Reportage

Concours international d'éloquence : un étudiant en sciences politiques remporte le Grand prix

L'étudiant Dominik Abbas a remporté le Grand prix du concours international d’éloquence de l'université Paris 1-Panthéon Sorbonne, le 25 mai 2021.
L'étudiant Dominik Abbas a remporté le Grand prix du concours international d’éloquence de l'université Paris 1-Panthéon Sorbonne, le 25 mai 2021. © Pascal Levy / Panthéon-Sorbonne
Par Amélie Petitdemange, publié le 01 juin 2021
5 min

Huit étudiants se sont affrontés pendant une soirée sous le signe de l'art oratoire, le 25 mai dernier au Panthéon. Dominik Abbas, étudiant en sciences politiques, a reçu le Grand prix du concours international d'éloquence de Paris 1- Panthéon-Sorbonne.

Sous l'imposant dôme du Panthéon, entouré de peintures du XVIIIe et du XIXe siècle, Dominik Abbas est acclamé par le public. Ce mardi 25 mai, l'étudiant en licence de sciences politiques vient de remporter le concours international d'éloquence de Paris 1- Panthéon-Sorbonne. À sa sortie de scène, il se fait arrêter par des étudiants de la même association d'art oratoire que lui, "Révolte-toi Sorbonne", qui lui réservent une fervente accolade.

Son allure fine cintrée dans un costume, le jeune homme blond aux lunettes rondes trépigne de joie. "Plaider dans un lieu si symbolique est le plus grand bonheur que je puisse avoir, et le jury était très communicatif, je voyais le sourire dans leurs regards".

"Le bonheur, c'est de plaider, pas de gagner"

L'étudiant de 20 ans maîtrise à la perfection "les ficelles" de la rhétorique. Si "l'éloquence est un art qu'on ne peut jamais maitriser complètement", Dominik Abbas a ses techniques. "Il faut écrire avec le cœur pour séduire le jury et les faire rire pour se les mettre dans la poche".

Né d'une mère hongroise et d'un père syrien, il a appris le français à 6 ans. Ses discours se différencient par un langage très littéraire, ponctué de traits d'humour. "Le grand défi de ce concours, c'était de développer une palette de compétences face à un jury très hétérogène", souligne Dominik. Le jeune homme l'assure, "le bonheur, c'est de plaider, pas de gagner". Puis il lance en riant : "Mais entre nous, je repars quand même avec un MacBook !"

Plus de 300 candidats et 8 finalistes

Huit étudiants sont montés sur scène pour la finale du concours international d’éloquence. Plus de 300 candidats avaient participé à cette troisième édition, s’affrontant sur trois tours. Les finalistes ont été départagés par des sujets en duel tirés au sort et un sujet d’éloge au choix.

Chacun leur tour, les étudiants ont pris la parole devant le public et le jury constitué de l'actrice Agnès Jaoui, d'un avocat, de la directrice de l'AUF (Agence universitaire de la francophonie) Europe de l'ouest, du gagnant de l'édition 2019 du concours et de la présidente de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Christine Neau-Leduc. "L’art des mots et de l’argumentation vous servira dans votre vie future, quelle que soit la carrière que vous embrasserez", a-t-elle affirmé aux candidats avant de prendre place dans le jury.

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Adobe Stock © Pascal Levy / Panthéon-Sorbonne

Duels oratoires

Corrado Abate, qui prépare l’examen d’entrée du Centre régional de formation professionnelle des avocats, a affronté Dominik Abbas sur le thème "Doit-on fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve?". L'un doit défendre l'affirmative, l'autre la négative.

Corrado scande des métaphores avec grandiloquence. "Un désir comblé est tout de suite remplacé par un autre, l’euphorie ne dure pas. Pourquoi alors le poursuivre?" conclut-il. Dominik Abbas interpelle Corrado : "Les efforts pour écrire votre discours ne sont-ils pas tournés vers la recherche du bonheur ?" Puis l'étudiant feint la confidence : "Cela reste entre nous, mais j’ai rencontré une fille. Je pourrais la revoir mais je ne réponds pas à ses messages. Car si, sur un malentendu, cela se passait bien, et que nous étions heureux ?" Le public, conquis, éclate de rire.

Sur le même principe, trois autres binômes s'affrontent sur les thèmes: "Est-ce que tu viens pour les vacances ?", "Seuls les génies sont-ils copiés?" et "Faut-il décrocher la lune?".

Éloge des terrasses

Viennent ensuite les éloges, laissées au choix des candidats. Les sujets sont très éclectiques. Julie Andrieu, en master d'études du développement, met en avant la communarde Paule Minck. "Oui, encore un discours islamo-gauchiste", lance l'étudiante face à un public amusé.

Dominik Abbas, arrivé à Paris il y a six ans, déclame son amour des terrasses depuis la découverte de cette tradition française. "Dans certains quartiers, certains alcooliques n’osent plus sortir seuls le soir", assure l'étudiant sur le ton de la plaisanterie, une semaine après la réouverture des terrasses.

Grand gagnant de ce concours international d’éloquence, le jeune homme aimerait faire une carrière dans les relations internationales et la diplomatie. À ses côtés, trois autres étudiants ont reçu un prix. 46.000 personnes ont voté en ligne pour remettre le Prix du public, remporté par Rose-Lumane Saint-Jean, étudiante en sciences juridiques venue spécialement d'Haïti. Corrado Abate reçoit quant à lui le Prix révélation et Julie Andrieu le Prix de l'inspiration.

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