Que deviennent les vœux que vous avez formulés sur Admissions-postbac une fois que les établissements les réceptionnent ? Comme procèdent-ils pour trier les candidatures ? Si la réponse varie selon la sélectivité de la formation, voici les coulisses de cette procédure côté écoles d'ingénieurs postbac avec l’Institut polytechnique LaSalle Beauvais. École d’ingénieurs spécialisée dans les sciences de la terre, du vivant et de l’environnement, LaSalle Beauvais reçoit chaque année environ 1.100 candidatures d’élèves de terminale (à 90 % scientifique) pour 280 places ouvertes. Un quart des postulants est donc sélectionné, au fil d’un processus qui comporte 3 étapes.
1. L’examen général du dossier |
Les dossiers reçus sont classés en 3 catégories : +1 pour les très bons, 0 pour les “normaux”, et –1 pour ceux des élèves qui “ont trop de lacunes pour franchir la barre de la première année”, explique Valérie Leroux, directeur délégué de LaSalle Beauvais.
Quels critères président à ce classement ? Les moyennes de première et de terminale, bien sûr, mais aussi le classement relatif dans la classe ainsi que les commentaires des professeurs et la dynamique des résultats, afin de voir si ceux-ci sont plutôt constants, progressent ou se dégradent.
D’une manière générale, un 12 de moyenne est un bon signe pour intégrer l’école. “Mais nous savons que tous les lycées ne notent pas de la même façon, nuance Valérie Leroux. C’est pourquoi nous conservons le dossier d’un élève qui a 11 ou 10,5 de moyenne mais se situe dans le premier tiers de la classe.”
De même, des notes inférieures à 10 dans les matières scientifiques sont rédhibitoires, “sauf si la moyenne de la classe est elle-même très basse”, précise-t-elle.
Enfin, l’école cherche des profils équilibrés entre matières scientifiques et littéraires : “Un élève qui a 12 en maths et 14 en SVT, mais 8 en histoire, 9 en anglais et 6 ou 7 en philosophie nous pose problème, car il aura des difficultés en expression écrite.”
Environ 400 candidats sont ainsi éliminés à l’issue de cette première étape.
2. L’entretien individuel |
Les élèves dont le dossier a reçu un 0 ou un 1 sont convoqués à un entretien devant 2 enseignants-chercheurs de l’école, qui n’est
“pas un entretien de sélection”, insiste Valérie Leroux. L’objectif, explique-t-elle, est de “vérifier que le projet de l’élève correspond bien aux
formations proposées” par LaSalle Beauvais.
Autrement dit, que le candidat ne souhaite pas, en réalité, faire par exemple de la chimie, alors que les cours concernent davantage l’agriculture et les SVT…
À l’issue de ces deux étapes, LaSalle Beauvais donne une note générale au dossier de l’élève : les résultats de première et terminale sont coefficientés en fonction de l’année et des matières de manière à obtenir une note moyenne. Puis, l’école applique des bonus si l’appréciation générale a classé le dossier dans les 0 et +1, et des malus pour les élèves qui ont redoublé. La note de l’entretien est également transformée en bonus/malus.
Puis la note est corrigée en fonction du coefficient de réussite au bac du lycée, afin de gommer l’effet lycée. Elle représentera 65 % de l’évaluation finale.
Tous les candidats convoqués à l’entretien doivent aussi passer les
épreuves de la banque de la FESIC, communes à une quinzaine d’écoles d’ingénieurs. Il s’agit de
4 QCM en physique, chimie, mathématiques et SVT. Les résultats aux épreuves écrites pèsent pour 35 % de l’évaluation finale. “En général, constate Valérie Leroux, cette note converge avec celle du dossier.”
4. Le classement des dossiers |
Au terme de ce processus, les dossiers sont classés. Sur les 800 candidats ayant passé l’entretien et les épreuves écrites, LaSalle Beauvais en conserve environ 500, dont les notes s’échelonnent de 11,5 à 18. “La moyenne s’établit à 13,5”, indique Valérie Leroux, ajoutant que “80 % de nos élèves ont une mention au bac.
La première vague d'APB donne lieu à la majorité des inscriptions : “En 2011, l’école avait rempli 85 % de sa première année, déclare le directeur délégué. Ensuite, ce sont de petits ajustements. En général, nous recrutons des élèves qui nous ont placé en vœu 1, 2 ou 3 : il est rare d’aller beaucoup plus loin.” En effet, si un élève a placé l’école en vœu 6 ou 7, il est probable que celle-ci ne corresponde en réalité pas à son projet.
À lire
“APB. L'admission postbac décryptée pour les nuls”, de Bruno Magliulo, First Éditions.
Du choix de votre orientation aux astuces pour s'inscrire, en passant par les étapes clés d'APB, retrouvez toutes les réponses à vos questions et augmentez vos chances de voir vos vœux exaucés !