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Rentrée, décrochage scolaire, refonte des programmes : les souhaits d’Emmanuel Macron pour l’école

Le président de la République, Emmanuel Macron.
Le président de la République, Emmanuel Macron. © Eric TSCHAEN/REA
Par Marine Ilario, publié le 24 août 2023
4 min

Dans une interview accordée au Point, le président de la République a dévoilé son plan sur les questions d’éducation.

Un avant-goût de la conférence de rentrée du ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal ? Alors qu’il présentera la feuille de route du ministère la semaine prochaine, des premières informations ont été lâchées par Emmanuel Macron lors d’une interview accordée au magazine le Point paru le 24 août. Quatre jours avant la prise de parole du nouveau ministre, le 28.

Une rentrée avancée pour les élèves en difficulté ?

Pour Emmanuel Macron, "les inégalités se recréent le soir, le week-end et pendant les vacances." Après le passage d’évaluations, les élèves identifiés comme étant en difficulté pourraient voir leur rentrée des classes avancée au mois d’août. "Il y a trop de vacances et des journées trop chargées, tranche le président. Les élèves qu’on aura évalués et qui en ont besoin, il faut qu’on puisse les faire rentrer dès le 20 août", précise-t-il.

Une proposition illusoire pour Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU (syndicat des enseignants du second degré) qui ironise sur X (anciennement Twitter) : "Il fait 40 degrés sur la moitié du pays, nos bahuts sont des passoires thermiques et il veut faire rentrer les élèves. Quel timing !"

Le président a également rappelé le souhait de "reconquérir" le mois de juin, pour reprendre les termes de l’ancien ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye. Objectif affiché : éviter le décrochage et assurer la maîtrise des fondamentaux.

Lutter contre le décrochage en 6e

Côté décrochage scolaire, Emmanuel Macron a rappelé les nouveautés qui toucheront le collège à la rentrée : suppression de l’heure de technologie en 6e et renfort du français et des maths, obligation de suivi du dispositif devoirs faits, horaires élargis dans les quartiers en difficulté, etc.

Des dispositifs qui ne pourront fonctionner que si les professeurs absents sont effectivement remplacés. Alors que douze millions d’heures sont perdues à cause des absences non remplacées, le président a réitéré son souhait de voir un enseignant devant chaque classe, allant jusqu'à parler de "responsabilité de l’État".

Orientation et réforme de la réforme du bac

Les ajustements de la réforme du bac seront précisés la semaine prochaine par Gabriel Attal, avec à la clé une probable modification du calendrier des épreuves du bac. "Sur la réforme du bac […] on ne peut pas avoir d’épreuves aussi tôt dans l’année", a concédé le chef de l'État, tout en précisant que "dans les prochains jours, le ministre annoncera les ajustements que nous déciderons à ce sujet".

Le président a aussi rappelé l’importance de se pencher sur les questions d’orientation dès le collège avec l’intégration de temps de découverte des métiers dès la classe de 5e. D’ailleurs, selon lui, "dans les métiers qui recrutent le plus, la majorité correspond à la voie professionnelle".

Lycées pro et universités, même combat ?

Une voie professionnelle à l’aube de sa réforme dont le président a rappelé les grandes lignes. L’occasion aussi pour lui de dresser un parallèle avec l’université.

"Ce n’est pas vrai que tout le monde a vocation à aller à l’université et qu’aller à l’université est une fin en soi. […] On va faire la transparence pour voir combien vont à l’université, combien obtiennent un diplôme, combien accèdent à un emploi, et travailler à l’évolution de l’offre de formations en fonction des besoins en emploi […] dans la même logique que pour les lycées professionnels".

Refonder les programmes d’histoire et d’éducation civique

Emmanuel Macron souhaite aussi renforcer la formation des enseignants en histoire et éducation civique et propose d’en repenser les programmes. "L’histoire doit être enseignée chronologiquement et l’instruction civique devenir une matière essentielle".

Un discours qui a fait réagir. L’APHG (association des professeurs d’histoire géographie) se scandalise et parle sans détours de "fake news", voire "d’erreur de lecture des programmes" lorsque le président laisse entendre que les programmes d’histoire doivent être chronologiques. "Ils sont déjà chronologiques", a rappelé, sur France Info, la présidente de l'APHG, Christine Guimonnet

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