Mutuelle étudiante : comment ça marche ?
En complément de la Sécurité sociale, les mutuelles étudiantes remboursent une grande partie des dépenses de santé. Et mènent - entre autres - des actions de prévention. Est-on obligé d'y souscrire ? Comment choisir ? Nos explications et conseils pour y voir clair.
Organisme à but non lucratif, une mutuelle mène des actions de prévoyance et de solidarité autour de la santé. Concrètement, chaque adhérent verse une cotisation au pot commun. Quand il engage une dépense de santé, l’organisme complète la prise en charge de la sécurité sociale. Pour les étudiants, il existe des mutuelles spécifiques, plus accessibles qui permettront de couvrir certains frais de santé.
Est-on obligé de souscrire à une mutuelle étudiante ?
La mutuelle n'est pas obligatoire. Cependant, la Sécurité sociale ne prend en charge qu’environ 70% des dépenses (même moins en cas de dépassement d’honoraires). La mutuelle complète le remboursement.
"Les étudiants s’estiment souvent en bonne santé, explique Marianne Bye, experte santé à la direction de la santé de la Mutualité Française. Mais une mutuelle permet de s’assurer contre un aléa, un gros coup dur comme une hospitalisation." Car là, le montant non remboursé par la Sécurité sociale augmente vite ! Une simple appendicite, par exemple, grèvera lourdement le budget…
Benjamin Biale, directeur général de la mutuelle HEYME insiste également sur ce point : "Il faut toujours avoir à l’esprit que lorsqu’un sinistre ou une hospitalisation arrive, c’est rassurant d’avoir une mutuelle derrière soi."
Mutuelle des parents, mutuelle étudiante, laquelle choisir ?
Dans de nombreux cas, celle des parents peut continuer à prendre en charge les enfants majeurs. Mais elle ne couvre pas toujours suffisamment bien. "Pour les étudiants qui partent à l’étranger pour un stage, un échange universitaire, un emploi d’été ou des vacances, on peut dire sans s’avancer qu’il n’y a pratiquement jamais une mutuelle des parents qui prévoit ce cas de figure là", prévient Fabrice Griere, directeur général de la LMDE.
"Ce qui nous différencie également d’une mutuelle parentale, ce sont par exemple le remboursement des serviettes périodiques, des moyens de contraception et des premiers rendez-vous chez le psychologue", indique Nathalie Luniewski directrice de la marque LMDE. "Et puis les étudiants ont aussi envie d’avoir leur vie et ne veulent pas forcément que leurs parents sachent tout ce qu’ils font."
Comment s’y retrouver dans les différents contrats de mutuelle ?
"Il faut réfléchir en fonction de ses besoins : optiques, dentaires, voyages à l’étranger, etc.", explique Benjamin Biale.
Le site internet de chaque mutuelle propose des questionnaires pour vous aider à faire le point. Il faut compter entre 5 et 40 euros de cotisation par mois selon les options.
Quelles aides pour les étudiants ayant de faibles ressources ?
Les principales mutuelles ont développé des offres basiques, pour les soins principaux pour environ cinq euros par mois. Pour ceux qui ont de grosses difficultés, une autre solution existe : "Quand un étudiant autonome dispose de ressources très basses, il peut, comme tout un chacun, accéder, sous condition de ressources, à la CSS (la Complémentaire santé solidaire)", explique Marianne Bye.
"Une personne seule, gagnant moins de 753 euros par mois, pourra ainsi bénéficier d’une complémentaire gratuite." Pour ceux gagnant entre 753 et 1.116 euros, la CSS offre une complémentaire à tarif adapté, en fonction de l'âge, dans les 8 euros par mois environ.