Décryptage

L'insertion professionnelle des jeunes ingénieurs reste toujours aussi dynamique

Parmi les diplômés de 2022 qui n'ont pas poursuivi leurs études, près de neuf ingénieurs sur dix ont trouvé leur emploi moins de deux mois après l’obtention de leur diplôme.
Parmi les diplômés de 2022 qui n'ont pas poursuivi leurs études, près de neuf ingénieurs sur dix ont trouvé leur emploi moins de deux mois après l’obtention de leur diplôme. © Adobe stock/Viks_jin
Par Clément Rocher, publié le 20 juillet 2023
4 min

Les chiffres de la CGE sur l’insertion professionnelle des nouveaux ingénieurs confirment leur excellente employabilité. Dans un contexte très favorable, l'accès à l'emploi est en hausse et les conditions d'embauche continuent de s'améliorer.

Ce n'est plus une surprise : le recrutement est rapide chez les ingénieurs. Parmi les diplômés de 2022 qui n'ont pas poursuivi leurs études, près de neuf ingénieurs sur dix ont trouvé leur emploi moins de deux mois après l’obtention de leur diplôme.

C'est ce que confirme la dernière enquête sur l’insertion des diplômés des grandes écoles de la Conférence des grandes écoles (CGE) publiée en juin 2023. Pour 71,6% d'entre eux, le contrat était même signé avant l’obtention du diplôme, une situation en hausse par rapport à l'an dernier (66 %).

Ces recrutements permettent à 75,9% des plus jeunes ingénieurs d'être en situation d'activité professionnelle (73,4% en 2022) à ce jour. Les autres sont en volontariat (VIE, VIA, service civique, etc., 3,1%), en thèse (5,5%), toujours en études (7,3%) ou dans une autre situation (2,3%). Seuls 5,9% des ingénieurs diplômés en 2022 sont en recherche d'emploi, en baisse par rapport à l'an dernier.

Des conditions d'embauche optimales pour les diplômés ingénieurs

Les conditions d'entrée dans la vie active restent excellentes. La part d’emplois à durée indéterminée continue d’augmenter pour atteindre 87,1% (+4,4 points). Et la part d’emplois de cadres dépasse même 90%.

"Nous sommes dans un contexte technologique favorable aux ingénieurs, confirme Nicolas Glady, directeur de Télécom Paris et président de la commission Aval de la CGE. La France en a besoin dans tous les domaines de l’ingénierie, aussi bien dans l’intelligence artificielle que dans l’énergie, avec un besoin de réindustrialisation."

Chez les ingénieurs diplômés travaillant en France, le salaire brut annuel moyen à l'embauche s’établit à 37.601 euros hors primes, soit +4,9% sur un an. "Les salaires ne font qu’augmenter d’année en année. Les ingénieurs sont très recherchés par les entreprises", confirme-t-il.

Une insertion professionnelle favorable aux apprentis

Les résultats sont encore meilleurs pour les près de 30.000 ingénieurs apprentis. Parmi eux, l'activité professionnelle atteint 78,6%. Les apprentis diplômés en 2022 sont moins fréquemment en recherche d’emploi (4,9%) que les autres. "C’est une excellente nouvelle, mais qui n’est pas surprenante. L’apprentissage est un dispositif très professionnalisant, qui fait le lien direct entre la formation et l’emploi", souligne Nicolas Glady.

Alors que près de la moitié des apprentis ingénieurs (45,2%) sont embauchés dans leur entreprise d’accueil, leur salaire à l’embauche est légèrement plus élevé que celui des autres néo-ingénieurs (37,756 euros brut annuels hors primes).

Quels types d'entreprises rejoignent les jeunes ingénieurs ?

Deux secteurs offrent près de la moitié des emplois aux nouveaux ingénieurs : les sociétés de conseil, d’ingénierie et bureaux d’études (26,2%) et les activités informatiques (20,8%).

Dans son ensemble, l’industrie représente 24,5% des emplois d’ingénieurs (contre 22,1% en 2022). Cette dénomination comprend l’industrie des transports, la construction, l’énergie ou encore l’industrie agroalimentaire.

Seuls 2,4% des jeunes ingénieurs créent leur entreprise. Parmi eux, seulement 1,5% de femmes.

Les inégalités hommes-femmes se maintiennent

L’enquête montre justement des inégalités persistantes entre les genres. La part des femmes en activité professionnelle (73,1%) est toujours moins élevée que celle des hommes (77,3%). Un écart qui se maintient alors même que les écoles d’ingénieurs tentent d’orienter les collégiennes et les lycéennes vers des formations scientifiques.

Les conditions d'embauche sont également moins favorables aux femmes. Elles sont moins souvent en CDI (90,2% pour les hommes contre 80,2% pour les femmes), moins souvent cadres (87,.4% des femmes contre 94,3% des hommes) et ont un salaire moyen inférieur de 5,7% (36.187 euros contre 38.245).

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