Décryptage

L'alternance, un choix de plus en plus prisé dans les écoles d'ingénieurs

Dans la majorité des écoles d'ingénieurs, l’apprentissage est associée au choix d'une spécialité.
Dans la majorité des écoles d'ingénieurs, l’apprentissage est associée au choix d'une spécialité. © Adobe Stock/zinkevych
Par Agnès Millet, mis à jour le 14 février 2022
5 min

Avec 15% des diplômés ingénieurs en 2020, les formations en apprentissage font recette. Certaines écoles sont championnes en la matière et nous expliquent pourquoi elles misent sur cette formule.

L'apprentissage a la cote auprès des écoles d'ingénieurs. "Récemment, les plus prestigieuses se sont positionnées", observe Jean-Louis Allard, directeur de Cesi École d’ingénieurs, une école qui s'est historiquement construite en proposant ce type de cursus.

Pour Étienne Craye, directeur de l’Esigelec, "les entreprises ont compris que c’est une voie royale", notamment les PME et PMI.

Car faire le choix de l'apprentissage c'est choisir la "voie de la sécurité", estime Jean-Louis Allard. "Dans ce monde compliqué, ces parcours, sécurisants pour tout le monde, sont attractifs". Sécurisant pour l’entreprise, qui peut recruter un collaborateur qu’elle a formé : quatre apprentis sur dix ont été embauchés après leur diplôme, en 2019. Pour les écoles, qui chérissent leurs réseaux : l’EIGSI revendique plus de 200 entreprises partenaires !

L'apprentissage en école d'ingénieurs "une transition douce entre le scolaire et le professionnel"

Ce parcours est tout aussi sécurisant pour les étudiants. "En commençant mes études, je savais que je voulais passer par l’alternance : c’est une transition douce entre le scolaire et le professionnel", témoigne Marie, diplômée de l’Esigelec en 2020.

Après sa prépa intégrée, elle a suivi le cycle ingénieur en apprentissage, la formule la plus courante. À l’usine Renault de Cléon, située près de Rouen (76) et de son école, Marie a mis en pratique les cours de sa spécialité "automatique et robotique industrielle".
"C’est un bon moyen de s’assurer de son choix de carrière, tout en plongeant dans la réalité du monde du travail, très éloignée des idées reçues. C’est un milieu aussi convivial et épanouissant que l’école", ajoute la jeune diplômée.
Néanmoins, la charge de travail reste importante et il faut gérer simultanément les exigences de l’entreprise et de l’école. "En tant qu’étudiant, il peut être difficile d’avoir les bons réflexes sociaux en entreprise. On a parfois du mal à évaluer notre niveau de responsabilités, mais il faut prendre du recul… et le côté positif, c’est que l’on apporte toute notre énergie !"

Apprenti ou non : le même diplôme d'ingénieur pour tous

Dans la majorité des écoles, l’apprentissage est associée au choix d'une spécialité (chimie, BTP, informatique, etc), mais dans certaines, comme l’Esigelec, "les apprentis décrochent un diplôme généraliste. Comme les autres étudiants, ils peuvent choisir l’une de nos 15 dominantes. Il n’y a aucune hiérarchie de valeur", déclare Étienne Craye.
Tous obtiendront un diplôme habilité par la Commission des titres d’ingénieur (CTI), gage de qualité et prisé par les entreprises.

De nouvelles formations en alternance chaque année

Des formations sont créées chaque année dans les écoles d'ingénieurs, même si tous les parcours ne sont pas accessibles par la voie de l'apprentissage.

l'IMT Mines Albi (81), l’école est passée de près de 25 apprentis en 2008 à près de 160 en 2020, sur 800 élèves environ. Nous avons plus d’offres d’alternance de la part des entreprises que d'étudiants en recherche de contrat ! Mais nous n’allons pas plus loin, pour garder un bon encadrement de l’école et maintenir notre taux de réussite", précise Bruno Ladevie, directeur des formations.

Des alternants bien intégrés au sein de leur promotion

Autre particularité de l’école : l’accent est mis sur une "culture homogène" entre alternants et étudiants en formation initiale, alors qu’ils vivent un quotidien différent. "Au cours du cursus, nous essayons de les faire se mélanger, lors des évènements extrascolaires, par exemple", poursuit le responsable.
La formule de l'apprentissage séduit aussi des étudiants passés par une prépa.

Ils l'expérimentent, dans certains cursus, en deux ans, comme dans la formation big data ouverte par l’ECE, en 2020.

"Les apprentis viennent de cursus plus variés que les étudiants en formation initiale, surtout ceux issus de classe prépa : c'est une richesse !" conclut Bruno Ladevie

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