Décryptage

Étudier à l'étranger, oui, mais pendant combien de temps ?

Se former sur trois continents, c'est possible !
Vous êtes fin prêt, c'est parti pour… un semestre, une année, plusieurs ? © Fotolia
Par Sophie Collet, avec la collaboration de Morgane Taquet, publié le 21 janvier 2017
1 min

Pour être profitable, votre séjour doit vous laisser le temps de vous familiariser avec la culture locale et de parfaire votre pratique de la langue. Mais si vous restez “trop” longtemps, vous risquez d'avoir du mal à vous réinsérer dans le système français en rentrant. Alors, existe-t-il une durée idéale ? Analyse extraite de l'ouvrage “Partir étudier à l'étranger” de Sophie Collet.

Combien de temps partir ? La question doit être étudiée avec soin. Trop court, un séjour pourra être perçu comme une expérience peu significative. Trop long, il risque de vous couper du marché du travail français, notamment si vous obtenez un diplôme étranger (si toutefois vous souhaitez démarrer votre carrière en France). Quelques réponses simples pour y voir clair.

La durée la plus fréquente : une année d'études à l'étranger

J'aurais été frustrée de partir au bout d'un semestre. On passe quelques semaines à s'adapter à une nouvelle fac, à des profs qui travaillent différemment et à faire des connaissances. Février, c'était trop tôt pour moi pour retourner en France”, raconte Anita, qui a effectué un échange d'un an à Barcelone alors qu'elle était en école de commerce.

En outre, après un an d'études à l'étranger, la réadaptation au système français ne s'avère pas trop douloureuse car la coupure, même si elle est réelle, ne vous déphase pas du fonctionnement à la française.

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Quatre mois, le minimum absolu

Un semestre peut également constituer une bonne option, à condition qu'il ne soit pas trop court. Dans certains pays, la durée d'un semestre n'arrive même pas à quatre mois. Le séjour à l'étranger risque alors de n'apporter qu'une approche superficielle du pays d'accueil.

Or par la suite, les employeurs remarqueront la différence. Marie Garcin, consultante dans un cabinet de recrutement, donne son avis : “En dessous de quatre mois, je considère l'expérience comme anecdotique. Il faut que le candidat ait eu le temps de se confronter à une autre culture et d'améliorer durablement sa maîtrise de la langue pour que son profil prenne une valeur internationale réelle.”

Effectuer la totalité de son cursus à l'étranger

Vous n'avez pas été sélectionné (ou vous craignez de ne pas l'être) pour la formation de vos rêves en France ? Dans certains cas, il est possible d'acquérir les mêmes compétences à l'étranger, en effectuant toutes vos études à l'international… L'enjeu devient alors de faire reconnaître cette expérience une fois de retour en France.

En France, certains cursus sont de vrais parcours du combattant, qui n'acceptent que les étudiants les plus vaillants, à l'issue d'une impitoyable course d'obstacles. Ainsi en médecine, seuls 19 % des étudiants réussissent à passer le filtre de la première année ! Ces taux de sélection drastiques, fixés par les fameux numerus clausus, ne reflètent pas toujours la difficulté réelle des études ultérieures. Certains recalés auraient pu faire d'excellents praticiens ! Face à cette situation, certains étudiants choisissent de s'expatrier pour étudier la discipline qu'ils convoitent.

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Mais si vous faites ce choix, sachez que vous ne serez assisté dans aucune de vos démarches. Vous devrez gérer vous-même votre départ de A à Z : renseignements, inscriptions, recherche de logement, etc.

Problème : si sérieux soit-il dans le pays où vous l'avez obtenu, votre diplôme est peut-être inconnu en France. Dans le cas où vous n'avez décroché aucune de vos qualifications dans l'Hexagone, la reconnaissance professionnelle dépendra entièrement de l'employeur. Cependant, si vous souhaitez obtenir une reconnaissance de votre expérience d'études à l'étranger, vous pouvez vous tourner vers les centres ENIC-NARIC, qui se chargent de l'attribution d'“attestations de comparabilité” afin de rendre lisible cette période par un employeur ou un responsable universitaire. La seule exception reste le cas des professions réglementées, notamment dans le domaine de la santé, pour lesquelles il existe des équivalences.

Le témoignage de Marine, étudiante en journalisme à Bruxelles

Marine, 22 ans, a choisi de s'orienter vers le journalisme. Titulaire d'une licence LLCE (langues, littératures et civilisations étrangères) en anglais, elle n'est pas passée par la case Sciences po et ne se sentait pas apte à préparer les concours des écoles de journalisme. Elle a donc choisi la Belgique pour son master de journalisme, à l'Université libre de Bruxelles. “J'ai été sélectionnée sur dossier. Les frais de scolarité ici s'élèvent à un peu plus de 800 €, contre environ 4.500 pour l'ESJ (École supérieure de journalisme) de Lille.” Un calcul qu'elle n'a pas été la seule à effectuer : “Dans ma promo, près de la moitié des étudiants sont français”, estime-t-elle.

Mais Marine sait aussi que son master belge n'aura pas la même valeur en France que les diplômes des écoles de journalisme reconnues. Du coup, elle a prévu une parade. La jeune fille explique : “Je compte commencer ma carrière en Angleterre, où les possibilités d'embauche me paraissent bien plus ouvertes. Forte de mon expérience outre-Manche, j'espère pouvoir ensuite m'insérer sur le marché du travail français plus facilement.”

POUR ALLER PLUS LOIN
À découvrir aux Éditions de l'Etudiant :
Partir étudier à l'étranger”,
par Sophie Collet.

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