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Avant la généralisation du SNU, la piste de "classes d'engagement" se précise

REA SNU
Les classes d'engagement pourraient permettre à des élèves de participer au SNU avec leur établissement. © Mathilde MAZARS/REA
Par Clémentine Rigot, publié le 19 mai 2023
5 min

Si l’objectif du gouvernement reste la généralisation du dispositif, d’autres modalités sont discutées, notamment celle de "classes d’engagement", qui ferait partir, sur volontariat de l’établissement, tous les élèves d'une classe en séjour.

Y aura-t-il du nouveau pour le SNU dès la rentrée 2023 ? C’est en tout cas le pari fait par nos confrères de Politis qui publiaient, mercredi 17 mai, des informations sur l’évolution du Service national universel, avec notamment, la mise en place de "classes d’engagement". Il s’agirait d’une nouvelle formule dans laquelle, sur volontariat d’enseignants ou de chefs d’établissements, une classe entière pourrait partir, sur 12 jours, en SNU.

Alors que le gouvernement avait renoncé, fin mars, à rendre le SNU obligatoire pour le moment, la piste de classes d'engagement semble se détacher pour ce dispositif qui a concerné 32.000 jeunes en 2022. L'Etudiant fait le point.

Rendre le SNU "très universel"

"L’objectif est de continuer à rendre ce projet très universel et de multiplier les types d’opportunités pour que les jeunes puissent s’engager", présente Sarah El Haïry, secrétaire d'Etat chargée de la Jeunesse et du Service national universel.

Et parmi ce panel, le développement des classes d’engagement ? Possible. "Sur souhait du président de la République, nous menons de larges consultations, en ce moment même, avec les organisations syndicales de l’Education nationale", explique la ministre.
"Les classes d'engagement permettraient de continuer à faire découvrir le SNU, rappelle Sarah El Haïry, et j’y suis extrêmement favorable". Reste donc à tricoter les modalités, le calendrier, les spécificités temporelles et territoriales, l’évaluation, la question du projet pédagogique, etc.
"C’est une très jolie manière de permettre à des établissements qui ont des projets pédagogiques très forts en termes de civisme ou de citoyenneté de pouvoir, s’ils le souhaitent, bénéficier d’une opportunité nouvelle", souligne-t-elle.

"L’engagement de la généralisation du SNU sera tenu"

Sur le plan temporel, cela reste encore vague. "Le calendrier n’est absolument pas posé, nous n’avons pas fini les bilatérales", concède Sarah El Haïry, excluant presque entièrement la possibilité d’une mise en place dès la rentrée. Un long travail devra par ailleurs être fait pour adapter ce projet "aux particularités des territoires et des établissements", précise la ministre.
En parallèle, le gouvernement maintient sa boussole : "la généralisation reste le cap qui est donné", affirme Sarah El Haïry. "Elle passera par un texte parlementaire et un débat", assure-t-elle, rappelant que "l’engagement de la généralisation du SNU a été pris et sera tenu".

La mixité sociale toujours au centre du SNU

Depuis sa genèse, c’est la mixité sociale qui était citée comme un atout majeur du SNU par le gouvernement. Mais alors comment garantir de la mixité si l’on part en séjour avec toute sa classe ? "L’idée sera de croiser différents établissements et que les jeunes des classes ne soient pas dans les mêmes maisonnées, explique Sarah El Haïry. La meilleure des mixités se ferait avec une généralisation très large, sachant que la mixité territoriale et sociale reste une des priorités".
Et la ministre de rappeler que tout le monde aura accès au service national universel, peu importe l’établissement, qu’il soit "public, privé, général, professionnel".
Et si, dans l’hypothèse où ces classes d’engagement étaient bien mises en place, un élève ou ses parents refusaient de participer ? Le ministère se veut rassurant : "c’est comme en classe découverte ! Si une classe a un projet de classe découverte et que des parents s’y opposent, le jeune ne le fait pas".

Le SNU individuel maintenu

Du côté des enseignants, rien n’est encore acté. Seront-ils amenés à accompagner les classes ? A être rémunérés pour ces missions via le Pacte ? Trop tôt pour le dire. "C’est bien trop précoce pour ces modalités", répond Sarah El Haïry.
Pour celles et ceux qui souhaiteraient faire, de manière individuelle, leur service national universel, cela reste possible et se sera pas remplacé par cette nouvelle modalité : "Les inscriptions individuelles au SNU perdurent, c’est une mesure complémentaire, une opportunité nouvelle", détaille la ministre. Peu de chances, donc, de voir ces nouvelles modalités s’implanter dans les lycées d’ici septembre.

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