Témoignage

Coronavirus : trois étudiants à l'université racontent leur premier semestre à distance

Adobe enseignement à distance
Adobe enseignement à distance © Aleksandra Suzi/Adobe Stock
Par Amélie Petitdemange, publié le 26 octobre 2020
4 min

Depuis le 6 octobre, les établissements d'enseignement supérieur situés en zones d'alerte "renforcée" et "maximale" doivent se limiter à la moitié de leur capacité d'accueil. Fanny, Yanis et Alexis, racontent cette situation exceptionnelle, avec parfois une majorité de cours à distance.

Fanny est étudiante en deuxième année de droit à Toulouse, ville placée en alerte maximale depuis le 13 octobre. La jeune femme a fait sa rentrée entièrement en présentiel en septembre, sans que la distanciation physique puisse être respectée. Au vu du nombre de cas positifs dans l'université, les cours se déroulent désormais entièrement à distance.

"J'habite chez mes parents, j'ai la chance d'avoir une connexion et un ordinateur. Mais pour certains étudiants en chambre Crous, il y a des problèmes de wifi. Les profs devaient publier leurs cours à l'écrit pour ceux qui n'arrivent pas à accéder à Zoom, mais un seul l'a fait sur une dizaine de profs", témoigne l'étudiante.

"Diplôme dévalorisé"

La fac de droit restera fermée jusqu'à décision contraire du préfet. Une situation qui inquiète les étudiants. "J'ai passé les partiels du second semestre à distance, j'ai peur que ce soit encore pareil cette année et que le diplôme soit dévalorisé", explique Fanny. L'étudiante se pose aussi des questions sur ses méthodes de travail à distance. "Je n'arrive pas à savoir si le travail que je fourni est suffisant, car je n'ai pas de prof face à moi".
Yanis, étudiant en deuxième année de philosophie à Rennes, en zone d'alerte renforcée, a aussi du mal à suivre ses cours à distance. Depuis le début de l'année, il a cours en ligne une semaine sur deux.
Yanis étudiant en philo
Yanis étudiant en philo © Photo fournie par le témoin
"C'est très compliqué de travailler chez soi. J'ai le matériel nécessaire, mais j'ai eu des problèmes de connexion au début. En plus certains profs ne donnent pas leurs cours à distance. Dans ce cas, il ne reste que les cours en présentiel une semaine sur deux", explique Yanis.

Travail qui s'accumule

La charge de travail lui paraît "énorme" lorsqu'il reçoit les cours. "Les enregistrements à regarder s'accumulent facilement, on n'est pas guidés comme avec un emploi du temps", explique le jeune homme.
"La situation est assez angoissante, on ne sait pas ce qui va arriver. Par exemple, on ne sait pas ce qui nous attend pour les partiels de fin de semestre. Seront-ils en présentiel ou à distance ?", s'interroge l'étudiant en philosophie.
La situation est aussi compliquée pour Alexis, en première année de licence d'anglais à Tours, en zone d'alerte renforcée. Les cours ont commencé en présentiel à la rentrée, mais la fac a rapidement passé tous les cours magistraux à distance. Les TDs sont quant à eux donnés à distance une semaine sur deux.

"Je le vis plutôt mal"

"J'ai besoin d'une présence physique pour suivre les cours correctement, je suis facilement distrait depuis chez moi", raconte le jeune homme de 19 ans. Sans wifi chez lui, il doit faire un partage de connexion de son téléphone pour travailler. "Je le vis plutôt mal, ce n'est pas pour moi", concède-t-il.
Alexis est par ailleurs déçu par son choix d'orientation. "Je ne pense pas que ces études soient faites pour moi et avec la distance, c'est encore plus compliqué. Je ne pense pas pouvoir tenir l'année".
Pour les étudiants en première année, les cours à distance empêchent aussi de rencontrer leurs camarades de classe. Alexis a cependant profité des premières semaines en présentiel pour se faire des amis. Il conseille aux étudiants qui vivent cette année particulière de "s'accrocher". "Si on est dans les bonnes études, il ne faut pas se laisser abattre".

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