Beaucoup de candidats, peu d’élus : l’entrée en master est généralement très sélective. Des responsables de master et des étudiants vous délivrent leurs conseils pour passer avec succès le cap du M1.
La sélectivité à l’entrée en M1 est une réalité, même si très variable d’un master à l’autre. "En psychologie, nous avons ouvert cette année 200 places pour 7.000 demandes, illustre Anne Ribaud, vice-présidente déléguée à l’orientation et à l’insertion professionnelle à Aix-Marseille université (AMU). Mais sur certains petits masters, en sciences par exemple, vous pouvez avoir 30 places pour une cinquantaine de demandes."
S’informer le plus en amont possible pour choisir et trouver son master
Plus vous connaîtrez les prérequis, les modalités de sélection, le contenu des enseignements et les débouchés du master visé, mieux vous pourrez adapter votre profil pour augmenter vos chances d’être retenu par un établissement. "Un travail d’information qui commence, dans l’idéal, dès la deuxième année de licence", recommande Anne Ribaud aux candidats.
Cette vision précoce vous permettra d’orienter stratégiquement le choix de vos unités d’enseignement et de vos stages. N’hésitez pas à mettre à profit tout ce qui est mis en place par votre université (salons des masters, journées portes ouvertes masters, etc.), mais aussi modules d’information et de préparation à la candidature.
Notes, stages... Soigner son dossier de candidature pour postuler en master
Une moyenne générale de 12 à 14 sur la licence est généralement requise, avec une prime au relevé de notes de licence 3. Avoir redoublé une année n’est pas forcément rédhibitoire, mais pas plusieurs. Dans tous les cas, des résultats à la hausse d’années en années seront un élément positif pour votre dossier de candidature.
Les résultats académiques ne font cependant pas tout pour les établissements. "Nous portons deux points d’attention aux dossiers des candidats, informe Jean-Baptiste Perrier, doyen de la faculté de droit et de sciences politiques à l’AMU. Primo, comment l’étudiant a enrichi son parcours :stages, obligatoires ou non, diplômes complémentaires comme des DU [diplôme universitaire] ou des certificats universitaires, engagement dans la vie associative, participation à des concours d’éloquence, etc. Secundo, la cohérence du projet. Par exemple, un étudiant qui dit vouloir travailler dans la police ou la gendarmerie et qui est réserviste prouve ainsi sa détermination."
C’est ce qu’a bien compris Jean. "J’ai effectué en L2 un stage de trois mois au Parlement européen. Ce qui m’a permis de nouer un réseau avec des ONG et des institutions du monde entier et de développer ma compréhension des problématiques géopolitiques. Mais aussi de booster mon anglais et mon allemand. Autant d’atouts qui ont valorisé mon profil", témoigne cet étudiant en master 2 expertise et risques internationaux à Jean Moulin-Lyon 3.
Lucille, en M2 journalisme culturel à La Sorbonne-Paris 3, a, elle, mis en avant dans sa candidature le stage de trois semaines en presse culturelle gratuite effectué en deuxième année de licence. "J’y avais écrit plein d’articles, j’en ai joint certains dans mon dossier", évoque la jeune femme.
Démontrer son implication et sa motivation durant l'entretien oral
Pour défendre sa candidature en master à l’oral, il peut être utile de s’entraîner face à quelqu’un, pour se présenter notamment. Cela vous aidera à améliorer vos postures et à anticiper les questions du jury.
"On m’avait demandé comment j’allais rattraper le niveau en information-communication, comme ma formation était majoritairement axée sur les arts, se souvient Lucille. J’ai répondu que j’étais prête à travailler beaucoup et mis l’accent sur mes connaissances culturelles, en exposant les cours suivis en licence autour de plusieurs arts : théâtre, cinéma, opéra... Et ça a marché !"