L'inconscient - fiche sur le cours de Philosophie

L’inconscient est une notion clé du programme de philosophie. Mais encore faut-il savoir la définir et en comprendre les fondements. Ce thème philosophique est très lié à la pensée de Freud qui a largement exploré le sujet. Définitions, points de vue, ou encore exemples de sujets de dissertation : retrouvez dans cette fiche de révision tout ce que vous devez savoir sur l’inconscient pour vous préparer au mieux pour le bac de philo.

La conscience et l’inconscient font partie du groupement « le sujet ». Leurs thématiques sont liées à la question « Qu’est-ce que l’homme ? » que Kant considère comme celle la philosophie dans son ensemble. Avec le « désir », ces notions permettent aussi d’aborder de nombreux sujets portant sur la liberté. 

Lorsque Freud (1856-1939), à la fin du 19e siècle, présente à ses pairs sa théorie de l’inconscient, il rencontre une très vive résistance. La notion d’inconscient est apparue scandaleuse pour deux raisons ; d’une part, parce qu’elle semblait remettre en cause la liberté de l’Homme et la maîtrise qu’il était supposé avoir sur lui-même. D’autre part, parce que la région dite « inconsciente » de notre vie psychique semble faire la part belle à la sexualité.

La notion d’inconscience s'inscrit inévitablement en opposition avec celle de conscience. En cela, on peut la définir simplement comme toutes les pensées et actions réalisées par l’Homme sans s’en rendre compte. Dans le cadre de cette définition, on pourrait associer l’inconscient à différents comportements que nous adoptons au quotidien. À ce titre, on peut prendre pour exemple la différence entre écouter et entendre. Nous avons tous déjà entendu quelqu’un nous parler, sans pour autant être en mesure de restituer ce qu’il vient de nous dire. Pourtant, nos oreilles ont bel et bien entendu les paroles de notre interlocuteur.

En philosophie, l’inconscient est davantage associé à des pulsions sous-jacentes chez l’Homme. Ces désirs - souvent définis comme primaires et bestiaux - sont refoulés hors de notre conscience. Mais cela n’empêche pas leur manifestation sous certaines formes, à l’image des névroses et des rêves. En d’autres termes, on pourrait définir l’inconscient comme un agglomérat de pensées et de pulsions inaccessibles à l’état de conscience, pouvant toutefois influer sur notre comportement.

Au fil des années, de nombreux auteurs se sont intéressés à la notion d’inconscient. Si Sigmund Freud est indéniablement le théoricien le plus marquant sur le sujet, sa vision a été remise en question par d’autres auteurs.

Ni le sens commun ni les philosophes n’ont attendu Freud pour découvrir qu’une partie de notre propre psychisme nous échappe parfois. Un Homme qui tombe dans le coma est inconscient, un dangereux chauffard l’est aussi, en ce sens qu’il ne sait plus ce qu’il fait.

Chez Platon, on trouve l’idée de souvenirs inconscients de la vérité contemplée dans une autre vie (théorie de la réminiscence).

Leibniz (1646-1716) a formulé la thèse des « petites perceptions » inconscientes : « Il y a mille marques qui font juger qu’il y a à tout moment une infinité de perceptions en nous… c’est-à-dire des changements en l’âme même dont nous ne nous apercevons pas » (Essai sur l’entendement humain). La notion d’inconscient est ici en place, mais elle n’est pas encore conceptualisée ni bien définie.

Père fondateur de la psychanalyse, Sigmund Freud (1856-1939) est indissociable de l’étude de l’inconscient. C’est notamment au cours de ses travaux sur l’hystérie - maladie mentale dont l’origine semble inconnue - que le neurologue autrichien développe ses hypothèses. Selon lui, les divers troubles associés aux affections mentales peuvent s’expliquer par une tension entre deux entités qui entrent en collision : le conscient et l’inconscient. D’après Freud, ce dysfonctionnement psychique peut se manifester à travers les rêves, les lapsus, les névroses et autres actes manqués.

