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Pourquoi l'ensemble des syndicats des métiers de l'enseignement font grève ce jeudi ?

La grève du 13 janvier concernera la quasi-totalité des métiers de l'enseignement.
La grève du 13 janvier concernera la quasi-totalité des métiers de l'enseignement. © Stephane Mahe / REUTERS
Par Thibaut Cojean, publié le 10 janvier 2022
5 min

Des syndicats d'enseignants, de parents d'élèves, de lycéens, mais aussi de proviseurs, d'inspecteurs académiques et d'infirmiers scolaires ont appelé à une journée de grève, ce jeudi 13 janvier. Tous s'entendent pour réclamer une meilleure gestion de la crise sanitaire. Le report des épreuves du bac en mars est également demandé.

Ce jeudi, le monde de l'éducation connaîtra une journée de grève inédite qui regroupera la quasi-totalité des métiers de l'enseignement. Ils se mobilisent contre la gestion de l'épidémie dans les écoles, collèges et lycées, et ont aussi des revendications touchant au scolaire, notamment à l'organisation du baccalauréat.

Des habitués et des nouveaux participants

Cette mobilisation intersyndicale a été relayée par des syndicats enseignants du primaire et du secondaire habitués de l'exercice, tels le Snes, le Snalc, la CGT, Sud ou encore FO.

Trois syndicats lycéens et un de parents d'élèves ont également appelé à la grève. D'autres organisations, appelant rarement à descendre dans la rue, comme l'Unsa et la CFDT, mobiliseront tout de même leurs membres. On compte enfin dans les appels ceux d'un syndicat de l'enseignement privé et d'une intersyndicale d'enseignants en lycées agricoles. Plusieurs de ces syndicats représentent également les CPE (conseillers principaux d'éducation), les assistants d'éducations ou les psychologues de l'Éducation nationale.

Chose très rare, les cadres de l'éducation nationale rejoindront le mouvement : les proviseurs et personnels de direction, ainsi que les inspecteurs d'académie. D'autres personnels non-enseignants, comme les infirmiers scolaires, seront également représentés par un syndicat le jeudi 13 janvier.

La gestion de la pandémie dans le viseur des syndicats

Derrière cette très large mobilisation, les syndicats partagent une même revendication : revoir le protocole sanitaire et la stratégie de lutte contre l'épidémie dans les établissements scolaires. Dans un communiqué commun, onze syndicats d'enseignants, de lycéens et de parents d'élèves dénoncent "l'épuisement et l'exaspération de toute la communauté éducative" et réclament "une autre gestion de l'épidémie à l'école", à travers "un protocole viable qui ne mette pas en difficulté les personnels".

Le mot "exaspération" est également partagé par le SNPDEN, syndicat des personnels de direction, et le SUI-FSU, syndicat d'inspecteurs de l'éducation nationale. "Ce que nous demandons, ce sont des moyens pour protéger les personnels, les enfants et leurs familles, et permettre ainsi d'assurer un enseignement de qualité même au plus fort de cette crise", résume ce dernier.

Parmi les moyens réclamés par les syndicats : l'installation de capteurs de CO2 dans les classes, la distribution de masques FFP2 (plus efficaces que les masques chirurgicaux) aux professeurs et infirmières ou encore le recrutement de professeurs remplaçants. Si la fermeture des établissements scolaires ne fait pas partie des revendications, le Snuipp-FSU, qui représente les enseignants des écoles primaires, demande de réinstaurer la règle de la fermeture d'une classe dès le premier cas de Covid.

Report des épreuves du bac

Si certains syndicats profitent également de l'appel à la grève pour exposer des revendications en lien avec des politiques éducatives spécifiques (notamment concernant les rémunérations à l'école primaire ou les stages en lycée professionnel), plusieurs organisations de professeurs craignent que les élèves de terminale ne soient pas prêts pour les épreuves de spécialités, mi-mars.

Entre les professeurs et élèves isolés, "comment croire qu'il est possible de préparer sereinement les épreuves de baccalauréat qui sont prévues dans sept semaines ?" interroge ainsi le Snes-FSU, qui considère que repousser les épreuves à juin serait plus égalitaire pour les candidats.

L'association des professeurs de SES (APSES) est sur la même ligne. Selon un sondage réalisé en décembre auprès de 1.200 professeurs de SES, seuls 7% d'entre eux disent avancer à un rythme permettant aux élèves de se préparer à l'épreuve de spécialité. L'association participera également à la grève pour demander le report des épreuves à juin 2022, mais aussi un "allègement significatif des programmes", jugés "trop lourds", "même en dehors du contexte de crise sanitaire".

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