Le bac pro, le vrai bac économique et social

Dernier né de la famille des baccalauréats, le bac professionnel existe depuis un peu plus de 30 ans seulement. En 1985, la principale ambition du baccalauréat professionnel était de fournir des ouvriers et des employés qualifiés aux entreprises françaises. Mais il a aussi mené de très nombreux élèves jusqu’au premier grade universitaire.
Dans les années 1980, il n’était pas rare que les élèves quittent l’école à 16 ans. Moins d’un jeune de 18 ans sur trois décrochait alors un baccalauréat. Conséquence : les usines manquent de main-d’œuvre qualifiée. Le gouvernement décide alors de créer le bac professionnel en 1985.
Former une main d’œuvre qualifiée
Pour autant, cette mesure n’est pas uniquement économique. Elle est aussi sociale. En créant ce nouveau diplôme, Jean-Pierre Chevènement, alors ministre de l’Éducation nationale, se fixe un objectif : que 80% d’une classe d’âge soit diplômée du baccalauréat d’ici l'an 2000.
Démocratiser l’accès au bac
Un avenir difficile après un bac pro
Au-delà d’une formation qualifiante, le grade de baccalauréat permet aux élèves de poursuivre vers des études supérieures. Dans les faits, 50% des bacheliers pros font ce choix. Ils se tournent très majoritairement vers des BTS, mais la sélectivité y est forte : environ 30% des candidats titulaires d’un bac pro sont refusés. Ceux qui se "rabattent" sur une licence souffrent d’une formation peu adaptée à leur profil et d’un taux de réussite très faible (5%, contre 49% en BTS).
Mais même sur le marché du travail, les bacheliers pros n’ont pas forcément un avenir tout tracé. Selon une étude du ministère de l’Enseignement supérieur, menée auprès des diplômés 2014, 2015 et 2016, seuls 54% des bacheliers pro en insertion trouvent un emploi un an après leur diplôme.