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Un tiers des athlètes français sélectionnés pour les JO 2024 sont étudiants

La coupe du Challenge 2024 de la Grande cause nationale remise aux vainqueurs par la ministre Amélie Oudéa-Castéra.
La coupe du Challenge 2024 de la Grande cause nationale remise aux vainqueurs par la ministre Amélie Oudéa-Castéra. © Ariane Despierres-Féry
Par Ariane Despierres-Féry, publié le 25 mai 2024
7 min

Déjà 35 athlètes parmi les 116 sélectionnés à date pour représenter la France aux Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris sont aussi étudiants. Cette forte représentation n’est pas le fruit du hasard. Elle relève à la fois d’une tradition des établissements et d’une volonté politique d’accompagner ceux qui ont un double projet académique et sportif.

Pour l’instant ils ne sont que 35 étudiants, mais l’objectif est bien qu’ils constituent toujours à terme près d'un tiers des 800 athlètes et para-athlètes espérés qualifiés pour les Jeux de Paris 2024.

A l’occasion du Challenge 2024, le nouveau grand rendez-vous sportif des étudiants à Vichy dans le cadre de la Grande cause nationale dont l’Etudiant est partenaire, nous avons voulu savoir comment ces étudiants sont accompagnés et soutenus pour performer à la fois dans leurs études et sur les terrains sportifs. Les précisions des deux ministres qui portent de concert cette ambition : Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, et Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques.

Le supérieur aux côtés de ses étudiants athlètes pour les faire performer

"C’est le fruit d’une collaboration intense et fructueuse entre nos deux ministères, insistent d’abord les deux ministres qui ont d’ailleurs signé une feuille de route avec les conférences des dirigeants du supérieur (CGE, France Universités, CDEFI, NDLR) pour améliorer l’accès au sport. 

Aujourd’hui 71 établissements d’enseignement supérieur proposent des aménagements de parcours pour les sportifs de haut ou bon niveau. "Cela représente 5.200 formations spécifiquement aménagées pour nos sportifs et répertoriées sur Parcoursup", annonce Amélie Oudéa-Castéra.

L’un des volets de la feuille de route confiée par les deux ministres au supérieur concerne justement la haute performance et l’aménagement des cursus.

"Cela se peut se traduire par une souplesse dans la durée des cursus, explique Sylvie Retailleau, par exemple faire sa licence en 4 ans au lieu de 3, une école post-bac en 7 ans au lieu de 5." Les dispositifs visent à faciliter le suivi des cours et examens, avec des agendas très chargés en compétitions et entraînements.

Des cursus sur mesure pour les étudiants sportifs

Les cours peuvent être transmis en avance aux sportifs, de manière à ce qu’ils les suivent quand ils sont disponibles. "L’objectif est d’avoir des aménagements les plus personnalisés possibles en fonction de la pratique et des contraintes de chaque sportif", décrit Sylvie Retailleau. La feuille de roule inclut le fait que les établissements membres des conférences concernées s’engagent à mettre en place ce type d’accompagnements pour leurs étudiants sportifs.

"Au total, 114 établissements ont au moins un référent SHN (sportif de haut niveau) permanent, précise la ministre des Sports, et 56 universités ont aussi une structure dédiée pour accompagner les SHN." La ministre a également demandé aux établissements d’inclure une page dédiée à ces dispositifs sur leurs sites internet. "Cette communication a aussi été accentuée sur Parcoursup pour que nos jeunes athlètes identifient facilement les cursus post-bac aménagés pour eux."

La ministre de l'Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, aux côtés de jeunes sportifs engagés au Challenge.
La ministre de l'Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, aux côtés de jeunes sportifs engagés au Challenge. © guillaume.mirand

Où étudient les sportifs de haut niveau ?

