Enquête

Sondage l’Etudiant : les lycéens sont majoritairement favorables à l’annulation des épreuves du bac

Les répondants au sondage de l’Etudiant expriment globalement un manque de préparation aux épreuves du baccalauréat.
Les répondants au sondage de l’Etudiant expriment globalement un manque de préparation aux épreuves du baccalauréat. © Adobe Stock/Davide Angelini
Par Thibaut Cojean, publié le 04 mai 2021
5 min

INFOGRAPHIES. En réponse à un sondage réalisé par l'Etudiant, les lycéens se déclarent à 76% pour l’annulation des épreuves de français, 79% pour l’annulation de la philo et 61% pour l’annulation du grand oral. Ces trois épreuves sont les seules à avoir été maintenues pour le bac 2021.

Les élèves de première et de terminale se positionnement largement en faveur de l’annulation de épreuves du baccalauréat de la fin de l’année, selon un sondage créé et administré par l’Etudiant *. Dans le détail, trois élèves de première sur quatre (76%) souhaitent que les épreuves de français soient annulées. En terminale, ils sont 79% à demander l’annulation de la philo, et 61% celle du grand oral.

Manque de préparation

Les raisons avancées sont le plus souvent d’ordre scolaire : en première, 67% des partisans de l’annulation des épreuves de français disent n’avoir pas étudié toutes les œuvres en cours, 60% ne se sentent pas prêts à passer l’oral et 59% estiment ne pas maîtriser les exercices de l’écrit.

La non-maîtrise des exercices est également avancée par 61% des élèves souhaitant l’annulation de l'épreuve de philosophie, tandis que 67% disent ne pas avoir terminé le programme. Pour le grand oral, une très large majorité (83%) indique n’avoir pas eu le temps de préparer correctement l’épreuve en cours.

Pour ces trois épreuves, les incertitudes liées à la situation sanitaire représentent également un motif d’annulation, cité par les répondants à 49% pour les épreuves de français, 52% pour la philo et 47% pour le grand oral.

Mais les commentaires laissés par les répondants montrent aussi que leurs opinions sont construites à partir d’autres éléments. De nombreux élèves mentionnent ainsi les inégalités créées par une politique de demi-jauges mise en place au cas par cas, mais par aussi l’absence de professeurs non remplacés ou encore des fermetures temporaires des lycées non compensées par l’enseignement à distance.

Des lycéens peu confiants pour l’année prochaine

D’une manière plus générale, les répondants au sondage de l’Etudiant expriment un manque de préparation. Après une année marquée par deux confinements et plusieurs mois d’enseignement hybride, entre cours à distance et au lycée, moins de deux élèves sur dix (18%) s'estiment armés pour le bac, quand 68% ne se sentent pas prêts (les 14% restants ne savent pas).

La confiance n’est pas non plus optimale concernant l’année prochaine : 35% des élèves de première se disent prêts pour la rentrée de terminale, mais 39% pensent ne pas l'être et 26% ne savent pas. Et si 37% des lycéens de terminale se pensent prêts pour leur première rentrée dans le supérieur, 32% répondent l'inverse et 31% ne savent pas.

Comment expliquer ces doutes ? Parmi les facultés ou éléments dont les élèves craignent de manquer l’année prochaine, les connaissances (48,3%) et les compétences (47,6%) sont les plus citées, devant la motivation (43%), l’énergie (33%) et les perspectives (28%). Seulement 13% des répondants estiment qu’ils ne manqueront de rien.

Retard dans les programmes de spécialités

La crainte du manque de connaissances et de compétences peut trouver son origine dans la difficulté à suivre les cours depuis mars 2020. En moyenne, sur 100 élèves de première ayant répondu au sondage, seuls 27 disent être à jour dans les programmes de spécialités, quand 23 ne le sont pas. Les 50 élèves restant ne savent pas où ils en sont, ce qui inquiète 46 d’entre eux.

La situation est moins grave en terminale, mais n’est pas idéale, à quelques semaines de la fin de l’année : en moyenne, sur 100 élèves ayant répondu au sondage, 40 sont à jour dans les programmes de spécialités, 26 ne le sont pas et 34 ne savent pas, dont 31 qui s'en inquiètent.

* Sondage réalisé en ligne du 18 avril au 3 mai et ayant récolté 1.144 réponses d’élèves de première et de terminale générale et technologique.

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