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Bourses, durée, coût… Comment effectuer son stage à l'étranger avec Erasmus+ ?

Chaque année, 50.000 étudiants partent à l’étranger dans le cadre du programme Erasmus+.
Chaque année, 50.000 étudiants partent à l’étranger dans le cadre du programme Erasmus+. © Adobe Stock/Nuthawut
Par Amandine Sanial, publié le 29 novembre 2023
1 min

Connu pour son programme d’études à l’étranger, Erasmus+ permet aussi aux étudiants de réaliser un stage de 2 à 12 mois dans un pays européen. Une mobilité de plus en plus plébiscitée, aidée par des bourses adaptées au pays d’accueil.

Chaque année, 50.000 étudiants partent à l’étranger dans le cadre du programme Erasmus+. Parmi eux, plus d’un tiers part dans le cadre d’un stage. Si les mobilités d’études sont toujours plus plébiscitées, les départs pour des stages sont exponentiels.

Partir en stage avec Erasmus n’a pourtant rien de nouveau : le programme dédié aux stages existe depuis 1995, et est ouvert à l’ensemble des pays de l’Union européenne, ainsi qu’à l’Islande, la Serbie, la Macédoine du Nord, le Liechtenstein, la Norvège et la Turquie. Et il s'étend même parfois bien au-delà de l'Europe.

Bénéficier des bourses Erasmus+ dans le cadre de son stage

L'un des avantages incontestables lorsque l'on part avec le programme Erasmus+, c'est le coût, ou plutôt les aides financières dont peuvent bénéficier les expatriés.

Chaque étudiant qui part dans le cadre d’un stage reçoit 150 euros par mois, quelle que soit la destination. En plus de cette aide, des bourses sont octroyées en fonction du niveau de vie du pays : elles vont de 225 euros pour les pays de l’est de l’Europe à 674 euros par mois pour des pays comme le Danemark ou la Finlande. "Nous souhaitons que tous les étudiants puissent avoir accès à ces stages, notamment des jeunes boursiers, qui pensent que ce n’est pas fait pour eux", explique Mathilde Bégrand, responsable du pôle enseignement supérieur de l’agence Erasmus+.

Contrairement aux mobilités d’études, qui nécessitent de suivre des cours, il est possible de partir en stage sans parler parfaitement la langue du pays d’accueil : "Dans des formations techniques par exemple, la maîtrise de la langue n’est pas aussi indispensable. On se montre la façon de travailler plutôt que de se parler", relève Mathilde Bégrand.

Un stage à l'étranger pour changer sa vision du métier

D'autant que les étudiants peuvent partir à l’étranger dès la première année d’études supérieures. Les stages sont ouverts aux universités, aux écoles d’ingénieurs, mais aussi aux BTS ou aux écoles de soins infirmiers. Cécile est partie deux fois en stage avec Erasmus+ lorsqu’elle étudiait à l’Institut de formation de la Croix-Rouge de Grenoble. À 21 ans, elle s’envole pour le Togo, où elle effectue un stage en tant qu’infirmière dans un dispensaire. "Ça a totalement changé ma façon de travailler. Là-bas, tu fais ce que tu peux avec ce que tu as. Je me suis retrouvée à faire des plâtres avec des spatules en bois…"

L’année suivante, elle part en Suède, et effectue son stage dans différents lieux, dont un service de chirurgie spécialisé dans la transition de genre. Une facette du métier qu’elle n’avait jamais vue auparavant. "En France, on est très en retard par rapport à ces questions. Même en me pensant ouverte et tolérante, ça a bousculé ma façon de voir les choses. J’ai vu des soins que je ne suis pas sûre de voir ici."

Acquérir de nouvelles compétences professionnelles

Effectuer un stage à l’étranger permet d’apprendre de nouvelles pratiques, et parfois, un nouveau métier : à 22 ans, c'est une autre Cécile qui a réalisé un stage dans les énergies renouvelables en Irlande, dans le cadre de ses études d’ingénieurs. L’occasion de découvrir l’existence d’un domaine quasi inconnu en France. "Je travaillais dans un centre de recherches dédié aux énergies marines. Je ne savais même pas que ce domaine existait !"

En plus d'acquérir de nouvelles compétences professionnelles, cette expérience à l’étranger l’a aussi poussée à questionner son métier et à l'envisager autrement : "Échanger sur des questions écologiques, ça m’a permis de me demander ce qu’on pense ailleurs. On a beau être voisins, notre vision des choses peut être complètement différente."

"Se débrouiller" pour trouver un stage en Europe

Sur le papier, tous les étudiants peuvent donc partir en stage avec Erasmus+, à condition que ce dernier soit encadré par une convention. Mais en pratique, c’est bien souvent aux étudiants d’effectuer seuls les démarches et vérifier que leur stage soit cohérent avec leur cursus, avant de poser leur candidature via le bureau international de leur établissement. "Pour mon stage au Togo, j’ai dû monter un dossier, faire les démarches pour les bourses… Si on veut partir, c’est à nous de nous débrouiller", explique Cécile. Pour ceux qui ne trouveraient pas de stage via leur établissement, des solutions existent : la plateforme EURES regroupe des offres de stages partout en Europe.

De même, si les bourses sont un coup de pouce, elles ne couvrent pas l’ensemble des frais sur place. "Pour la Suède, l’aide d’Erasmus n’était pas suffisante, poursuit l'étudiante-infirmière. Je savais que la vie était chère, mais je ne m’attendais pas à ça." Mathilde Bégrand rappelle que l’aide octroyée par Erasmus+ reste "une contribution". "Elle ne peut pas financer un stage en totalité. Les étudiants doivent regarder les autres bourses et les aides auxquelles ils sont éligibles." L’étudiant peut donc cumuler cette bourse avec d’autres aides, voire avec une gratification de stage.

Enfin, il est également possible pour les étudiants d'effectuer leur stage hors Europe, mais les opportunités et les financements sont souvent réduits du côté des établissements. Il faut donc bien se renseigner.

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