Parmi les 5.564 sportifs de haut niveau affiliés en France, 34% déclarent être en formation post-bac

  • 667 en université à l’image de Romane Dicko, judoka et en licence à Sorbonne-Université

  • 157 en école de commerce

  • 141 en BTS

  • 134 en école d’ingénieurs comme Alex Portal, nageur et étudiant à l’ESILV

HEPTA, une nouvelle formation de haut niveau pour les sportifs

Si toutes les universités et un très grand nombre d’écoles proposent désormais des cursus adaptés, la ministre des sports soutient plus particulièrement l’ouverture, dans le cadre du nouveau campus d’excellence de l’Insep, du bachelor HEPTA. "Il s’agit d’une formation sur mesure et de haut niveau pour des athlètes qui ouvre à la rentrée 2024 comme annoncé par le président de la République à l’Insep en janvier dernier", précise Amélie Oudéa-Castéra. Ce diplôme d’études supérieures en management, SHS et sciences appliquées est délivré par l’ESSEC en collaboration avec Sciences Po et CentraleSupélec.

Ce bachelor est 100% dédié aux sportifs ou futurs sportifs de haut niveau et a le grade de licence. "La première promo devrait compter au moins 20 sportifs, précise la ministre. C’est la première fois qu’un diplôme est spécifiquement conçu pour des SHN." HEPTA sera intégré sur Parcoursup en 2025.

80% des cours sont suivis à distance pour permettre la conciliation avec les agendas sportifs. Les étudiants bénéficieront de 1.000 heures de tutorat dès la 1e année par les enseignants des grandes écoles et de l’Insep, pourront suivre des webinaires, auront accès à un forum pédagogique, etc. "Je suis très heureuse qu’HEPTA ait vu le jour car ce sera une chance unique pour nos athlètes d’ouvrir le champ des possibles de leurs carrières", ajoute Amélie Oudéa-Castéra.

Des études pour préparer sereinement l’après carrière de sportif

"Les athlètes font briller la France, nous ramènent des médailles, c’est notre responsabilité de les accompagner en leur offrant un bagage académique, en leur permettant d’ouvrir leur horizon et leur sociabilité au-delà du sport, de préparer leur seconde carrière", s’engage Sylvie Retailleau.

Mener des études est aussi essentiel pour l’équilibre personnel et intellectuel des grands sportifs pour être performant.

Grande cause nationale 2024 : lutte contre la sédentarité et héritage des JOP2024

L’année olympique française est l’occasion d’une Grande cause nationale pour l’activité physique et sportive, dont l’Etudiant est partenaire. D’abord pour lutter contre le fléau de la sédentarité, notamment chez les plus jeunes, mais aussi pour promouvoir les bienfaits de l’activité physique au quotidien et participer de l’héritage des JOP2024 dans la société. Car dans leur majorité, les étudiants ne pratiquent pas régulièrement un sport.  

Les étudiants ne pratiquent pas assez de sport
fait du sport à l’université
1 sur 5
ne font pas d’activité sportive
2 sur 5

Des aides et de la sensibilisation pour développer la pratique sportive des étudiants

L’enjeu est de développer la pratique sportive dans le supérieur pour tous. "Nous incitons les établissements à consacrer une partie de la CVEC au financement des installations sportives", illustre Amélie Oudéa-Castéra. "Nous engageons en outre les établissements à banaliser du temps pour cette pratique, mais aussi à valoriser l’engagement associatif sportif et les compétences développées en sport dans les cursus", ajoute Sylvie Retailleau.

Enfin, la rentrée 2024 verra la mise en place de Villages des sports dans les universités et grandes écoles le 20 septembre 2024, journée internationale du sport universitaire.

"Ce sera un moment pour faire connaître aux étudiants toutes les offres sportives possibles pour eux et les sensibiliser aux bienfaits du sport", conclut la ministre des Sports qui n’oublie pas de rappeler que les boursiers "pourront utiliser le Pass' Sport pour s’inscrire en club ou dans une association sportive !"

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