Décryptage

Bac 2023 : comment évolue la réussite des bacheliers ?

Aujourd'hui, près de quatre jeunes de 18 ans sur cinq obtient son bac.
Aujourd'hui, près de quatre jeunes de 18 ans sur cinq obtient son bac. © Adobe Stock/Kiattisak
Par Lola Ayache, Dorian Girard, publié le 14 juin 2023
1 min

INFOGRAPHIES. Si l’accès au diplôme du baccalauréat s’est démocratisé en l’espace de 50 ans, près de 20% des jeunes d’une génération ne parviennent toujours pas à ce niveau d’étude.

Top départ pour les dernières épreuves du baccalauréat 2023 ! Ce mercredi 14 juin, près de 536.000 candidats des séries générale et technologique vont plancher sur l'épreuve écrite de philosophie. Leurs camarades de la voie professionnelle sont quant à eux déjà entrés dans la dernière ligne droite puisque leurs épreuves écrites ont débuté ce mardi.

Parmi tous ces lycéens – dont près de 80% ont reçu au moins une proposition de formation sur Parcoursup - combien décrocheront le précieux sésame, condition sine qua non pour poursuivre dans l’enseignement supérieur ?

Neuf lycéens sur dix décrochent leur diplôme

S’ils n’étaient que 68,5% à être admis au baccalauréat en 1987, les lycéens ont été de plus en plus nombreux à décrocher leur diplôme au fil des années. On observe ainsi une progression globale dans toutes les filières en l’espace de trente ans, jusqu’à atteindre un taux de réussite de 91,1% lors de la dernière session d’examen, en 2022.

La réussite varie néanmoins selon la filière du baccalauréat dans laquelle les élèves sont inscrits. Elle est meilleure du côté du lycée général (96,1%) que dans les voies technologiques (90,6%) et professionnelles (82,3%).

La pandémie a reboosté les taux de réussite

Cette progression n'a pas été régulière. La réussite des élèves a en effet stagné autour de 88% dans les années 2010, avant de progresser très fortement en raison de la crise sanitaire liée au Covid-19. Les conditions particulières d’évaluation - annulation des épreuves écrites et prise en compte des notes du contrôle continu - ont donné lieu à des taux de réussite jamais vu jusqu’alors, avec un passage de 88% en 2019 à 95% de réussite en 2020.

Les résultats des sessions 2021 et 2022, en baisse, marquent-ils un retour "à la normale" progressif ? Pas pour tout le monde. Si les lycéens généraux et technologiques ont encore de meilleurs résultats qu’avant la pandémie, la chute a été plus importante au sein de la voie pro. Après avoir passé la barre des 90% en 2020, le taux de réussite y est redescendu à son niveau d’avant la pandémie : 86,6% en 2021 puis 82,3% en 2022.

Pour cette session 2023, dont les résultats tomberont le 4 juillet (le 7 juillet pour les rattrapages), il faudra donc d’observer la tendance post-pandémie : une poursuite de la diminution du taux de réussite, ou plutôt un nouveau départ à la hausse ?

80% des jeunes atteignent le niveau du baccalauréat

Dans l’ensemble, les lycéens réussissent donc davantage les épreuves du baccalauréat qu’il y a environ trente ans. Mais tous les jeunes ne vont pas jusqu'au lycée. De ce côté également, les données des dernières années montrent qu'ils sont toutefois de plus en plus nombreux à atteindre ce niveau d’étude.

En 1970, seul un jeune de 18 ans sur cinq décrochait le baccalauréat. Désormais, ils sont presque quatre sur cinq (79,2% en 2022). Cette nette progression résulte en grande partie de l’objectif de 80% d’une classe d’âge diplômée du baccalauréat, fixé en 1985.

Le ministre de l'Éducation national de l'époque, Jean-Pierre Chevènement, souhaitait en effet atteindre ce taux de diplômés du baccalauréat chez les jeunes en une dizaine d’années. Son ambition : démocratiser l’accès aux études secondaires, notamment dans l’ensemble des classes sociales, pour que l’obtention du bac devienne la norme.

Les moyens alloués à cet objectif ainsi que la création du baccalauréat professionnel la même année ont rapidement porté leurs fruits, avec une première hausse significative de la part des bacheliers chez les jeunes. De 29,4% en 1985, cette proportion a doublé en 10 ans, pour atteindre 62,7% en 1995. Elle a connu une nouvelle progression en 2011, après la réforme du bac pro, qui se prépare désormais en trois ans au lieu de quatre, en parallèle de la fin progressive du BEP.

L'accès au bac marqué socialement

Si l’objectif de 80% de bacheliers dans une classe d’âge est très proche d'être atteint, notamment grâce à l’introduction de la voie pro, il reste que les élèves n’ont pas les mêmes chances d’accéder à l’une des trois filières proposées au lycée.

Selon le service statistiques du ministère de l’Éducation nationale, près de 85% des enfants dont les parents sont enseignants, cadres, chefs d’entreprise ou exercent une profession libérale, ont un baccalauréat général ou technologique. Une part qui décroît fortement lorsque les parents exercent une profession intermédiaire (52%), s'ils sont ouvriers qualifiés (35%) ou sans emploi (23%).

À l'inverse, le bac professionnel est délaissé par les élèves favorisés (moins de 10%) et davantage sollicité par les élèves issus d'autres milieux sociaux (entre 18% et 29%). Ces derniers sont par ailleurs plus souvent représentés dans les 20% restants des jeunes n'ayant pas décroché le baccalauréat.

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