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Licence de droit, IEP ou école de commerce : le match

Université ou école spécialisée, Bachelor ou licence, formation généraliste ou professionnalisante ?
Université ou école spécialisée, Bachelor ou licence, formation généraliste ou professionnalisante ? © AdobeStock
Par Pauline Bluteau, publié le 19 février 2019
7 min

Fac ou école, Bachelor ou licence, formation généraliste ou professionnalisante… L’IEP, l’école de commerce et la fac de droit ont des points communs, mais aussi des particularités. L'Etudiant passe en revue chacune de ces formations pour vous aider dans votre choix d'orientation.

Le match s’annonce très serré. Entre le prestige des IEP (instituts d’études politiques), les débouchés et les réseaux des écoles de commerce postbac et les perspectives de carrière des facs de droit, difficile de faire votre choix... Alors, avant de vous décider, voici quelques critères à prendre en compte.

Concours ou pas concours ?

Pour commencer, sachez que la procédure d’admission est spécifique à chaque formation. Dossier, concours, entretien… Le processus est plus ou moins long et laborieux selon le cursus.
Pour postuler en licence de droit, direction Parcoursup.

Vous avez jusqu’au 3 avril 2019 pour compléter votre dossier où vos notes, vos appréciations et vos motivations seront particulièrement scrutées. La filière n’est pas sélective, sauf si vous choisissez une double licence (droit-philo, droit-histoire…). Dans ce cas, les universités peuvent être plus exigeantes et refuser votre demande.

Néanmoins, un test d'auto-évaluation est désormais programmé pour savoir si vous connaissez la filière et si vous pourriez vous y épanouir... et réussir ! Car l'échec est important dès la première année de licence.

Du côté des écoles de commerce postbac, certaines ont rejoint la plate-forme d’admission postbac. Vous devez donc parfois passer par Parcoursup pour vous inscrire au concours d’admission. Pour celles qui ont conservé leur propre procédure, vous devrez postuler directement sur leur site. Le concours écrit consiste généralement à vous évaluer sur des épreuves de maths, économie, anglais et culture générale. À la suite de ce premier examen, vous passerez un entretien oral où seront testés votre travail d’équipe, votre savoir-être…

En IEP aussi, l’admission est sélective et se base sur un concours écrit. Si l’anglais occupe également une place importante, l’histoire et la culture générale sont aussi évaluées. Seul Sciences po Paris fait passer un entretien à ses candidats.

Tous ces cursus sont particulièrement prisés. En première année, quelle que soit la formation, quelque centaines d’étudiants sont sélectionnés sur parfois près de 10.000 candidatures.

Droit vs économie

Même si ces trois formations accueillent principalement des bacheliers ES, les profils recherchés ne sont pas tout à fait les mêmes.
En fac de droit, il s’agit plutôt d’un profil littéraire. "Les étudiants doivent avoir des qualités rédactionnelles, une aisance à l’oral et une bonne culture générale." D’après Sandrine Clavel, la présidente de la Conférence des doyens de droit et science politique, ceux qui veulent devenir juristes doivent forcément passer par la licence. "On y acquiert les fondamentaux en droit public et en droit privé, la spécialisation est progressive et le droit ouvre autant à une carrière juridique qu’à des nouveaux métiers liés à la protection des données ou à l’intelligence artificielle. Mais cela reste une licence de droit, malgré les passerelles possibles, on s’enferme dans une discipline", admet-elle.
L’IEP est plus généraliste. "Généralement, ce sont de très bons étudiants qui viennent à Sciences po, sans vraiment savoir ce qu’ils veulent faire plus tard. On leur laisse le temps de réfléchir à leur orientation", confirme Louise Lartigot-Hervier, directrice des études à Sciences po Saint-Germain-en-Laye. Tournée vers le droit, l’économie et la sociologie, la formation offre une grande souplesse même si les étudiants peuvent se spécialiser grâce à leurs options.
Quant aux écoles de commerce, leur force est d’offrir une formation plutôt complète. "Les étudiants ont des connaissances générales en finances, maths, économie, marketing et se spécialisent dans leurs stages et lors de leur année à l’étranger", explique Alice Guilhon, présidente du chapitre des écoles de management de la Conférence des grandes écoles. L’internationalisation est d’ailleurs devenue la marque de fabrique de ces écoles puisque les étudiants partent au minimum six mois à l’étranger.

Quasi-gratuité vs 15.000 € l’année

Autre critère à ne pas négliger : le coût de la formation. À ce jeu-là, la licence de droit est en tête. Si vous choisissez une université publique, vous payerez uniquement les frais d’inscription qui s’élèvent à 170 €. Mais attention, si vous intégrez une fac privée, les frais peuvent grimper à 10.000 € l’année.
Tout comme en IEP ou en école de commerce. Dans ces formations, les revenus familiaux sont parfois pris en compte ce qui peut faire varier le coût de vos études de la gratuité à 15.000 € l’année. Sans compter les frais de concours qui s’élèvent généralement à une centaine d’euros chacun. À envisager aussi : un IAE (institut d'administration des entreprises), des écoles de management universitaires.

Bac+3 vs bac+5

Enfin, s’il y a bien un point où ces trois formations se rejoignent, c’est la durée des études. À quelques exceptions près, difficile de s’insérer professionnellement sans avoir obtenu un bac+5. Car même s’il est vrai qu’une licence s’acquiert en trois ans, peu de professions recrutent à ce niveau. "En général, les étudiants poursuivent leurs études en master pour se spécialiser et devenir avocat, juge ou notaire, par exemple. Une licence n’est pas professionnalisante, mais elle permet de passer les concours de la fonction publique", détaille Sandrine Clavel.

En IEP, les étudiants s’engagent directement pour cinq années d’études. Au fur et à mesure, les étudiants se spécialisent dans un secteur précis : administration publique, droit, économie-finance ou culture-communication. "Sciences po propose un grand panel de formations, nos étudiants sont très polyvalents", insiste Louise Lartigot-Hervier.
Seules les écoles de commerce proposent des cursus professionnalisants à bac+3/4. D’après Alice Guilhon, le taux d’emploi est excellent. "Il y a une forte demande des entreprises pour recruter les Bachelors. Certaines formations sont très spécialisées, les étudiants ne sont donc pas obligés de poursuivre jusqu’à bac+5." Parmi les domaines les plus convoités par les diplômés : le conseil, le luxe, le tourisme ou le management.
N’hésitez pas à vous renseigner sur les métiers ou les secteurs qui vous intéressent. Cela pourra peut-être vous aider à déterminer la formation la plus en adéquation avec votre projet.

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