Portrait

Entre les bassins et l'Insa Toulouse, tout baigne pour Lucile Tessariol avant les JO 2024

Lucile Tessariol a rejoint la structure d'entraînement de Philippe Lucas à Martigues.
Lucile Tessariol a rejoint la structure d'entraînement de Philippe Lucas à Martigues. © Photo fournie par le témoin
Par Bruno Cuaz, publié le 12 juillet 2023
4 min

Nageuse de l’équipe de France de natation, Lucile Tessariol, 19 ans, n’a pas voulu choisir entre son sport et ses études. Elle a trouvé un accord parfait avec l’école d'ingénieurs toulousaine pour poursuivre son cursus tout en préparant les Jeux de Paris 2024.

Lucile Tessariol est une étudiante presque banale. À la différence des autres, elle doit se mettre à l’eau dès 6h40 du matin avant d’enchaîner les longueurs de piscine sous la supervision du mythique Philippe Lucas, l’homme qui a notamment façonné la carrière de Laure Manaudou.

De retour à la maison vers 10h, il lui faut ensuite se plonger dans les cours et les échanges à distance pendant trois heures, avaler un repas avant de retourner nager de 14 à 18 heures.

"Je travaille beaucoup mais cela paie, raconte en souriant la toute récente vice-championne de France du 200 m nage libre à Rennes (35). En un an, j’ai gagné huit secondes sur 400 m nage libre, c’est énorme. Avant, quand j’étais à l’Insep, je nageais entre 5 et 6 km par jour. Maintenant, c’est plutôt entre 7 et 8."

Les études avant les objectifs sportifs

Passer du bassin aux bouquins n’est pas toujours facile mais Lucile y voit une complémentarité. "Les qualités sont assez similaires en fait. Il faut être concentré, endurant, discipliné. Et le soir, je m’endors assez tôt !"

Mais dans sa famille, les études ont toujours été une priorité et, après une année de licence à Sorbonne Université en parallèle avec l’Insep de Paris où elle s’est entraînée deux ans, elle a pu intégrer l’Insa de Toulouse (31), une école d'ingénieurs dont la direction s’est montrée intéressée par son projet.

"J’ai toujours rêvé de travailler dans l’aéronautique, explique-t-elle. Auparavant, je voulais être contrôleuse aérien, mais il n’y a qu’une seule école en France. Je me suis plutôt orientée vers la conception des avions, les tests sur les matières, l’aérodynamisme."

Une organisation entre l'école et l'entraînement

Son école a été particulièrement coopérative pour lui permettre de suivre les cours à distance tout en s’entraînant à Martigues (13), où le charismatique entraîneur Philippe Lucas a posé ses valises en 2021. "J’avais toujours eu envie de travailler avec lui, explique Lucile. C’est lui qui m’a contactée en me disant que j’avais du potentiel. Je me suis dit : si je ne le fais pas, je le regretterai toute ma vie."

Et c’est ainsi que la spécialiste du 200 m crawl parvient à poursuivre son rêve olympique avec un rythme de travail pour le moins soutenu. "Parmi les séries qui m’ont marquée, il y a des 10 x 400 m où il faut garder un rythme soutenu ou encore des 4 x 800 m où il faut alterner entre le crawl et le papillon." Comment son mentor apprécie-t-il son double projet ? "Il est très compréhensif, indique-t-elle. Il sait que c’est très important pour moi de faire les deux."

Mais bien sûr, rien n’aurait été possible sans l’accord de son école qui a décidé d’étaler son cursus sur sept années au lieu de cinq et qui a comptabilisé les deux unités d’enseignement qu’elle avait validées à Sorbonne Université. La jeune nageuse se montre ainsi reconnaissante envers Sylvie Rossard, la responsable du projet avec les sportifs de haut niveau, qui s'est montrée très arrangeante. "Elle m’a même dit que cela avait été assez difficile à mettre en place et qu’elle ne pense pas qu’elle referait la même chose pour d’autres étudiants."

Objectif Paris 2024

En attendant de retourner vers les maths et la physique, Lucile a déjà prévu une année de césure en 2023-2024 où elle mettra tout en œuvre pour obtenir son billet pour les Jeux de Paris et avoir le droit de porter les couleurs de la France dans l’immense Arena de La Défense.

"J'ai la chance d’arriver au sommet de ma forme au moment où les Jeux vont se dérouler en France", s’enthousiasme-t-elle. L'objectif est de vivre pleinement cette aventure olympique. Airbus ou l’aérospatiale pourront bien attendre quelques années….

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