Reportage

Ingénieuses 2024 : le jury lycéen à la découverte des métiers de l'ingénierie

Dix élèves du lycée Jacques Brel de La Courneuve ont remis le prix des lycéens au projet "Mission Chronos" de l’école d’ingénieurs Junia.
Dix élèves du lycée Jacques Brel de La Courneuve ont remis le prix des lycéens au projet "Mission Chronos" de l’école d’ingénieurs Junia. © Clément Rocher
Par Clément Rocher, mis à jour le 22 mai 2024
4 min

L'opération Ingénieuses vient récompenser les actions des écoles d'ingénieurs et des étudiantes en faveur de la mixité dans les sciences. Pour la deuxième année consécutive, un jury lycéen s'est réuni pour récompenser un projet visant à sensibiliser les étudiants à l’absence de représentation féminine dans l’histoire des sciences.

Mettre en lumière l’engagement des écoles d'ingénieurs pour favoriser la mixité dans les sciences et technologies et susciter des vocations chez les jeunes filles. Ce sont les objectifs que s'est fixée l'opération Ingénieuses dont la remise des prix s'est tenue ce jeudi 16 mai. Un événement organisé par la CDEFI.

Lors de la cérémonie, dix élèves du lycée Jacques Brel de La Courneuve (93) étaient présents afin de remettre le prix des lycéens au projet "Mission Chronos" de l’école d’ingénieurs Junia. L'occasion aussi de découvrir des modèles inspirants de femmes et d’élèves-ingénieures parmi les nommées.

Se questionner sur son orientation

Mis en place depuis l'année dernière, ce jury lycéen est composé cette année de 30 élèves (15 filles et 15 garçons) de 1re et de 2de. Ils se sont réunis le 25 mars pour évaluer 55 projets déposés par des écoles d’ingénieurs.

Tous et toutes se sont portés volontaires. "Je suis très intéressée par ce qui concerne le féminisme et l’inclusion des femmes dans le domaine scientifique", témoigne Narimane, âgée de 16 ans, qui s'intéresse à la sociologie et aux neurosciences.

Pour Hafessoity, 16 ans, être membre du jury lui a permis de se questionner sur son orientation après le lycée et de découvrir de nouveaux métiers de l'ingénierie. "Je ne savais pas qu’il y en avait autant. Avant, je voulais devenir sage-femme et maintenant, je pense aller vers des études de biologie pour devenir ingénieure en biotechnologie", assure-t-elle.

Femmes scientifiques emblématiques

Lauréat du prix lycée, "Mission Chronos" est une expérience immersive de trois heures plongeant les étudiants dans l’histoire des sciences. Ils sont invités à reconstituer les portraits de six femmes scientifiques emblématiques comme Ada Lovelace, première programmeuse, ou la microbiologiste Emmanuelle Charpentier, et à résoudre des énigmes pour retracer leurs contributions.

À la suite de cette expérience, une heure de restitution et d’échanges est proposée, autour de la place essentielle des femmes dans la culture scientifique ainsi que dans les formations supérieures en science. Depuis son lancement, le projet a touché au total 250 étudiants.

"Mission Chronos" a suscité l’adhésion des lycéens pour "son approche immersive et interactive" et sa volonté de lutter contre les stéréotypes de genre. "Je ne connaissais que Marie Curie. Il est important de montrer qu’il existe d'autres figures féminines dans les sciences", confirme Hafessoity.

Encourager les lycéennes à choisir des études scientifiques

L'opération Ingénieuses est l’occasion de rappeler le manque d’appétence des filles pour les filières scientifiques. Dévoilée au mois de février, l'étude Gender Scan révèle que 37% des élèves-ingénieures ont été dissuadées de poursuivre leurs études dans les sciences par leur entourage (famille, enseignants…)

"C’est important d’encourager les jeunes filles à choisir des spécialités scientifiques. Nous ne sommes que deux filles à avoir choisi la spécialité NSI . Je ne suis pas toujours à l’aise pour les travaux de groupe", témoigne Aminata, 18 ans, qui ne cache pas son rêve de devenir un jour astronaute.

Les formations d'ingénieur n'accueillent en effet que 29% de femmes. "Cet événement vient incarner des objectifs qui sont essentiels pour nos écoles : avoir une forte présence des femmes dans les sciences et les technologies et avoir une vie étudiante stimulante sans aucune discrimination. La science n’a pas de genre, elle est inclusive. C'est notre conviction la plus profonde à la CDEFI", conclut Emmanuel Duflos, son président.

Vous aimerez aussi

Contenus supplémentaires

Partagez sur les réseaux sociaux !