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Contrairement aux idées reçues, "les actifs de moins de 30 ans sont engagés dans leur travail", selon une étude

40% des moins de 30 ans déclarent accepter les décisions hiérarchiques par principe.
40% des moins de 30 ans déclarent accepter les décisions hiérarchiques par principe. © J.V.G. Ransika / Adobe Stock
Par Rachel Rodrigues, publié le 06 février 2024
4 min

Une étude conjointe de l'Apec et du think tank Terra Nova publiée début février contredit un bon nombre de stéréotypes qui courent vis-à-vis des jeunes et de leur manière de considérer le travail.

Des jeunes "fainéants", "moins motivés" qu'il y a 20 ans... Si vous avez moins de 30 ans, vous avez probablement entendu ces idées reçues. Pourtant, selon l'étude de l'Apec (l'association pour l'emploi des cadres) et du think tank Terra Nova, publiée le 2 février dernier, il s'agirait bel et bien de stéréotypes et non d'une réalité établie. 

Des stéréotypes confirmés vis-à-vis des jeunes

Ainsi "93% des managers de tous âges estiment que les jeunes ont un rapport au travail 'différent de celui de leurs aînés'", selon l'étude. Preuve d'une croyance bien ancrée, 76% des managers interrogés pensent que cette différence va persister.

Cette "différence" sous-entendue prendrait, selon eux, plusieurs formes : 66% des managers interrogés décrivent les jeunes comme "moins fidèles", 64% les trouvent "moins respectueux de l'autorité", ou encore 59% d'entre eux les jugent "moins investis". 

La circulation de tels stéréotypes peut être d'autant plus dommageable qu'elle concerne des personnes directement confrontées aux jeunes travailleurs et "qui vont leur attribuer des tâches", précise Emmanuel Kahn, responsable du pôle études, lors de la présentation des résultats.

Autre observation notable : les jeunes ont aussi pour partie intériorisé ces croyances. Plus de la moitié des répondants de moins de 30 ans seraient d'accord avec leurs aînés sur les trois points évoqués.

Les motivations des jeunes sont les mêmes

Cette enquête, qui se fonde sur les réponses de plus de 3.000 jeunes actifs de moins de 30 ans et plus de 2.000 actifs âgés de 30 à 65 ans, va pourtant à rebours de ces idées reçues. "Les actifs de moins de 30 ans sont engagés dans leur travail et motivés par leur évolution professionnelle", pointe notamment l'Apec. 

Près de la moitié des jeunes interrogés estiment que leur travail est "aussi important (36%), voire plus important (11%) que les autres sphères de leur existence". A titre de comparaison, il s'agit d'une proportion identique à celle observée chez les travailleurs de 30 à 44 ans, et même supérieure à celle des 45-65 ans.

Contre la théorie de la "démission silencieuse"

Preuve de leur motivation, une grande majorité des répondants (80%) a également affirmé qu'elle continuerait à exercer le même métier, et ce, même si elle n'avait "pas besoin de travailler pour subvenir à (ses) besoins".

Autre donnée importante : 78% des moins de 30 ans assurent "travailler plus en cas de pic d'activité avec une contrepartie financière" et 70% d'entre eux admettent "réaliser des tâches qui ne sont pas dans (leur) fiche de poste". 

Ces données vont à l'encontre de l'idée selon laquelle les jeunes ne seraient motivés par le travail uniquement pour la rémunération. Elles relativisent également l'ampleur du phénomène de "quiet quitting" (ou de "démission silencieuse", en français), qui implique, chez un travailleur, de se contenter de faire "le strict minimum" dans le cadre de ses missions.

Un rapport à l'autorité qui ne s'est pas dégradé

Si l'idée reçue voudrait que les jeunes générations soient plus à même de contester l'autorité dans le monde professionnel, les réponses de l'étude ne décrivent pas la même réalité. Aussi, 40% des moins de 30 ans déclarent accepter les décisions hiérarchiques par principe, tandis que 43% d'entre eux admettent les accepter une fois les avoir comprises. 

Et surtout, ce rapport à l'autorité est sensiblement identique à celui des aînés puisque les proportions évoquées se retrouvent pratiquement à l'identique chez les 30-44 ans (83%) et chez les 45-65 ans (80%). A l'inverse, seuls 3% des jeunes auraient "du mal à accepter que (leur) hiérarchie (leur) dise ce qu’il faut faire", contre 5% et 8% pour les travailleurs plus âgés.

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