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Pourquoi faut-il réfléchir avant d'abandonner la spécialité maths ?

"Ne pas prendre la spécialité maths, c'est se fermer des portes", avertit Alice Ernoult, professeure de mathématiques.
"Ne pas prendre la spécialité maths, c'est se fermer des portes", avertit Alice Ernoult, professeure de mathématiques. © Adobe Stock/tiero
Par Thibaut Cojean, publié le 14 février 2022
5 min

Avant de faire son choix de spécialités au lycée, il faut se demander où on a de bons résultats, quelles matières on aime. Réputée dure, la spécialité maths s'avère souvent nécessaire dans l'enseignement supérieur.

En seconde, ce sera bientôt le moment de choisir vos spécialités de première. Si le meilleur conseil reste de prendre les spécialités qui vous plaisent, vous devez garder en tête que les mathématiques revêtent des caractéristiques particulières.

Les maths sont nécessaires à d'autres spécialités

"La spécialité mathématique tient une place un peu à part. Elle a un côté utilitaire qu'il ne faut pas négliger", précise d'emblée Alice Ernoult. Cette professeure de mathématiques en prépa ECG (économique et commerciale) au lycée François Ier du Havre (76) intervient régulièrement dans les lycées de son académie pour présenter sa formation aux lycéens.

"Ce que je dis souvent aux élèves de seconde, c'est qu'on choisit la quasi-totalité de ses spécialités si on les aime ou qu'on a envie d'en faire, explique-t-elle. Malheureusement, les maths tiennent une place particulière, car il n'y en a pas dans le tronc commun."

L'enseignement de mathématiques est en effet complémentaire à plusieurs autres spécialités. "Faire des sciences sans les maths n'est pas possible, et choisir SES (sciences économiques et sociales) sans maths, c'est s'empêcher d'avoir une orientation complète dans la voie économique", explique l'enseignante. De la même manière que le français est nécessaire à toutes les spécialités (mais fait partie du tronc commun), les mathématiques apportent des compétences et connaissances utiles en sciences de l'ingénieur, en physique-chimie, en NSI (numérique et sciences informatiques) ou encore en SES.

Réfléchir à long terme... même si on n'aime pas les maths !

Arrêter l'enseignement des mathématiques dès la fin de la seconde est donc un choix qui demande de la réflexion. "Même si on n'aime pas les maths, il faut réfléchir à plus long terme, conseille Alice Ernoult. Ne pas prendre la spécialité, c'est se fermer des portes." Elle recommande surtout aux élèves indécis mais ayant un niveau correct en maths de poursuivre. "On pourra arrêter en fin de première si le projet d'orientation ne nécessite pas de mathématiques, ou bien prendre l'option maths complémentaires."

Cette option permet en effet de poursuivre un enseignement mathématique intermédiaire, pour utiliser la discipline sans en être expert, et donc de rejoindre des formations pour lesquelles ce niveau suffira. C'est le cas par exemple en économie, en santé ou en sciences du vivant.

Penser aux séries technologiques

Mais l'orientation au lycée ne s'arrête pas au bac général ! "Il y a des maths dans le tronc commun de la voie technologique", rappelle la professeure. Et même si les parcours se spécialisent un peu plus en séries technos, les lycéens rejoignent en grande majorité l'enseignement supérieur, notamment en BUT ou en BTS, dans des cursus correspondant à leurs profils. Aller en voie techno ne signifie pas non plus dire adieu aux grandes écoles. "Après STMG, on peut faire une prépa ECT (économique et commerciale option technologique) et rejoindre les bacheliers généraux dans une grande école de commerce", illustre Alice Ernoult.

D'une manière générale, de nombreuses passerelles sont possibles dans l'enseignement supérieur, qui ne doit donc pas constituer le seul critère de choix pour ses spécialités. Même si il est toujours préférable de faire des choix proches de son profil de lycéen pour être sélectionné et réussir dans une formation. "Si on s'est trompé, ce sera toujours possible de se rattraper", souligne la professeure de maths.

Beaucoup de dispositifs permettent de passer d'une formation à l'autre, mais cela ne doit pas être une stratégie." Par exemple, si vous souhaitez devenir ingénieur informatique, se contenter de NSI avec deux spécialités littéraires présente un risque d'avoir des lacunes en maths, et des difficultés de rattraper son retard par la suite.

La spécialité maths est dure... mais comme toutes les autres

Dans tous les cas, "il ne faut pas négliger le fait qu'il faut travailler dur, alerte Alice Ernoult. Toutes les spécialités seront difficiles." Et une fois que vous avez bien en tête le caractère particulier des maths, souvenez-vous qu'"on réussit mieux là où on se plaît !"

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