Reportage

En immersion dans un cours de licence d'éco-gestion

Deux groupes de TD en L2 d'éco-gestion sont réunis dans le grand amphi de l'UPEC pour un cours d'économie.
Deux groupes de TD en L2 d'éco-gestion sont réunis dans le grand amphi de l'UPEC pour un cours d'économie. © Amélie Petitdemange
Par Amélie Petitdemange, publié le 22 octobre 2021
6 min

Vous êtes intéressé par une licence d’éco-gestion mais vous ne savez pas à quoi vous attendre ? Plongez en immersion dans un cours avec des étudiants de l'université Paris-Est Créteil. Sélection, types de cours, charge de travail, insertion… ils vous racontent tout sur leur formation.

"Qui me donne la définition de l’utilité marginale ? Allez, on en parle tous les jours !", lance mi-excédée, mi-entrainante Camille Régnier, enseignante en licence d’éco-gestion à l’UPEC (Université Paris-Est Créteil). Murmure dans l’amphi, un étudiant tente sa chance sans succès. Les autres, masque sur le visage, ont les yeux rivés sur leurs cours. Ce mercredi 20 octobre, deux groupes de TD en licence 2 d’éco-gestion sont réunis pour un cours de deux heures intitulé "Marchés et concurrence imparfaite".

"On s’est rendu compte que le système cours magistraux (CM) et travaux dirigés (TD) ne fonctionne pas. Les étudiants ne sont pas assidus en CM et on se retrouve à faire du cours en TD. Pour les matières difficiles, nous organisons donc des cours / TD qui réunissent deux groupes d’une trentaine d’étudiants", explique François Legendre, professeur d'économie à l’UPEC et directeur adjoint du département d'économie.

Des cours interactifs d'éco-gestion

Camille Régnier a choisi un format qui plutôt interactif. Elle ponctue son cours avec des exercices. "Vous avez trois minutes pour réaliser cette formule puis quelqu’un vient au tableau. Allez, allez, faites-le !", insiste-t-elle. Brouhaha dans les rangs, les étudiants tentent de résoudre l’équation. Une jeune femme est désignée volontaire. Elle résout la formule au tableau et explique son raisonnement avec clarté avant de revenir à sa place. "Vous pouvez l’applaudir !", conclut l'enseignante, provoquant une pluie d’applaudissements.

"J’aime bien ce fonctionnement en TD. On est très encadrés et les profs sont super calés sur leurs sujets. En CM, c’est beaucoup plus difficile de poser des questions, on est jusqu’à 500 étudiants", réagit Mathéo, 19 ans.

35 heures de cours par semaine en licence d'éco-gestion

En moyenne, les étudiants en licence d’éco-gestion ont 35 heures de cours par semaine : de l’algèbre, des probabilités, de l’économie, de la comptabilité, de l’histoire sociale, de l’anglais… "Pour réussir dans cette licence, il faut avoir de très bonnes connaissances en maths, même si l’économie a un coefficient plus élevé", témoigne Mathéo, diplômé d’un bac ES.

François Legendre conseille de choisir la spécialité "Mathématiques" et de l’allier à "Sciences économiques et sociales" ou "Histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques".

"J’ai fait Maths spé et ça m'a beaucoup aidé. On comprend déjà les bases du programme, on ne part pas de zéro", confirme Mathéo. L’étudiant conseille aussi de travailler régulièrement, environ une heure par soir et les matinées du week-end. "Et même si les CM ne sont pas obligatoires, allez-y !"

Mathéo, en Licence 2 éco gestion, conseille de travailler environ une heure tous les soirs et les matinées du week-end.
Mathéo, en Licence 2 éco gestion, conseille de travailler environ une heure tous les soirs et les matinées du week-end. © Amélie Petitdemange

Autonomie et travail

Des conseils partagés par Fanta, 21 ans. "Les semestres filent vite et les partiels aussi. Il faut être autonome et fournir beaucoup de travail". L’étudiante, qui a redoublé sa deuxième année, a décidé de se réorienter au mois de janvier dans une école de marketing. "Je m'attendais à une licence avec beaucoup d’économie et finalement c’est principalement des maths."

Fanta conseille de ne pas avoir peur de se réorienter si votre choix de licence ne vous convient pas. "Comme j’ai validé ma première année, j’ai continué. J’aurais dû m'écouter et changer de voie tout de suite, ça m’aurait éviter de perdre du temps", souligne-t-elle.

Pour ne pas être surpris à votre entrée en L1, pensez à bien regarder la maquette de la formation. Vous pouvez aussi discuter avec des anciens élèves. Le programme diffère en effet selon l’université choisie. Certaines universités accentuent par exemple le côté gestion et d’autres le côté économie. "Il n’y a pas de programme national, nous avons une énorme liberté pédagogique", explique François Legendre.

Spécialisation en master, après la licence d'éco-gestion

La licence d'éco-gestion est en règle générale très théorique, la pratique s’invite progressivement au fil de la formation. "Les années de licence vous donnent la culture générale de l'économiste et du manager. Ensuite, les masters sont très spécialisés sur des secteurs d’activités ou des compétences", poursuit François Legendre.

L’insertion professionnelle se fait très rarement après une licence d’éco-gestion. "Quasiment tous nos étudiants poursuivent en master, et de plus en plus en alternance", pointe le directeur du département économie. Les masters sont variés, dans le domaine de la gestion (GRH, stratégie d'entreprise, système d’information, marketing…), comme dans le domaine de l’économie (finance, gestion des risques, et de nouveaux secteurs porteurs comme le big data ou l’intelligence artificielle).

Une fois votre master validé, les débouchés sont aussi pléthoriques : data analyst, référent conformité, analyste de crédit, contrôleur de gestion, ou encore chargé d’études marketing.

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