Décryptage

Ecoles d’ingénieurs : l’insertion des diplômés 2019 reste bonne, mais après ?

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Le diplôme d'ingénieur reste un très bon atout sur un CV. © Pichsakul/Adobe Stock
Par Clément Rocher, publié le 09 juillet 2020
5 min

Le diplôme d'ingénieur demeure bien valorisé sur le marché du travail... pour les diplômés 2019. 86,3% des jeunes ingénieurs décrochent un emploi dans les deux mois suivant l’obtention de leur diplôme. Mais la crise sanitaire va forcément changer la donne pour 2020 et 2021.

Faire une école d'ingénieurs reste l'un des meilleurs passeports pour assurer votre insertion professionnelle. C'est la principale conclusion d'une enquête réalisée par la Conférence des grandes écoles (CGE) dont les résultats ont été dévoilés au mois de juin. La part des diplômés en activité professionnelle connaît néanmoins une légère baisse : elle atteint 71,9% en 2020 contre 72,8% en 2019.
Précisons que les résultats de cette enquête ne prennent pas en compte la crise sanitaire. En effet, la collecte des données s'est terminée au mois de mars 2020. Par conséquent, l'enquête n’a pas pu intégrer les effets de la crise sur l’emploi des jeunes issus des écoles d'ingénieurs. Le contexte actuel rend l'accès au marché du travail très difficile, il est donc plus que probable que les chiffres d’insertion pour 2020, et sans doute 2021, ne soient pas aussi bons.
La situation des diplômés 2019 des écoles d'ingénieurs
La situation des diplômés 2019 des écoles d'ingénieurs © Clément Rocher
Néanmoins, cette insertion professionnelle reste extrêmement rapide. On observe que 86,3% des jeunes diplômés sont embauchés dans les deux mois suivant l’obtention de leur diplôme. Par ailleurs, 83,1% obtiennent un CDI à la sortie de l’école.

Où se dirigent les jeunes ingénieurs ?

L'enquête montre que certains secteurs d’activités attirent davantage les jeunes diplômés : 30% des jeunes ingénieurs se dirigent vers les sociétés de conseil ou bureaux d’études et 16,7 % se tournent vers les activités informatiques et services d'information. Ces deux secteurs d'activités offrent près de la moitié des emplois aux nouveaux ingénieurs.

Les secteurs d'activité des ingénieurs
Les secteurs d'activité des ingénieurs © Clément Rocher

Quels sont les principaux départements d'emploi dans lesquels travaillent les jeunes ingénieurs ? Près de 37,4% de la promotion sortante se retrouvent en recherche-développement et en études-conseil. Il est important de mentionner que neuf ingénieurs sur dix considèrent que leur emploi correspond à leur niveau de qualification.

Les départements d'emploi des ingénieurs
Les départements d'emploi des ingénieurs © Clément Rocher

Le stage de fin d'études : première porte vers l'emploi

Le stage de fin d'études demeure la principale voie d'accès à l'emploi pour un tiers des ingénieurs (33,5%). Ainsi, prenez le temps de la réflexion avant de vous engager dans un stage de plusieurs mois dans une entreprise.
On remarque que les jeunes ingénieurs utilisent davantage les réseaux sociaux professionnels dans la recherche d’un premier emploi (+2 points en un an avec 10,9%). Ils ont moins tendance à se tourner vers les sites spécialisés dans l'emploi (-1 point avec 10,2%).

Le salaire d'un jeune ingénieur en augmentation

Côté rémunération, le salaire brut annuel moyen d’embauche (hors primes) est en hausse de 1,7% pour les ingénieurs : il s'élève à 35.234 euros. Notons que l'écart de salaire entre la province et l’Île-de-France est de l’ordre de 5.300 euros annuels.

La Suisse est plébiscitée par les jeunes ingénieurs

Certains jeunes ingénieurs peuvent prendre la décision de commencer leur carrière à l'international. Près de 10,6% des diplômés ingénieurs occupent un emploi dans un pays autre que la France et six ingénieurs sur dix travaillant à l'international sont en poste en dehors de l'Union européenne. La Suisse reste la destination numéro un, puis le Royaume-Uni et le Canada complètent le podium.

L'apprentissage : une valeur sûre

Choisir la voie de l'apprentissage reste véritablement un gage d'insertion professionnelle. Le taux net d’emploi des apprentis ingénieurs atteint 92,3% tandis que le salaire à l’embauche s’établit en moyenne à 35.477 euros. Plus d'un tiers des apprentis (41,3%) est recruté dans son entreprise d’accueil.
Témoignage d'une jeune ingénieure
Alice est ingénieure aérothermique au sein du groupe industriel Safran sur le site de la région Île-de-France. Elle a obtenu cette année son diplôme d'ingénieur de l'école ISAE-ENSMA (École nationale supérieure de mécanique et d'aérotechnique), située près de Poitiers (86).
La jeune diplômée a effectué son stage de fin d'études dans le groupe jusqu'au mois d'octobre 2019 avant de commencer sa carrière d'ingénieure sur le même site un mois plus tard mais dans un nouveau service. "Je voulais surtout me diriger vers la propulsion. C'est grâce aux travaux pratiques et aux matières enseignées comme la mécanique des fluides que je me suis découvert cet intérêt", explique Alice.
L'acquisition de nouvelles compétences techniques (comme la maîtrise de logiciels) et sa connaissance de l'entreprise lui ont permis de débuter de nouvelles missions chez Safran. "Lors de mon entretien d'embauche, j'ai pu démontrer mes compétences dans la thermique acquises lors de mon stage. Je me suis aussi améliorée en matière de gestion de projet. J'envisage de rester sur ce poste environ cinq ans afin d'acquérir des compétences suffisantes pour évoluer.", conclut Alice.

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