Décryptage

Covid-19 : les écoles de commerce et le casse-tête de la mobilité internationale

Skema, campus en chine, palmarès des grandes écoles de commerce
Le campus de Skema, près de Shanghai en Chine, accueillent encore des étudiants français, restés là-bas malgré la pandémie. © Skema Business School
Par Isabelle Fagotat, publié le 02 décembre 2020
5 min

Face à l’épidémie de coronavirus, les écoles de commerce doivent trouver des solutions de dernière minute pour permettre à leurs étudiants de vivre une expérience à l'étranger. Reports de séjour, changements de destination, cours en ligne, le point sur les dispositifs mis en place.

Séjours annulés, frontières fermées, confinement…, alors que l’expérience internationale est un parcours obligé dans le cursus, les écoles doivent faire face à la crise sanitaire qui fait évoluer en permanence les possibilités d’accueil des campus et universités partenaires.

En temps normal, la mobilité internationale représente quelque 1.500 étudiants chez Skema, ils ne sont actuellement qu’entre 300 et 400 à l’étranger. "Il s’agit principalement de personnes qui étaient sur place et qui ont pu y rester, notamment dans nos campus en Chine et aux Etats-Unis. Mais actuellement ces deux pays sont fermés et n’accueillent pas de nouveaux étudiants. Aux Etats-Unis, l’obtention d’un visa étudiant est possible mais la procédure est longue. Les séjours risquent donc d’être reportés", indique Alice Guilhon, directrice générale de Skema business school.

Transfert de séjours vers l’Europe

Face aux nombreuses annulations venues d'Amérique et d'Asie, d’autres écoles ont misé sur l’Europe. "En Asie, seule la Corée du Sud a continué à accueillir nos étudiants. Mais nous avons réussi à faire partir 717 étudiants au semestre dernier grâce à nos partenaires européens. Près de 88% des échanges maintenus l’ont été en Europe", constate Céline Davesne, directrice générale adjointe pour les programmes et l’international de Neoma business school.

Camille Martin et Julie Rousseau ont ainsi pu partir à Bradford, au Royaume-Uni. "Après une quatorzaine, nous avons pu visiter le pays, même si ce n’est plus le cas car nous sommes désormais confinés. En ce qui concerne les cours, nous avons principalement des séances sur Zoom et un cours en présentiel en moyenne tous les 15 jours. Ce n’est évidemment pas l’expérience internationale idéale mais je suis heureuse d’avoir pu partir en échange académique en Grande-Bretagne, après l’annulation de mon séjour à Ottawa", explique Camille.

"À notre arrivée, l’université a proposé des animations pour favoriser les rencontres. Cependant, nous avons eu peu de contacts avec les Britanniques, la plupart étaient des étudiants Erasmus. Mais nous avons la chance d’être en colocation avec des étudiantes étrangères avec qui on peut parler anglais", poursuit Julie.

La situation est en effet plus compliquée pour les personnes en mobilité qui vivent seules. C’est notamment le cas pour les étudiants étrangers actuellement en France, qui doivent faire face au confinement. Animations en ligne, accès à des salles de travail, recherche de stage, suivi particulier, etc. les équipes pédagogiques sont particulièrement attentives à leur situation.

Incertitudes pour le premier semestre 2021

L’autre préoccupation concerne les départs à venir. La pandémie de Covid-19 touche tous les continents et de nombreux pays font actuellement face à une deuxième vague particulièrement virulente qui engendre çà et là de nouveaux confinements, notamment en Europe. "Pour le premier semestre 2021, une centaine de séjours sont déjà annulés. Mais cette fois-ci, il paraît difficile de miser sur nos partenaires européens. Nous envisageons donc des solutions alternatives comme reporter les séjours et les remplacer par des stages, favoriser les doubles diplômes, proposer des cours en ligne lorsqu’ils existent… ", précise Céline Davesne.

À l’Esdes Lyon business school, les étudiants sont autorisés à partir en mobilité seulement si au minimum la moitié des cours se déroule en présentiel. Mais au gré de la propagation du virus et des confinements, les établissements passent à 100% de formation en ligne. "Nous misons sur certains pays scandinaves qui s’en sortent mieux. Une réflexion est également menée pour permettre à des étudiants qui ne pourraient pas partir de vivre une expérience internationale tout en restant à Lyon. Nous développons actuellement un cours de gestion de projet international à distance avec notre partenaire à New York dont nous pourrions nous inspirer", résume Kevin Pon, directeur des relations internationales et des accréditations à l’Esdes.

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