, dans les réseaux frigorifiques etc.).
Aujourd'hui, le métier exige de multiples compétences (en électricité, hydraulique, dans les réseaux frigorifiques etc.). © pilipphoto / Adobe Stock (Généré à l’aide de l’IA)
Par Isabelle Fagotat, publié le 02 février 2024
1 min

A l’heure de la transition écologique, le plombier-chauffagiste doit développer de multiples compétences pour assurer la mise en place d'équipements moins énergivores. Focus sur ce métier.

Réduction des énergies fossiles, augmentation du coût de l’énergie, réchauffement climatique Face à ces multiples enjeux, l’État mise sur la rénovation énergétique et incite les particuliers à rénover leur logement grâce à des crédits d’impôt. Ces mesures ont un impact concret sur les pratiques des professionnels du secteur.

"Nous installons des pompes à chaleur tous les jours. Depuis que l’État propose des financements, il y a de plus en plus de demandes", résume Mathieu, technicien plombier-chauffagiste en région toulousaine. Les pompes à chaleur font en effet partie des produits phares pour faire des économies d’énergie en matière de chauffage. 

Installer des équipements moins énergivores

Pour réduire les dépenses en énergie, les pompes à chaleur, ballons thermodynamiques, solutions géothermiques et chauffe-eaux solaires sont mis à l’honneur. Pendant leur cursus, les futurs plombiers-chauffagistes sont formés à ces technologies. En CAP monteur en installations thermiques par exemple, on leur présente les solutions existantes, le fonctionnement des appareils, leurs performances, et ils apprennent à les installer.

"Le métier exige aujourd’hui de multiples compétences : en électricité, hydraulique, dans les réseaux frigorifiques…", analyse Philippe Faitiche, président de la commission formation à l’Umgccp (Union des métiers du génie climatique, de la couverture et de la plomberie).

Avoir une vision globale de l’habitation

Mais pour avoir des résultats en matière d’économie d’énergie, changer le matériel de chauffage ne suffit pas. Il faut vérifier qu’il n’y ait pas de déperditions. La mise en place de la réglementation RT2012, qui impose à chaque nouvelle construction le respect d’un certain niveau de performance énergétique, a énormément fait évoluer les pratiques, notamment dans la mise en œuvre des installations.

Depuis, "lors d’une construction neuve, on ne peut plus trouer les murs et faire de rupture d’isolation pour passer les réseaux de plomberie", souligne Jérôme Peritore, formateur en génie climatique au CFA du bâtiment d’Aix-en-Provence (13). Avant d’installer ses canalisations, le plombier-chauffagiste doit donc, en amont, échanger avec le maçon et le plaquiste pour étudier la meilleure option à mettre en œuvre

Et tenir compte des autres corps de métier pour avoir une vision globale de l’habitation. Ainsi, avant de remplacer une chaudière par une pompe à chaleur, "il doit vérifier qu’il y a du double vitrage, s’intéresser à la ventilation…", explique Jérôme Peritore. S‘il ne fait pas ce travail d’analyse en amont, les résultats ne seront pas ceux escomptés.

Un rôle de conseil du plombier-chauffagiste

Les clients attendent du plombier-chauffagiste une expertise en matière de rénovation énergétique. Il doit être capable de les conseiller et de leur présenter le matériel le plus adapté. Cela implique de s’informer en permanence sur l’évolution des technologies, surtout en rénovation.

"Ils doivent pouvoir faire leur propre analyse pour trouver la meilleure solution en fonction des particularités de l’habitation, des matériaux de construction, de sa localisation, etc.", poursuit Philippe Faitiche.

Connaitre les normes

Les techniciens doivent également être au courant des normes qui encadrent les constructions neuves. Elles déterminent les dépenses d’énergie à ne pas dépasser pour chauffer, produire de l’eau chaude, éclairer, etc. Après les réglementations thermiques (dont la dernière en date : la RT2012), place aux réglementations environnementales qui intègrent une nouvelle donnée : l’impact carbone.

Depuis début 2022, c’est la RE2020 qui s’applique. Tout permis de construire d’un bâtiment neuf doit désormais s’appuyer sur une étude thermique. "On se base sur cette étude pour choisir le matériel. L’objectif est qu’il y ait le moins de déperditions d’énergie possible. On utilise un logiciel qui permet de calculer la puissance de la machine à installer en fonction de différents paramètres", détaille Mathieu.

Miser sur les labels 

Les travaux de rénovation énergétique permettent aux clients de percevoir des aides et crédits d’impôts. Mais pour en bénéficier, l’entreprise doit être labellisée et justifier de la mention "RGE" (reconnue garante de l’environnement), en matière d’installation de pompes à chaleur (Qualipac), de mise en œuvre d'appareils de chauffage solaire ou de chauffe-eau solaire (Qualisol), etc. 

Accessibles à la suite d’une formation, ces labels sont indispensables à tout professionnel qui souhaite réaliser des travaux de rénovation énergétique

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