Baromètre APB : deux bacheliers sur trois favorables aux prérequis indicatifs en licence
Comment imagineriez-vous le futur APB ? Selon notre baromètre, vous êtes favorables en majorité à des prérequis nationaux et indicatifs pour l'entrée à l'université, et à une plate-forme qui recense toutes les formations avec un nombre de vœux libre. Quant au nouveau nom de la procédure, vous ne manquez pas d'idées !
À nouvelle plate-forme, nouveau nom ! Neuf ans après sa mise en place au niveau national, APB a définitivement clos son portail le 30 septembre 2017. Le ministère de l'Enseignement supérieur annoncera début novembre les changements dans la procédure d'admission postbac prévus dès 2018.
Pour savoir comment les principaux concernés (vous !) imaginent le futur APB, l'Etudiant a mis en ligne un questionnaire entre le 18 septembre et le 12 octobre, auquel 5.015 lecteurs ont répondu.
Fini APB : c'est SUP'AIR, Mon Avenir...
Parmi les propositions reçues, le nom "Avenir" revient régulièrement, avec des variantes (Mon Avenir, Pass'Avenir, Vœux d'avenir). D'autres marient les mots "études" et "supérieures" selon différents schémas : Sup'études, Etudes sup'... Autre proposition récurrente : OPB, pour Orientation postbac. Un choix qui ne devrait a priori pas être retenu par l'équipe ministérielle, qui chercherait un nom plus "poétique".
Elle pourra s'inspirer des suggestions suivantes : POP (procédure orientation professionnelle), SAUGE (service d'admission en universités et grandes écoles), SUP'AIR et autre SUP'OR... Quelques-uns préfèrent un nom qui évoque le voyage (Pont du bac, Cap supérieur, Orientation Express), quitte à aller parfois un peu loin (L'Au-Delà). Certains ont été influencés par la communication présidentielle (Mon projet étudiant, En marche vers le chômage !), tel autre par les Pokémon (Supédex). Quelques propositions font même penser à des noms de divinités (Futura, Cognita, Orientis), voire à un "ordieunateur" tout-puissant (Orientator 3000).
64 % disent "oui" à des prérequis à l'entrée de l'université
Plus important que l'appellation, les règles à mettre en place sur le nouveau portail. Point noir de la procédure : les pré-inscriptions à l'université, en tête des vœux 1 dans les listes des futurs bacheliers, marquées par un tirage au sort accru dans les filières en tension (169 mentions concernées en 2017).
Le cas échéant, ces prérequis devront être indicatifs pour une large majorité (61 %). Une position que défendent d'ailleurs les syndicats étudiants. Un tiers des répondants préféreraient toutefois qu'il y ait des prérequis obligatoires.
Avec des mises à niveau si nécessaire
Pour les bacheliers qui n'auraient pas les bagages souhaités, il est envisagé de proposer un parcours adapté, tel qu'une licence en quatre années, ou des cours de soutien. Parmi les répondants au baromètre, 63 % seraient prêts à suivre des cours de mise à niveau pendant les grandes vacances d'été, et 71 % à suivre des MOOC de renforcement pendant l'année universitaire.
Ce qui est certain, c'est qu'une large majorité (63 %) des répondants estime que tout bachelier, quelque soit la filière suivie au lycée, doit pouvoir accéder à l'université. Et pour un répondant sur deux, il faut mettre fin au système de la "pastille verte", autrement dit au choix obligatoire d'une licence "libre", censée garantir une place à l'université aux bacheliers généraux.
Un nombre libre de vœux d'orientation
Sur les modalités pratiques, plusieurs changements sont également attendus, comme le nombre maximum de vœux (fixé à 24 depuis 2016). 21 % des réponses au questionnaire plaident en faveur de 12 vœux, mais la majorité (54 %) penche pour un nombre de vœux libre pour chaque candidat. Pour mémoire, lors de la procédure normale d'APB 2017, les candidats avaient formulé en moyenne 7,7 vœux, avec des disparités selon les filières de bac (9,6 vœux en moyenne pour les S contre 4,9 vœux pour les bacs pro).
58 % pour prendre en compte les notes du bac
Quant aux phases d'admission, 55 % voudraient qu'elles commencent avant les épreuves du bac et 40 % après... Les deux options ayant été testées au cours des neuf années d'existence d'APB.
Plus difficile à envisager : la prise en compte des notes du bac et des mentions dans la procédure d'admission postbac, à laquelle 58 % des répondants sont favorables. Il faudrait alors reporter l'étude des candidatures à l'été... Un calendrier trop tardif du point de vue des formations. À noter que seul un répondant sur deux (52 %) pense qu'il est pertinent de rédiger CV et lettre de motivation pour postuler aux formations sélectives.
Une plate-forme rassemblant toutes les formations
Des avis partagés sur les réorientations
et 41,9 % pensent qu'il faudrait conserver un traitement commun, sur la même plate-forme. Il faut rappeler qu'en 2017, la décision d'intégrer tous les cas de réorientation universitaire via APB a été l'une des raisons du recours accru au tirage au sort dans certaines filières.
Enfin, sur la partie procédure : seuls 29 % aimeraient pouvoir remettre leurs dossiers de candidature en main propre, tandis que 55 % s'accommodent très bien d'une procédure totalement en ligne.
Changer le fond plutôt que la forme
Au final, ce n'est pas tant le nom "APB" ni le fait qu'il s'agisse d'une procédure en ligne qui posent problème. Lucides, beaucoup de répondants soulignent en effet que le nom importe peu. "Changer la forme n'a aucune utilité, il faut se concentrer sur le fond", juge un lycéen d'Occitanie. "Ce n'est pas le nom qui changera l'incohérence et l'injustice de la plate-forme", renchérit une étudiante en licence des Pays de la Loire. "L'essentiel est que ce ne soit pas une usine à gaz", résume un futur bachelier francilien. Reste à savoir si, à quelques jours des annonces ministérielles, ces voix seront entendues.
Le questionnaire a été mis en ligne sur le site letudiant.fr du 18 septembre au 12 octobre 2017, période au cours de laquelle 5.015 réponses ont été reçues. La majorité des répondants est de sexe féminin (72,7 %), et habite en Île-de-France (33,5 %) ou en Auvergne-Rhône-Alpes (13,8 %). Côté diplôme, les répondants sont d'abord des bacheliers de filière scientifique (35,3 %), puis des futurs bacheliers (25,7 %), des bacheliers ES (17,7 %), des bacheliers L (9,3 %). Ils sont 9,1 % à être titulaire d'un bac technologique et 2,9 % d'un bac professionnel.