Comment accéder à l'école d’avocats, le CRFPA ?

En France, pour devenir avocat, il faut traditionnellement passer par un CRFPA : un centre régional de formation professionnelle des avocats, plus communément appelé "école d’avocats".

C’est à l’issue de 18 mois de formation dans l’un des 11 CRFPA que les étudiants en droit, avocats en devenir, passent leur Capa (certificat d'aptitude à la profession d’avocat).

Une fois ce certificat obtenu, les étudiants peuvent prêter serment, demander leur inscription au tableau de l’Ordre du barreau de leur choix… et ainsi être habilités à exercer la profession d’avocat !

Mais avant toute chose, il faut intégrer un CRFPA. Pour ce faire, plusieurs conditions sont requises. Il faut d’abord être titulaire d'un master 1 en droit ou d’un diplôme reconnu équivalent. Surtout, il faut réussir l’examen d’entrée au CRFPA, également appelé Pré-Capa.

Cet examen a lieu une seule fois par an à l'échelle nationale : les candidats composent sur les mêmes sujets partout en France, dans les IEJ, les instituts d’études judiciaires. Les IEJ sont les structures rattachées aux universités qui organisent l’examen d’entrée au CRFPA et qui préparent les étudiants durant l’année universitaire.

Chaque année, environ 4.000 à 5.000 candidats tentent d'intégrer un CRFPA. C’est un examen sélectif : "le taux de réussite oscille en moyenne entre 25% et 45% en fonction des IEJ", affirme le site internet Capavocat, l’une des préparations privées à l'examen d'entrée aux CRFPA.

Attention, il n’est possible de passer cet examen difficile que trois fois.

L’examen d’entrée au CRFPA est constitué d’épreuves écrites d’admissibilité, puis d’épreuves orales d’admission. Toutes les épreuves se déroulent au sein de l’IEJ dans lequel le candidat est inscrit en candidat libre ou en tant qu’étudiant.

Chaque année, les épreuves écrites ont lieu durant la première quinzaine de septembre.

L’écrit est composé de quatre épreuves différentes. Deux d'entre elles sont communes à tous les candidats : une note de synthèse (coefficient 3), d’une durée de cinq heures, et une épreuve en droit des obligations (coefficient 2), d’une durée de trois heures.

Viennent s’ajouter deux autres épreuves, selon la spécialité choisie par le candidat : le cas pratique (coefficient 2) et la procédure (coefficient 2). Celles-ci durent respectivement trois et deux heures.

Les candidats ont le choix entre différentes spécialités pour leur épreuve de cas pratique : droit civil, droit des affaires, droit social, droit pénal, droit administratif, droit international et européen et droit fiscal. Leur épreuve de procédure dépend ensuite de la spécialité choisie.

Pour être admissibles, les candidats doivent obtenir une moyenne d’au moins 10 sur 20 aux épreuves écrites. Ensuite, deux épreuves orales les attendent pour être définitivement admis au CRFPA.

Les épreuves orales débutent fin octobre ou début novembre de chaque année. La première est une épreuve d’anglais (coefficient 1), divisée entre une préparation de 15 minutes et une interrogation de 15 minutes.

La seconde épreuve, la plus importante, est un entretien, aussi appelé grand oral (coefficient 4), d’une durée de 45 minutes. Cet oral se déroule en séance publique – autrement dit, les candidats peuvent inviter des proches à y assister.

Après une heure de préparation, ce grand oral (dit "grand o’") est constitué d’un exposé de 15 minutes, suivi d’un entretien de 30 minutes avec le jury. Cette épreuve porte sur un sujet, tiré au sort, relatif à la protection des libertés et des droits fondamentaux.

Pour se préparer aux nombreuses possibilités, il faut bien maîtriser l’actualité de l’année écoulée. L’objectif du grand oral est de juger les connaissances du candidat, sa culture juridique, sa motivation ainsi que son aptitude à l’argumentation et à l’expression orale.

S’ils obtiennent une moyenne générale supérieure à 10 pour l’ensemble des épreuves, orales et écrites confondues, les candidats sont admis au CRFPA. Et une fois dans ce centre, ils peuvent se lancer dans la préparation du Capa pour réaliser leur rêve de devenir avocat.