Témoignage

Étudiants et influenceurs, ils combinent les deux activités

Pour Astrid, Johan et Jade, être influenceur a pu les aider dans leur quotidien d'étudiant.
Pour Astrid, Johan et Jade, être influenceur a pu les aider dans leur quotidien d'étudiant. © Rudzhan / Adobe Stock
Par Léa Fournier, publié le 13 juin 2023
5 min

Des milliers d’abonnés sur les réseaux sociaux… Et des études à mener en parallèle ! Ces étudiants ont fait le choix d’être influenceurs. Comment gèrent-ils leur vie, entre les révisions, les stages et la création de contenu ? Astrid, Johan et Jade nous racontent.

Plus de 128.000 abonnés sur TikTok, 26.000 sur Instagram. Astrid, 22 ans, est étudiante en master 2 de marketing digital. Sur ses réseaux sociaux, @astridlaval, elle poste des vidéos de son quotidien : une chorégraphie avec son frère, un tuto pour se faire une jolie queue de cheval, un mini-vlog avec ses copines dans un café. "Je ne veux pas en faire mon métier, c’est juste du kiff", raconte la jeune influenceuse. 

Chaque jour, Astrid passe entre trois et quatre heures sur les réseaux sociaux. Elle fait des vidéos tout au long de la journée, cherche de l’inspiration et, entre 23 heures et minuit, elle se consacre à monter de petits vlogs de sa journée et à préparer des stories. "J’aime bien faire du contenu et des vidéos !"

Une activité d'influenceurs qui favorise l'insertion professionnelle

Un plaisir qui a aussi aidé Astrid dans son cursus et dans la construction de son projet professionnel. "Je me demandais ce que je faisais en école de commerce…, raconte-t-elle. Grâce à la création de contenu, je me suis rendu compte que je pouvais faire des choses que tout le monde ne sait pas faire : j’ai un 'petit plus' et ça m’a permis de trouver ma voie."

D’autant plus que son activité sur les réseaux sociaux lui a permis d’avoir des stages alors qu'elle n’avait aucune expérience. "En troisième année, avoir un compte TikTok avec 40.000 abonnés, ça m’a permis de trouver un stage de community manager." Seul désavantage à ses yeux : "Une fois, je devais faire un stage… et on m’a basculée en 'Création de contenu' parce que j’avais des compétences sur le sujet. Je n’avais pas l’impression d’apprendre grand chose, plutôt que c’était moi qui apportais une plus-value à l’entreprise."

Johan, 24 ans, étudiant à Sciences po Toulouse, est suivi par 79.000 personnes sur son compte Instagram @lejeuneengage. À lui aussi, l’influence a ouvert des portes. Et notamment celles d’une institution prestigieuse. "Je suis en stage à Bruxelles, aux Nations Unies, raconte-t-il. Ce sont eux qui m’ont repéré et qui m’ont proposé de postuler pour un stage." Il faut dire que le militantisme de Johan sur les réseaux sociaux l’a amené à écrire un livre. En octobre, il va même se rendre en Inde pour réaliser son premier documentaire. Autrement dit, son travail d’influenceur a pris une véritable place dans sa vie.

Une aide pour ses études

Pour Jade, 23 ans, avoir un compte Instagram est une béquille plutôt utile dans ses études. Elle est étudiante en Master 1 de psychologie clinique de la santé et a lancé en juillet 2022 un compte Instagram dédié à la psychologie : @psychocley. Avec plus de 2.500 abonnés au compteur, elle y passe au minimum deux heures par semaine.

"Au départ, j’ai lancé ce compte pour aider les étudiants en licence de psychologie, raconte l'étudiante. Ce compte m’aide dans mes études, par exemple quand je décris un trouble dans un post. Je le mets en page et ça m’aide à réviser. Ça m’a aussi servi quand j’ai fait mon mémoire de recherche pour avoir des participants à mes questionnaires. Et parfois, quand je n’ai pas de réponse à une question, quand je cherche un article ou un auteur…, les abonnés peuvent me répondre."

Et Jade entend bien faire prospérer son compte : "Je vais continuer à l’alimenter jusqu’à l’obtention de mon M2… Ensuite, pourquoi pas y partager mon activité en tant que psychologue."

Difficile de déconnecter

"Je partage mes journées en deux entre 'Le jeune engagé' et mes cours", explique Johan. Sa plus grande difficulté ? Déconnecter. "Tout gérer, ça demande beaucoup d’organisation." Le jeune homme coupe "jamais totalement" avec Instagram, même en période d’examens. "Dans ces moments-là, je crée moins de contenu, je fais des pauses. Pour moi, les études c’est vraiment important."

Il a la chance d'être dans une formation "très flexible", et peut par exemple "s’absenter pour aller à des conférences". S’il rattrape toujours ses cours et s’il est heureux de dire qu’il a de bonnes notes, il reconnaît qu’il n’étudie pas "pas comme un étudiant comme les autres" : "Je ne travaille pas sur la durée, disons 'un peu tous les jours'. Je travaille vraiment à la fin, juste à fond pour les partiels ; parce que 'Le jeune engagé' me prend trop de temps dans le courant de l’année."

Influenceur, un job étudiant rémunérateur ?

En plus d’être utile pour les études ou pour trouver des stages, ces comptes d’influenceurs permettent à ceux qui ont une 'grosse' communauté de se rémunérer. Et parfois mieux qu’un job étudiant ! Astrid affirme par exemple recevoir "cinq propositions de partenariats par jour". Depuis janvier, elle n’a accepté que quatre collaborations, payées autour de 500 euros. "Je réponds à quelques marques. Mais j’ai l’impression que les influenceurs partagent parfois des choses seulement pour la rémunération. Moi, je ne veux présenter que des produits que j’aime."

Johan, lui, travaille beaucoup avec des institutions, telles que la SNCF. Il se dégage un salaire de 2.000 à 4.000 euros par mois. De quoi faire de beaux projets à la fin de ses études.

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