Enquête

Moral des jeunes : plus de quatre sur dix ne sont pas satisfaits de leur vie

En janvier 2021, 33% des 18-30 ans éprouvaient un sentiment de solitude.
En janvier 2021, 33% des 18-30 ans éprouvaient un sentiment de solitude. © Adobe Stock/Paolese
Par Amélie Petitdemange, publié le 14 février 2022
5 min

Le moral des 18-30 ans n'est pas au beau fixe, selon le baromètre annuel de la direction de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative publié en janvier 2022. Un tiers d'entre eux a souffert de solitude pendant la crise sanitaire.

La crise sanitaire pèse fortement sur le moral des jeunes. Interrogés en mars et avril 2021 dans le cadre du baromètre de la DJEPVA (direction de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative sur la jeunesse), ils sont 59% à avoir le sentiment que leur vie actuelle correspond à leurs attentes, soit le plus bas niveau observé depuis la création du baromètre en 2016.

Un jeune sur deux considère ainsi la pandémie comme une période très pénible à vivre. Les jeunes interrogés ont particulièrement mis en avant les difficultés d’ordre psychologique et le sentiment d’isolement, devant les difficultés socio-économiques.

Des attentes fortes d'aides pour trouver un emploi

Les jeunes qui ont le plus souffert de la crise sanitaire ont souvent rencontré des difficultés au niveau de l'emploi. La période a en effet été particulièrement pénible pour les jeunes au chômage et en intérim (+5 points), et pour les jeunes ayant cessé leur emploi pendant la période (+4 points).

Dans ce contexte incertain, les attentes des jeunes sont fortes vis-à-vis des pouvoirs publics : près d'un tiers aimerait que ces derniers les aident à trouver un emploi. Une hausse de huit points par rapport à 2020.

Sentiment de solitude et manque de contact

La baisse du moral des jeunes a aussi été liée à un retour chez leurs parents. En 2021, ils étaient 17% à vivre chez leurs parents après avoir vécu dans un logement indépendant, contre 12% en 2019 et 14% en 2018. Le baromètre souligne l'impact sur leur bien-être : 53% des jeunes étant revenu chez leurs parents après avoir décohabité jugent la période pandémique pénible contre 44% pour les jeunes n'ayant jamais décohabité.

Le sentiment de solitude a été particulièrement exacerbé par la crise sanitaire. En janvier 2021, 33% des 18-30 ans se sentaient seuls contre 21% en moyenne dans la population, un écart qui s’est amplifié depuis le début de la pandémie.

Le ralentissement voire la mise à l'arrêt des relations sociales a été dur pour cette tranche d'âge. Il est arrivé à un moment charnière pour la constitution du réseau social. La rencontre du premier partenaire sexuel se fait en effet majoritairement sur le lieu d'études et celle du premier conjoint lors de soirées entre amis, pointe l'étude.

Depuis le début de la pandémie et des mesures de distanciation, 63% des jeunes de 18 à 30 ans ont souffert d'un manque de contact avec leurs amis et connaissances. Dans la tranche des 18-24 ans, un tiers ont déclaré des syndromes dépressifs mi-février 2021.

Une hausse de l'engagement et du bénévolat

La pandémie n’a cependant pas freiné l’engagement associatif ou bénévole des jeunes, le bénévolat régulier s’étant même accru par rapport à début 2020. Un report favorisé par une progression du temps disponible.

Le sport est le premier domaine d'engagement au sein d’une association ou d’une autre organisation. Il a cependant connu une baisse, puisqu'il représentait 31% en 2021, contre 35% l'année précédente. L'engagement dans le domaine de la jeunesse et de l'éducation a, quant à lui, légèrement augmenté, passant de 18 à 19%.

Enfin, le baromètre s'est intéressé aux aides alimentaires et psychologiques. Plus de la moitié des jeunes ont déjà entendu parler des dispositifs mis en place spécifiquement pour eux en raison du Covid. La multiplication des aides a diminué le sentiment de non-recours : 24% des jeunes ont déclaré ne pas avoir bénéficié d'aides auxquelles ils pouvaient prétendre en 2021, contre 29% en 2020. Dans le même temps, le baromètre a constaté une diminution de la connaissance des aides préexistantes.

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