Reportage

"La moindre erreur peut être vue" : ces étudiants se préparent pour le défilé du 14 juillet

Les élèves militaires se préparent pour le grand jour.
Les élèves militaires se préparent pour le grand jour. © Clément Rocher/l'Etudiant
Par Clément Rocher, publié le 13 juillet 2023
5 min

Vêtus de leur uniforme, les élèves ingénieurs de l’Ecole polytechnique vont remonter les Champs-Elysées lors du défilé du 14 juillet. L’Etudiant a assisté aux coulisses de la répétition générale.

Malgré le soleil de juillet, la chaleur reste soutenable au camp militaire de Versailles-Satory. Heureusement pour les 286 étudiants qui, pour la première fois répètent en uniforme, coiffés du traditionnel bicorne et armés d’une épée surnommée la "tangente".

Deux jours plus tard, ces 286 élèves ingénieurs de l’Ecole polytechnique porteront haut les couleurs de l’école d’ingénieurs à l’occasion du défilé militaire du 14 juillet sur les Champs-Elysées. Une tradition qui perdure depuis la présidence de Sadi Carnot en 1887.

"C’est l’accomplissement de mon parcours polytechnicien"

Comme à son habitude, l’Ecole polytechnique ouvrira le défilé en tête des troupes à pied sur les Champs-Élysées, derrière les nations étrangères invitées. Sofia se retrouvera en première ligne.

"Je suis allée voir le défilé l’année dernière car je savais déjà que j’étais prise à l’X. Le défilé était très sympa, très coloré avec tous les uniformes. Cela m’a aussi permis de voir la diversité de l’armée", témoigne-t-elle.

A 22 ans, Sofia se montre particulièrement fière de participer à cette tradition. "C’est très impressionnant de se retrouver avec les autres corps d’armée. C’est l’accomplissement de mon parcours polytechnicien."

Au sein de la cohorte, 73 femmes représenteront l'école d'ingénieurs. "Je suis aussi contente de montrer qu’il y ait des filles, si cela peut en inspirer d’autres. Il faut montrer qu’on a notre place au sein de l’armée française et des écoles d’ingénieurs."

"Faire preuve d'une grande cohésion nationale"

Amine, 20 ans, s’est également porté volontaire pour participer au défilé. "Ce sera un grand moment pour moi afin de montrer mon appartenance à l’école pour laquelle j’ai beaucoup travaillé. L’uniforme est un peu lourd mais quand on commence à marcher on l'oublie."

Léo, 21 ans, est lui aussi très fier de vivre ce moment. "C’est extrêmement important de s’investir pour la patrie et faire preuve d’une grande cohésion nationale. On est tous ensemble, c’est une ambiance unique qui mérite d’être vécue."

"Il faut se mettre au diapason de tout le monde"

La rigueur et la précision, ce sont vraiment les maîtres-mots pour les étudiants de l’Ecole polytechnique. Lors de la répétition, les cadres militaires de l’école passent en revue les troupes avant de défiler. Les garçons doivent être impeccablement rasés, les filles bien coiffées, et l’uniforme irréprochable.

"On craint de faire n’importe quoi, de se faire reprendre par les cadres. Mais quand on commence à marcher, on se concentre, et tout va bien", témoigne Amine. "Il y a aussi un effort individuel à fournir, car physiquement ce ne sont pas des mouvements évidents", ajoute Léo. "Le plus difficile c’est d’attendre debout. Mais on a l’habitude avec l’armée", plaisante Sofia.

Les élèves doivent impérativement suivre le rythme. "Il faut bien se caler sur la musique. C’est une condition sine qua non pour défiler", rappelle la jeune femme. "Il faut faire attention aux alignements et bien veiller à la synchronisation des bras. La moindre erreur peut être vue", complète Amine.

"Il faut retenir qu’on n’est pas tout seul. Il faut se mettre au diapason de tout le monde. C’est le point le plus compliqué, mais j’ai toute confiance en moi et mes camarades, c’est beaucoup de fierté et de joie", conclut Léo.

Les élèves polytechniciens ne seront pas les seuls étudiants à défiler. Les élèves de l'école spéciale militaire de Saint-Cyr, l'école navale ou l'école des officiers de la Gendarmerie seront présents sur les Champs-Elysées, car comme l'Ecole polytechnique, ce sont toutes des écoles militaires françaises, placées sous la tutelle du ministère de la Défense.

Pourquoi ils ont choisi l'Ecole polytechnique ?

Après une classe prépa à Benguérir au Maroc, Amine était motivé par suivre un cursus d’ingénieur. Il a décidé de rejoindre l’Ecole polytechnique pour "son excellence académique" et "ses expériences humaines uniques."

De son côté, Sofia a suivi une licence de maths à l’université de Bretagne Occidentale. Lors de sa troisième année, elle a rejoint un parcours qui préparait aux concours de l’X. "J’aime beaucoup l’interdisciplinarité et la qualité des cours que propose l’école d’ingénieurs. J’aime cette possibilité de ne pas me fermer de portes et d’avoir plein d’opportunités."

Après son cursus en prépa au lycée Louis-le-Grand, Léo a hésité entre l’Ecole polytechnique et l’ENS. Il a particulièrement été attiré par la rigueur militaire qui prédomine à l’X. "Je voulais me rendre compte de ce que c’était et je ne suis absolument pas déçu."

Vous aimerez aussi

Contenus supplémentaires

Partagez sur les réseaux sociaux !