Le ministre de l'Éducation nationale crée un comité chargé d'améliorer la place des maths au lycée
Ce comité consultatif a pour but de collecter les propositions des professeurs de lycée et de l'enseignement supérieur, des élèves et des parents, et de proposer des pistes d'amélioration.
La place des maths au lycée reste au cœur de l’actualité… Le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer vient d’annoncer, le 17 février, la création d’un comité d'experts dont l’objectif est de proposer des pistes pour améliorer l'offre d'enseignement de mathématiques en lycée général, dans une lettre adressée aux enseignants.
Scénarios d'amélioration de l’enseignement de maths
Selon l'agence de presse AEF Info, ce comité sera notamment composé d'inspecteurs de l'Éducation nationale (dont certains sont déjà en charge du suivi de la réforme du bac) et du directeur général de l'enseignement scolaire (chargé de mettre en application les réformes du ministère). Il serait piloté par Pierre Mathiot, le directeur de Sciences po Lille et premier architecte de la réforme du bac.
Concrètement, ce comité devra mener "une série d'audiences de tous les acteurs intéressés", écrit le ministre. Ces acteurs, ce sont entre autres les associations de professeurs de mathématiques, de physique-chimie et SVT, mais aussi des représentants de l'enseignement supérieur et les syndicats enseignants, lycéens et de parents d'élèves.
Les maths encore au cœur des enjeux
Cette décision intervient alors que la place des mathématiques au lycée est devenue, ces dernières semaines, un sujet de discussion national.
En première générale, elles ne sont plus disponibles qu'à travers la spécialité mathématiques, d'un niveau correspondant à l'ancienne série S. En terminale, il est possible de suivre les maths à un niveau intermédiaire (avec l'option maths complémentaire), mais uniquement pour les élèves ayant pris la spécialité en première.
Les statistiques des choix des spécialités au lycée général montrent que cette articulation porte préjudice à l'enseignement des mathématiques. Selon les calculs de plusieurs associations de professeurs de sciences rendus publics ce 18 février, l'enseignement des maths au lycée a ainsi reculé de 38% (en nombre d'heures) avec la mise en place de la réforme. Elles alertent également sur le cas de la physique-chimie (-35%), des SVT (-31%) et des sciences de l'ingénieur (-75%).
Des inégalité accrues
Mais ce sont surtout les inégalités d'accès aux mathématiques qui cristallisent l'attention. La Depp, le service statistique du ministère de l'Éducation nationale, a relevé que cette année, 39,8% des élèves inscrits en spécialité maths en terminale étaient des jeunes filles, alors qu'elles représentent 56,2% du total des élèves de terminale générale. Et 47,7% des inscrits sont d'origine sociale très favorisée, contre 39,3% de l'ensemble des élèves.
Plus récemment, le Sies, le service homologue pour le ministère de l'Enseignement supérieur, a indiqué que sur Parcoursup, en 2021, les mathématiques ont joué un rôle favorable à la sélection des élèves en études d'économie ou de santé. Si ces inégalités existaient déjà, elles ont donc été amplifiées par la réforme du bac, ce que ne manquent pas de relever différentes personnalités politiques à l'approche de l'élection présidentielle.