Bac, brevet : qu'est-ce que le correctif académique, supprimé en 2024 ?
Dans son plan "choc des savoirs", le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, a annoncé une série de mesures au collège et au lycée. Parmi elles, la suppression du correctif académique pour les notes aux examens. Mais de quoi s’agit-il ? Et qu’est-ce que ça change ?
Parmi les mesures du "choc des savoirs" annoncées le 5 décembre par Gabriel Attal, la fin du "correctif académique". Dans sa lettre adressée aux enseignants, le ministre de l'Éducation nationale précise que pour le brevet et le bac, "ce sont désormais les notes que vous attribuez, et elles seules, qui détermineront leur obtention par nos élèves".
Mais qu'est-ce que ce correctif académique ? Sur France Info, le 6 décembre, Gabriel Attal a défini cette pratique comme "le ministère qui dit : 'Vous rehaussez toutes les notes de 2 ou 3 points parce qu'on veut améliorer le taux de réussite au bac'".
Le correctif académique fait-il donc référence à l'harmonisation des notes ou est-ce un autre dispositif ? On fait le point.
Une pratique méconnue
Selon le ministère, le correctif académique "existe depuis des décennies". Pourtant, il semble peu connu du corps éducatif. "Nous n’avons pas bien compris à quoi le correctif académique faisait référence, concède Karile Richard, proviseure du lycée Turgot à Paris (75). Nous supposons qu’il s’agit de la fin des commissions d’harmonisation, mais nous n’en sommes pas sûrs."
Ce n'est pas le seul établissement dans le flou. À la question "qu'est-ce que le correctif académique ?" plusieurs rectorats et chefs d'établissements contactés par l'Etudiant ont indiqué ne pas savoir, ou ne pas avoir le droit de nous répondre.
Au ministère de l'Éducation nationale, c'est Edouard Geffray, le directeur général de l'enseignement scolaire (Dgesco), qui a apporté lui-même les précisions. "Le correctif académique et les commissions d'harmonisations sont deux choses différentes", précise-t-il.
Le correctif intervient après l'harmonisation des notes. "Les autorités académiques révisent à la hausse les notes obtenues au brevet de manière universelle, c'est-à-dire pour tout le monde. Ce qui a pour effet mécanique d'améliorer les résultats", résume-t-il.
Le correctif utilisé uniquement pour le brevet
Le Dgesco vient aussi nuancer les propos de Gabriel Attal. Selon lui, ce dispositif n'est utilisé aujourd'hui que pour le brevet. "Cela a existé pendant une époque pour le bac, mais depuis la dernière réforme, ce n’est plus vraiment le cas." Il insiste également sur le fait que "cette pratique ne relève pas d'une directive ministérielle".
Il a également confirmé sa suppression. Toujours sur France Info, Gabriel Attal a expliqué qu'elle sera une manière de "redonner du sens" à ces examens en reflétant "le niveau réel des élèves".
Fin du correctif dès 2024
Autre incertitude, la date de sa suppression. Alors que le ministre a annoncé que le correctif académique sera supprimé en 2024, les services du ministère ont corrigé cette date auprès de l'Etudiant, avec une suppression pour 2025.
Finalement, Edouard Geffray confirme la première version. "L’évolution du brevet, c'est pour 2025, mais la suppression du correctif académique, c'est pour la session 2024. Donc les élèves de 3e ont tout intérêt à bien travailler leur brevet."
Pas de suppression de l'harmonisation des notes
La suppression du correctif académique ne mettra pas fin aux commissions d'harmonisation des notes d'examens.
En effet, la note qu’un correcteur peut vous attribuer au départ ne sera pas forcément celle que vous verrez affichée le jour des résultats. C'est le principe de l'harmonisation.
Après les corrections, dans chaque centre d’examen, un jury (composé d’enseignants correcteurs et d’inspecteurs académiques) sélectionne un panel de copies et regarde la moyenne des résultats obtenus. Si certaines copies ne se retrouvent pas dans cette moyenne, les notes sont harmonisées.
Le barème de certaines questions peut aussi évoluer, par exemple si une consigne a été mal comprise par l’ensemble des candidats. "Cela permet de donner un cadre aux enseignants correcteurs afin d’éviter certaines dérives", précise Karile Richard.
L'harmonisation, "toujours à l'avantage du candidat"
L'harmonisation intervient aussi lorsque des candidats ont travaillé sur deux sujets différents, comme pour les épreuves de spécialités du bac, et que l'un des sujets était plus difficile que l'autre.
Dans tous les cas, "lorsque l’on parle d’harmonisation, c’est toujours à l’avantage du candidat", indique la proviseure.
