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BUT ou licence : comment choisir entre ces deux formations à bac+3 ?

Contrairement à la licence, l'accès au BUT est sélectif.
Contrairement à la licence, l'accès au BUT est sélectif. © Adobe Stock/pathdoc
Par Clémentine Rigot, publié le 23 août 2022
6 min

Si la licence s’est imposée comme l’un des cursus les plus prisés, le BUT gagne également du terrain. Proposé par les IUT depuis 2021, cette nouvelle version du DUT a d’emblée séduit les étudiants, puisqu’un lycéen sur trois a formulé au moins un vœu vers cette filière en 2021.

La licence comme le BUT sont deux formations préparées en trois ans, délivrant un bac+3, et comptent plusieurs différences. À commencer par l’accessibilité : la sélection, qui se fait sur Parcoursup, est plus ardue pour le BUT par rapport à la licence.

Une sélection sur dossier et entretien en BUT

En BUT, en plus d’un dossier, les candidats peuvent être convoqués à des entretiens de motivation "dans les spécialités qui demandent une certaine aisance à l’oral", précise Jean-Christophe Boisse, directeur de l’IUT Nice-Côte d’Azur (06), qui propose dix domaines de BUT (il en existe 24 en tout), déclinables en plusieurs parcours.

La licence, de son côté, n'est pas sélective. Il faut néanmoins vérifier les attendus de chaque licence sur Parcoursup pour s'assurer que votre profil correspond bien aux attentes de la formation. Par ailleurs, certaines licences sont "sous tension"(STAPS, psycho, droit, etc.) ce qui signifie qu'il y a plus de candidats que de places dans les universités. Aussi, dans ces filières, les universités peuvent être amenées à choisir les candidats dont les profils sont plus en adéquation avec la formation délivrée, que ce soit concernant les spécialités choisies, mais aussi le niveau attendu.

La licence, une formation généraliste

Les académies réservent la moitié de leurs places aux bacheliers technologiques pour les BUT de même spécialité. Un bachelier sciences et techniques du laboratoire pourra ainsi s’orienter vers un BUT génie chimique et génie des procédés.

De son côté, la licence conviendra aux lycéens ne souhaitant pas se spécialiser si rapidement, notamment "à ceux qui sont à l'aise avec les concepts et qui ont besoin de temps avant de mettre en pratique leurs connaissances", précise Jean-Christophe Boisse.

Mais qu’ils choisissent une licence ou un BUT, les étudiants seront amenés à se croiser. Les IUT sont, le plus souvent, installés sur les campus, ce qui permet de profiter de leurs avantages (bibliothèque, infrastructures sportives). Sur le plan financier, les deux formations sont au coude à coude : les frais de scolarité ne dépassent pas les 200 euros et sont gratuits pour les boursiers.

Encadrement en BUT, autonomie en licence

Les inscrits en licence peuvent choisir parmi les 45 mentions existantes et leurs spécialisations, proposées à partir de la deuxième ou troisième année. Les étudiants en lettres pourront par exemple s’orienter vers des parcours documentation, métiers du livre ou encore sciences du langage. Certaines universités proposent même des doubles diplômes, très sélectifs, pour préparer une poursuite d’études de haut niveau.

Les BUT sont eux organisés en 24 filières, qui restent inchangées par rapport aux DUT.

Vous pourrez donc vous former dans le secteur sanitaire et social, dans l'informatique ou encore la logistique. Si vous choisissez l'une des trois spécialités suivantes : génie biologique, information-communication ou carrières sociales, vous aurez à choisir un parcours dès la première année.

La licence, qui confère beaucoup d’autonomie, demande sérieux et rigueur aux étudiants. Elle est plus théorique (cours magistraux et travaux dirigés) que le BUT, qui accompagne davantage les élèves, dans la continuité de la terminale, et laisse une grande part à la pratique. "On construit le programme à partir d'un problème concret et on déroule les compétences nécessaires pour le résoudre", indique Jean-Christophe Boisse.

Le BUT en route vers la professionnalisation

Comprenant entre 22 et 26 semaines de stage, le BUT promet une réelle professionnalisation face à la licence, moins adaptée aux élèves désireux de se lancer rapidement dans la vie active. "Aujourd’hui, certains candidatent à des BUT uniquement s’ils sont pris en alternance. On sort de deux ans de Covid, où les jeunes ont été devant les écrans. Il y a eu une perte de sens et donc une demande de concret", analyse le directeur, dont l’IUT enregistre une augmentation de 30% des demandes d’alternance cette année.

La licence de son côté se poursuit en formation initiale. Elle apporte un socle de connaissances généralistes et prépare à l'intégration d'un master qui se veut plus spécialisé. Mais, si vous le souhaitez, il est possible de faire un stage pendant ses trois années de licence, notamment en L3. Il ne s'agit pas d'une obligation mais d'une possibilité, sous certaines conditions, offertes par les universités.

La licence, tremplin vers le master

En sortie de BUT, deux choix s’offrent aux diplômés : l’insertion directe sur le marché du travail ou la poursuite d’études. Les étudiants peuvent soit chercher un emploi soit se diriger vers un master ou emprunter des passerelles vers les écoles de commerce, d’ingénieurs, vétérinaires ou encore certaines prépas scientifiques.

Les diplômés de licence, eux, seront plutôt amenés à poursuivre leurs études, notamment en master. Pour accéder en première année de master, une sélection sur dossier et parfois sur entretien est nécessaire depuis la réforme du master. Il est aussi possible de passer les concours de certaines grandes écoles ou des concours de la fonction publique.

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