Portrait

"C’est vraiment génial à vivre !": étudiante aux Beaux-Arts, Delphine a effectué un stage à Berlin

Delphine a effectué son stage auprès de Violaine Toth, une céramiste française installée dans la capitale allemande.
Delphine a effectué son stage auprès de Violaine Toth, une céramiste française installée dans la capitale allemande. © Fournie par le témoin
Par Dorothée Blancheton, publié le 03 janvier 2024
5 min

Bien qu’elle ne pratique pas la langue, l'étudiante est partie en Allemagne faire un stage en céramique. Une opportunité qui lui a permis de progresser techniquement, de se faire des contacts et surtout, d’améliorer sa pratique de l’anglais.

Il y a près de deux ans, alors étudiante en quatrième année aux Beaux-Arts à Bordeaux (33), Delphine a eu l'occasion de partir s'installer en Allemagne. Elle avait le choix entre une mobilité d'études ou de stage via le programme Erasmus+. C'est finalement la deuxième option qui l'a convaincue.

De mars à juin 2022, elle a donc posé ses valises à Berlin dans un atelier de céramique. "J’avais envie de progresser dans ce domaine parce que c’est mon médium de prédilection. Les Beaux-Arts de Bordeaux ne sont pas spécialisés dans cet enseignement comme c’est le cas à Limoges par exemple, et je souhaitais acquérir des connaissances supplémentaires", explique l'étudiante.

Des aides financières essentielles pour partir en Allemagne

Delphine suit sur les réseaux sociaux le travail de Violaine Toth, une céramiste française installée dans la capitale allemande, qui accepte de devenir sa maîtresse de stage.

Tout s'enchaine alors très vite. C'est son école à Bordeaux qui accompagne Delphine dans ses démarches pour obtenir les bourses Erasmus+ et de l’OFAJ (Office franco-allemand pour la jeunesse). Des aides bienvenues pour financer son transport et son logement. "Les bourses ont presque couvert mes dépenses, mais c'est parce que je ne suis pas partie loin. Ce n’est pas facile d’être étudiante et de devoir louer à la fois un appartement en France et dans le pays du stage. La question financière est importante", confie Delphine.

Le marché de l’immobilier est tendu dans la capitale allemande, mais elle finit par trouver un appartement à sous-louer via un groupe Facebook dédié. Pour l'étudiante qui ne parle pas allemand, la langue n'est pas un frein : "Berlin est une ville internationale, beaucoup de personnes parlent anglais".

Découvrir de nouvelles pratiques artistiques

Comme Delphine, Violaine Toth a suivi sa formation aux Beaux-Arts en design objet et espace. De quoi motiver l'étudiante à travailler auprès d’elle dans son studio de céramique. "C’est un lieu où elle donne des cours et fait des pièces à la commande pour de grandes marques", explique l’étudiante.

La professionnelle pratique aussi les arts plastiques et réalise des expositions. "Elle ne fait pas seulement des pièces utilitaires. Son travail est à la frontière entre l’art et le design, un peu comme le mien. C’est pour ça que c’était intéressant d’apprendre auprès d’elle", estime Delphine.

Pendant son stage, elle assiste sa maîtresse de stage dans la préparation de ses cours et a accès à son atelier quand elle le veut. "J’ai pu m’entraîner techniquement, ce qui est un gros plus." Lors des cours du soir, elle échange avec les élèves en anglais et les accompagne pour faire du tournage, de l’émaillage, du modelage, etc.

À la fin de son séjour, Violaine Toth a organisé un vernissage et donné à Delphine l’opportunité d’y réaliser une installation culinaire mettant en avant les usages des pièces en céramique. "Berlin est une ville culturellement importante et il y avait du monde. Ce n’est pas toujours évident de parler de son travail, mais là ça m’a appris à le faire en anglais, c’était un défi de plus", se souvient la jeune artiste.

S'imprégner de la culture allemande

Durant ces trois mois, Delphine a fait une excursion à Vienne, en Autriche, mais est principalement restée à Berlin. "C’est excessivement grand, ça fait huit fois Paris intra-muros. Les quartiers sont comme de petites villes", se souvient-elle. L’essentiel de son temps, elle le passe dans le sud de la capitale où elle réside et réalise son stage. C’est dans ce même quartier que se déroulent bon nombre d’événements culturels et où il est facile de sortir en soirée.

"Je craignais un peu de me renfermer dans mon confort en parlant et en étant avec des Français, mais je me suis bien ouverte aux autres. À Berlin, les gens étaient attentifs aux autres, faisaient preuve de compassion et jugeaient moins qu’en France. J’y ai trouvé une belle ouverture d’esprit", estime la jeune femme.

Des progrès en anglais mais pas seulement

La jeune femme aurait aimé rester plus longtemps, mais une semaine après son retour en France, un autre stage de six mois l’attendait à Bordeaux. "Je n’ai pas progressé sur une technique liée à ce qui pourrait se faire en Allemagne mais sur des spécificités qui concernent directement ma maîtresse de stage. La grosse plus-value, ça aussi été de progresser en anglais, de rencontrer de nouvelles personnes et de me faire des contacts", souligne Delphine.

Dans le cadre du nouveau master qu’elle prépare (diplôme national supérieur d’expression plastique, option design et culinaire, à l’ESAD de Reims), elle va repartir à l’étranger l’an prochain. "Quand je discute avec d’autres jeunes, beaucoup ont peur de partir, mais c’est vraiment quelque chose de génial à vivre. Il faut sauter sur l’occasion", conclut Delphine.

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