Décryptage

La spécialité maths est moins abandonnée entre la première et la terminale

En 2022-2023, près de 40% des élèves de terminale suivent la spécialité maths.
En 2022-2023, près de 40% des élèves de terminale suivent la spécialité maths. © Adobe stock/ake1150
Par Charlotte Mauger, publié le 28 mars 2023
5 min

INFOGRAPHIES. La spécialité mathématiques a été moins abandonnée entre la première et la terminale en 2022 qu'en 2021. Faut-il voir derrière cette tendance une meilleure prise en compte de l’importance de cette matière dans la poursuite d'études ?

Bonne nouvelle pour la spécialité mathématiques : elle a été moins abandonnée entre la première et la terminale. En effet, 29% des lycéens et lycéennes s'en sont délestée en 2022, contre 31,5% l’année dernière.

"Les chiffres sont positifs cette année", observe Claire Piolti-Lamorthe, présidente de l’APMEP (Association des professeurs de mathématiques de l’enseignement public). Près de 40% des élèves de terminale suivent la spécialité cette année, contre 37% l’an passé.

L'importance des maths en sciences fondamentales et sociales

Quels sont les ressorts de ce bon score ? "Les élèves ont peut-être davantage pris conscience de l’importance de garder les mathématiques pour certains parcours", avance Claire Piolti-Lamorthe. Beaucoup de formations du supérieur en sciences fondamentales nécessitent, en effet, le suivi de la spécialité de mathématiques au lycée.

"Si cette spécialité est moins abandonnée, c’est peut-être aussi parce qu’elle n'est plus seulement tournée vers les sciences, mais aussi vers les sciences humaines et sociales et l'économie", suppose Christophe Daniel, doyen de la faculté de droit, d’économie et de gestion de l’université d’Angers (49).

Ne pas reproduire les erreurs des promotions précédentes

Ils ont aussi eu la chance d’apprendre des erreurs de la promotion précédente

"Au début de la réforme, certains élèves n'avaient pas pris ou abandonné les mathématiques parce qu’on leur avait dit que tout était plus ou moins possible, se souvient Marie-José Voisine, conseillère en orientation scolaire. Alors que du côté des formations du supérieur, les critères n’avaient pas changé : les mathématiques restaient importantes."

Il est donc possible que les élèves de terminale aient gardé les maths par peur de se retrouver bloqués, "surtout en cas d’hésitation", ajoute Marie-José Voisine. Car dans certaines filières comme en biologie, médecine ou science de la vie, le suivi de la spécialité mathématiques est plus ou moins recommandé selon l’établissement.

La crainte de l'ajout des mathématiques dans le tronc commun

La spécialité mathématiques va-t-elle poursuivre sur cette lancée ? Impossible de se projeter, surtout qu’il n’y a pas eu d’augmentation notable du nombre d'élèves en première.

De plus, l’ajout d’une heure et demie de mathématiques dans le tronc commun pourrait bien faire chuter les effectifs en spécialité. "Nous restons prudents sur l’augmentation de cette année parce qu’on ne sait pas quel sera l’impact de ce nouvel enseignement", s’inquiète Claire Piolti-Lamorthe.

Les élèves pourraient bien laisser de côté les mathématiques, estimant que le tronc commun pourrait suffire. "C’est vrai que certains prenaient les mathématiques en spécialité seulement parce qu’il n’y en avait pas dans le tronc commun", avait remarqué Marie-José Voisine.

Un public toujours hétérogène

Si une chose ne change malheureusement pas en spécialité mathématiques, c’est son public hétérogène. Dans une classe de maths en terminale, 40% des élèves sont des filles et 17% seulement des élèves sont d’origine sociale défavorisée.

Derrière cette inégale répartition, des stéréotypes sont toujours à l'œuvre : les filles s’orientent plutôt vers les sciences de la vie et les élèves issus des milieux modestes se tournent souvent vers les bacs technologiques.

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