L’inconscient chez Freud devient un substantif. Il désigne une partie de nous-mêmes, ou plus exactement une zone de notre esprit où sont stockés une foule de souvenirs, de fantasmes, de désirs inavouables, que nous ne pouvons pas atteindre car une résistance en nous s’y oppose.

L’inconscient est donc une sorte de sous-sol de notre vie psychique où nous plaçons tout ce qui heurte notre conscience. Le refoulement est la notion clef de la théorie freudienne. Le psychisme comporte trois « instances » : le « ça » qui englobe l’ensemble de nos pulsions, le « sur-moi », qui est en nous le représentant de l’exigence morale, et le « moi » qui est le médiateur, autrement dit cette mini-personne en nous-même qui s’efforce de réconcilier les différents points de vue.

Les contemporains de Freud ont estimé que sa théorie était fantaisiste et non scientifique car elle ne reposait sur aucune donnée observable : par définition, l’inconscient est hors d’atteinte.

Freud a répondu que son hypothèse était pourtant justifiée car l’inconscient se manifeste de façon indirecte, comme dans les rêves, les actes manqués mais aussi bien sûr la maladie mentale. De plus, la théorie psychanalytique a porté ses fruits en apportant un soulagement aux patients. Aujourd’hui, les critiques se sont déplacées. Elles tournent surtout autour de la question de la responsabilité. Si un autre moi me gouverne que je ne connais pas, comment puis-je encore me croire libre ? Telle est la principale objection adressée à Freud par le philosophe Alain.

Pour étayer votre raisonnement, il est important de vous appuyer sur des citations. Celles-ci donnent du crédit à vos propos et permettent d’approfondir les arguments que vous développez. Parmi les citations à connaître sur l’inconscient pour le bac de philosophie, on peut mentionner :

• « L’interprétation des rêves est la voie royale de la connaissance de l’inconscient. », Sigmund Freud

• « La conscience est la conséquence du renoncement aux pulsions. » Sigmund Freud

• « L'inconscient s'exprime à l'infinitif. », Sigmund Freud

• « Choix et conscience sont une seule et même chose. », Jean-Paul Sartre

• « L'éducation est l'art de faire passer le conscient dans l'inconscient. », Gustave Le Bon

• « Le critère de la scientificité d’une théorie réside dans la possibilité de l’invalider, de la réfuter ou encore de la tester. », Karl Popper

• « L'inconscient est le secret le plus profond de tout homme. », Stefan Zweig

Le thème de l’inconscient revient régulièrement lors des épreuves de philosophie. Parmi les questions philosophiques qui pourraient vous être posées, on trouve :

• Puis-je invoquer l’inconscient sans ruiner la morale ?

• Sur quelles raisons pouvons-nous nous appuyer pour admettre l’existence de l’inconscient ?

• Peut-on à la fois admettre la liberté de l’homme et supposer l’existence de l’inconscient ?

• Existe-t-il une science de l’inconscient ? ;

• Quelles sont les limites de la théorie de l’inconscient freudien ? ;

• L’inconscient permet-il de définir l’homme ? ;

• L’homme est-il gouverné par son inconscient ? ;

• Peut-il exister une pensée inconsciente ?

Bon à savoir : les notions de conscience et de liberté sont intimement liées à la notion d’inconscient. Un rapide coup d'œil aux fiches de révision consacrées à ces sujets pourrait vous aider à développer votre réflexion et alimenter votre argumentaire.  

En résumé, la notion d’inconscient, opposée à celle de la conscience, a suscité l'intérêt de différents auteurs au fil des années. Si Sigmund Freud a développé une approche selon laquelle notre inconscient abrite nos pulsions et pensées primaires, d’autres, à l’image de Jean-Paul Sartre et Alain mettent en doute cette vision. Ils accordent une plus grande légitimité au contrôle de soi, à notre faculté à raisonner et à faire des choix de manière pleinement consciente.