École de commerce : le retour en présentiel se fait progressivement
Le 14 janvier dernier, le gouvernement a annoncé le "retour très progressif" des étudiants dans leur établissement. Dix jours plus tard, certains pouvaient de nouveau assister à leurs cours en présentiel. À Burgundy School of Business (BSB), à Dijon, ils viennent en demi-groupes, qui restent souvent incomplets.
Dans le petit amphithéâtre, à peine deux rangs sont occupés. Seuls six étudiants sont présents, sur la quinzaine que compte le groupe de cette promotion de bachelor 1 en management de Burgundy School of Business (BSB), à Dijon (21). Depuis le 25 janvier, les étudiants de première année de bachelor et de master sont autorisés à revenir assister aux cours en présentiel. Les autres étudiants les ont rejoints le 8 février.
Dans la classe de Top Management, Hélène Monier fait l’appel. Les 'Yes' des étudiants résonnent à travers l’enceinte. La majorité de la promotion est connectée sur Teams. Ces cours en "bi-modalité" sont devenus la norme à BSB : mi-distanciel, mi-présentiel. De cette manière, tous les étudiants peuvent suivre les cours, qu’ils aient la possibilité ou non revenir sur le campus.
Car si le retour en présentiel a été validé, il reste soumis à des restrictions : à BSB, seuls 20% des 3.600 étudiants de l’antenne dijonnaise peuvent se rendre simultanément sur le campus. À cette jauge globale s’ajoute une jauge par salle, dont seule la moitié peut être occupée.
Pour respecter ces calculs savants, chaque promotion a été divisée en deux groupes (A et B) qui sont autorisés à assister aux cours sur place une semaine sur deux, à tour de rôle. Quand le groupe A est en présentiel, le groupe B est à distance, et vice versa. "Environ les deux tiers des étudiants qui ont le droit d’être sur place viennent", analyse la directrice du bachelor, Delphine Bertin.
La "bi-modalité" comme nouvelle règle
"Dès que des mesures gouvernementales nous permettent de desserrer les restrictions, nous les appliquons à la lettre", affirme Stephan Bourcieu, le directeur de l’établissement. En septembre, tous les étudiants ont donc pu faire leur rentrée en présentiel. "Mais certains étaient empêchés, rapporte le directeur, notamment des étudiants internationaux, des personnes vulnérables, ou encore des cas positifs ou cas contacts". Pour eux, la "bi-modalité" a été déployée dès septembre.
Stephan Bourcieu reconnaît pourtant que ce n’est "pas idéal d’un point de vue pédagogique", ce que confirme Hélène Monier : "J’ai l’impression d’être dans deux salles en même temps car je dois à la fois regarder mon écran et mes étudiants en classe."
Le port du masque ne l’aide pas : "Mon cours est en anglais, ce qui ajoute une difficulté, et avec le masque, je ne peux pas compter sur l’expression non verbale...". Malgré ces obstacles, Hélène Monier estime la "bi-modalité" comme un moindre mal : "En retrouvant quelques étudiants devant soi, on retrouve notre sens au travail !" Pour son cours, les élèves ont préparé des exposés. "Pour les obliger à rester actifs, je leur donne davantage d’exercices à réaliser", explique-t-elle.
Certains des groupes présentent leurs travaux entièrement à distance, d’autres sont partagés entre ceux présents en amphi et ceux restés chez eux. Partages d’écrans, échanges par micros interposés… Globalement, les présentations se déroulent bien, malgré quelques micros coupés (ou non coupés!), des larsens et de rares problèmes de connexion.
Un retour non obligatoire
Entre le premier et le deuxième confinement, les étudiants de la BSB ont pris l’habitude de suivre des cours en visio. Mais pour certains, la possibilité de revenir sur le campus dijonnais a été un soulagement : "Les cours à la maison, ce n’était plus possible", lâche Lucile, l’une des six étudiantes venues suivre le cours. "C’est plus motivant pour suivre d’être ici, et ça nous redonne un rythme", complète Chiara, à côté d’elle, qui avait l’impression de "passer [ses] journées devant l’ordinateur, à parler dans le vide."
Les étudiants qui préfèrent continuer les cours à distance, même la semaine qui correspond à leurs cours en présentiel, ne sont pas obligés de prévenir leur professeur. D’autres membres de la promo, enfin, renoncent à revenir sur le site, pour des raisons logistiques.
Juliette habite à 3 heures 30 du campus. Aller jusqu’à Dijon "pour quatre jours de cours, une semaine sur deux, c’est beaucoup d’organisation, expose-t-elle. Et pour moi, l’avantage de venir sur site, c’est aussi de profiter de toutes les infrastructures, des associations, de la vie sociale. Mais tout est arrêté ! Là, on vient en cours et on repart", regrette-t-elle. Le retour à une vraie vie étudiante, malheureusement, semble encore loin.