Comment consulter un psy quand on est étudiant ou lycéen ?
Si vous vous sentez mal, seul ou angoissé, l'idée de consulter un psy vous a sans doute effleuré. Mais quand on est lycéen ou étudiant, vers quelles structures se tourner ? Existe-t-il des services gratuits ? Facilement accessibles ? L'Etudiant fait le point sur les démarches à suivre.
En cette période de pandémie, la santé psychologique des jeunes a été mise à mal. Anxiété, dépression, burn-out, conflits familiaux… les raisons de consulter sont nombreuses. Comment répondre au mal-être des jeunes ? "Il existe différents dispositifs pour ce public, et beaucoup de choses sont gratuites", rappelle Jessica Sautron, psychologue.
Elle assure elle-même la réponse au dispositif gratuit mis en place par la Fage (Fédération des associations générales étudiantes) depuis le premier confinement, qui permet aux étudiants d’avoir accès à un suivi psychologique à distance. Pour la psychologue, "on a besoin d’aide si on ressent un abattement, si on ne se reconnait plus, si on s’isole ou encore si on a des difficultés à communiquer".
A l'université, un service de santé gratuit
Cet afflux est difficile à absorber "malgré le renfort d’un équivalent temps plein de psychologue". En effet, "nous n’avons pas la place pour assurer plus de consultations", détaille-t-il. Et la liste d’attente s’allonge, atteignant à Clermont-Ferrand près de 80 personnes au lieu de moins d’une dizaine en temps normal. Toutefois, cela ne doit pas décourager tous ceux qui ont besoin de consulter. "Quand on ne va pas bien, il faut en parler. Quel que soit le professionnel de santé, médecin, infirmière ou psychologue, il va vous aiguiller."
Près de 85% des SSU mettent en place des consultations de psychologues, mais peuvent renvoyer sur les BAPU (bureau d’appui psychologiques universitaires), présents dans environ la moitié des universités. Dépendants des agences régionales de santé, ils proposent des consultations gratuites aux étudiants avec des psychiatres ou des psychologues.
Se tourner vers psys libéraux ou psychiatres, quel coût ?
L’autre option est de consulter un psychiatre avec une ordonnance d’un médecin qui permet un remboursement au moins partiel de la consultation. Pour Jessica Sautron, le psychiatre peut également être utile si le patient "a besoin d’un diagnostic précis de son trouble pour entamer des démarches de soin". En cas de dépression ou autre trouble sévère, le psychiatre, contrairement au psychologue, peut prescrire des médicaments.
Pour les mineurs, un accueil psy anonyme et gratuit
À Créteil, la PAEJ assure un premier rendez-vous sous 15 jours, permettant une réponse rapide aux jeunes en souffrance, souvent aiguillé là par le biais de l’école. Le relais Collégiens Lycéens Etudiants de la Courneuve (93) est géré par la Fondation santé des étudiants de France et permet aux jeunes collégiens et lycéens de bénéficier d’une équipe pluridisciplinaire. "Le jeune est reçu en même temps par un psychiatre, un psychologue et un enseignant", détaille Thibaut Ernouf, psychiatre responsable du relais. "Ensemble, nous évaluons le fonctionnement du jeune dans des dimensions individuelles et familiales, psychologiques et scolaires. Cette évaluation peut s'étendre sur une ou plusieurs consultations."
Elle est ensuite discutée avec le jeune et sa famille afin de faire émerger une stratégie commune de résolution de la problématique. Quand cette aide ne suffit pas à dénouer la situation, "le jeune peut être orienté vers un suivi soutenu, en CMP, voire une hospitalisation". Toutefois, dans les CMP, structures hospitalières, les délais sont parfois très longs (plus d’un an).
Prendre le temps de trouver la bonne aide psychologique
Quelle que soit la voie choisie, trouver le bon parcours de soin nécessite une démarche et peut prendre du temps. "Le contexte sanitaire a permis de rendre davantage visibles les possibilités", constate Jessica Sautron, qui se réjouit qu’un cap ait été passé : "Les jeunes osent davantage demander de l’aide extérieure".
Toutefois, "il n’existe pas de parcours fléché". Les informations circulent sur Internet, par le bouche-à-oreille, grâce aux numéro vert… "Il existe de nombreuses approches différentes pour répondre aux besoins, abonde Laurent Gerbaud. Les personnes très phobiques ont de bons résultats avec les TCC (thérapies cognitivo-comportementales) mais peuvent avoir besoin d’une prise en charge analytique pour traiter les raisons plus profondes du trouble."
Pour le médecin, "ce qui est important, c’est de trouver le thérapeute qui vous correspond. Un problème psychologique peut être long à prendre en charge, il n’y a pas de médicament ou de thérapie miracles. Si on vous en vend une, méfiez-vous !"
Le site https://www.psycom.org recense de nombreux dispositifs dédiés à la santé mentale.
L’annuaire des psychologues du dispositif Chèque psy est accessible à cette adresse : https://santepsy.etudiant.gouv.fr/