Reportage

Une année en troisième. Le brevet sans stress

Billal et Harlem, à gauche, sont prêts à en découdre avec les matières scientifiques.
Billal et Harlem, à gauche, sont prêts à en découdre avec les matières scientifiques. © Martin Rhodes
Par Martin Rhodes, publié le 30 juin 2017
5 min

IMMERSION AU COLLÈGE. Épisode 9. Jeudi 29 juin, comme 800.000 collégiens à travers la France, les élèves de la 3e4 du collège Gustave-Flaubert, à Paris, planchent sur la première épreuve écrite du brevet. Un examen qu'ils abordent avec une relative décontraction.

Drôle d'expérience que celle de flâner dans un collège sans aucun élève. On en viendrait presque à regretter les courses-poursuites dans les couloirs et les réprimandes des professeurs. Ce jeudi 29 juin 2017, un peu avant 13 h, les salles de classe sont ouvertes, soigneusement rangées et inspectées par une escouade de surveillants et d'enseignants qui s'affairent silencieusement. Impossible de ne pas sentir qu'un événement important se prépare. La première épreuve écrite du brevet commence dans moins de trois quarts d'heure.

Devant l'établissement, en revanche, c'est la frénésie. Les troisièmes attendent l'ouverture des portes et on retrouve toute l'âme du collège, les fausses bagarres et les bandes d'amis. Personne ne révise, et d'ailleurs personne ne parle de l'examen national. Pour beaucoup d'élèves, ce jeudi est manifestement un jeudi comme les autres.

L'art d'avoir le brevet avant même de le passer

Billal arrive main dans la main avec sa petite amie. "Je me sens bien, pas trop stressé", lance-t-il en serrant la main de ses camarades de 3e4. Il compte sur les matières scientifiques pour décrocher la mention très bien. Au troisième trimestre, Billal a obtenu 13 de moyenne en maths, 15 en SVT et 19,5 en physique-chimie. Avec 420 points, le jeune homme a d'ores et déjà le brevet et même la mention assez bien. Voilà qui explique sa décontraction. Il n'a qu'une seule crainte, celle de ne pas finir l'épreuve, comme cela lui était arrivé lors des deux brevets blancs.

Les élèves sont répartis par ordre alphabétique dans une quinzaine de salles. Pour connaître la sienne, Émeline consulte les interminables listes placardées à l'entrée du collège. Elle "pense avoir le brevet", même si les matières scientifiques ne sont pas vraiment son fort. "Je pars avec 255 points. Je suis sûre d'avoir au moins la moyenne à l'oral, c'est-à-dire 50 points. Chacune des deux épreuves écrites étant notée sur 100 points, je devrais pouvoir obtenir les 45 points restants", détaille-t-elle confiante. Sa crainte est plus irrationnelle que celle de Billal : elle redoute la panne de calculatrice !

Dans la salle top secrète du brevet

L'enceinte du collège a perdu ses airs d'établissement abandonné. En attendant que les élèves retrouvent leur convocation et prennent place, au "secrétariat du brevet" se trouvent les copies et les sujets d'examen.

Les consignes de l'Éducation nationale sont respectées à la lettre. "Mesdames, êtes-vous d'accord que le scellé est bien fermé ?", demande Mme Benbouzid, la principale. Les deux responsables pédagogiques acquiescent, elle poursuit : "Il est 13 h 16 et j'ouvre le scellé". Les sujets sont répartis dans des pochettes disposées par étage et par salle. Sur chaque pochette est inscrit le nombre exact de candidats dans la salle. Les pochettes partent en même temps pour être distribuées à 13 h 30 pétantes. À ce moment précis, plus de 800.000 candidats français découvrent le sujet de maths.

"Voilà, c'est fini"

16 h 40, c'est la fin de cette journée d'épreuves. Le calme plat laisse soudain place à un incessant brouhaha, à une délivrance généralisée. Les surveillants récupèrent les copies en demandant le silence. Les candidats s'entendent pour dire que les matières scientifiques étaient plutôt faciles. "Le sujet de physique-chimie et SVT sur les énergies renouvelables était pratiquement le même que celui de Pondichéry", explique Billal, avant d'ajouter : "On s'attendait à ça, il n'y a pas eu de surprise."

Consulter tous les corrigés du brevet 2017 en vidéo

Pour les 3e4, le brevet marque à la fois l'apogée et la fin d'une année plus dense que les précédentes, avec notamment le stage en entreprise, les EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires) et, bien sûr, l'orientation au lycée. Une page se tourne. "Ça va être un nouveau départ avec de nouveaux enjeux comme le bac", imagine Émeline, qui vise un bac pro accueil relation clients et usagers. Elle marque une pause et ajoute : "Je suis confiante, je n'ai pas peur".

Le collège Gustave-Flaubert en chiffres

560 élèves
1/4 d'élèves boursiers
5 classes par niveau
1 classe relais et 1 classe Ulis
75,2 % de réussite au DNB (diplôme national du brevet) en 2016, mais une forte hétérogénéité du niveau des élèves : 13 % de mentions TB, 21 % de mentions B, 18 % de mentions AB, 22 % sans mention.

L'Etudiant retourne au collège !

En 2016-2017, la rédaction de l'Etudiant retourne sur les bancs du collège ! Direction l'établissement Gustave-Flaubert, à Paris. Mois après mois, on partage la vie d'une classe de 3e durant cette année scolaire rythmée par le stage, la préparation de l'orientation des élèves et celle du brevet. Pour suivre notre immersion : #letudiantretourneaucollege

Lire aussi : 

L'épisode 1 de l'immersion au collège

L'épisode 2 de l'immersion au collège

L'épisode 3 de l'immersion au collège

L'épisode 4 de l'immersion au collège

L'épisode 5 de l'immersion au collège

L'épisode 6 de l'immersion au collège

L'épisode 7 de l'immersion au collège

- L'épisode 8 de l'immersion au collège

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