Décryptage

Santé mentale : le nombre de psychologues et d'assistantes sociales va augmenter dans les Crous

Adobe psychologue
Adobe psychologue © amorn/Adobe Stock
Par Amélie Petitdemange, publié le 10 décembre 2020
4 min

Le gouvernement a annoncé la création de 80 postes de psychologue et de 60 postes d'assistante sociale dans les Crous pour les six prochains mois.

Le Premier ministre a annoncé, lors d'une réunion avec les acteurs de l'enseignement supérieur vendredi 4 décembre, un investissement de 3,3 millions d'euros pour améliorer la santé mentale des étudiants.

Ce plan prévoit la création de 80 postes de psychologue, pour 1,8 million d'euros, et de 60 postes d'assistante sociale, pour 1,5 million d'euros. Ces emplois verront le jour dans les Crous pour les six prochains mois.

Le ministère de l'Enseignement supérieur précise, dans un communiqué publié mardi 8 décembre, que ce plan représente un "doublement des capacités d’accompagnement psychologique des étudiants dans les services de santé universitaires".

Des postes supplémentaires "indispensables"

Ces créations d'emplois sont "indispensables" pour Olivier Laboux, vice-président de la CPU (Conférence des présidents d'université). "Nous avons entendu qu'il y avait des délais de deux mois pour être reçu par une assistante sociale et de plusieurs semaines pour une consultation avec un psychologue", souligne-t-il.

Selon lui, la difficulté sera de "mettre tout ceci en place rapidement, surtout avec la période des congés qui ne va pas faciliter les choses et des étudiants qui seront peut-être encore plus seuls". Car si ces créations sont une "bonne réponse, il ne suffit pas d'appuyer sur un bouton, il faut trouver ces assistantes sociales et ces psychologues. Il y a urgence", prévient-il.

Création d'un dispositif pour les fêtes

La CPU travaille par conséquent avec le ministère de l'Enseignement supérieur pour créer une plateforme ou une ligne d'écoute pendant les fêtes.

Ensuite, "le lien social réalisé par le présentiel sera amplement de nature à corriger le désarroi et le sentiment de solitude des étudiants", assure Olivier Laboux. Lors de cette même rencontre de vendredi dernier, le Premier ministre avait en effet annoncé la reprise des cours en présentiel à partir du 4 janvier.

Un psychologue pour 30.000 étudiants

Le manque de psychologues dans les établissements d’enseignement supérieur français est criant, pour l’association Nightline. Selon son rapport publié en novembre, la France compte un psychologue en équivalent temps plein pour 30.000 étudiants, contre un pour 1.500 étudiants aux Etats-Unis. Le taux de la France est huit fois inférieur à celui des six autres pays recensés et 20 fois inférieur aux recommandations de l'association.

La création de ces emplois vient en renfort des 1.600 référents étudiants supplémentaires en cité universitaire et des 20.000 tuteurs pour accompagner les étudiants en première année.

Plus de 7 étudiants sur 10 affectés par le confinement

L'isolement et la dépression de certains étudiants atteignent en effet un niveau alarmant durant la crise sanitaire. Près de 73% des jeunes déclarent avoir été affectés sur le plan psychologique, affectif ou physique et 23% d'entre eux disent avoir eu des pensées suicidaires durant le premier confinement, selon une étude de la fédération des associations générales étudiantes (Fage) réalisée par Ipsos.

Les Centres d'accueil médico-psychologique universitaire (Camus) et les Bureaux d'aide psychologique universitaire (Bapu) observent d'ailleurs une hausse des demandes depuis cette période. "Les services de santé des universités sont très sollicités et épuisés", confirme Olivier Laboux. Le renforcement du nombre de psychologues et d'assistantes sociales dans les Crous devrait les épauler.

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