Reportage

À Telecom Paris, des élèves ingénieurs initient les collégiens aux sciences

Durant les sessions d'initiation à l'informatique, les collégiens ont pu participer à différents ateliers.
Durant les sessions d'initiation à l'informatique, les collégiens ont pu participer à différents ateliers. © Zineb El Mountassir
Par Zineb El Mountassir, mis à jour le 11 juillet 2022
6 min

Cinq fois cette année, les étudiants ingénieurs de Télécom Paris ont animé des ateliers de médiation scientifique dans un collège. Des sessions pensées pour créer des vocations chez un public défavorisé, mais aussi pour encourager les étudiants à prendre conscience des enjeux sociétaux.

Tout au long de l'année scolaire 2021-2022, des étudiants de première année de l'école d'ingénieurs Télécom Paris ont encadré cinq sessions d’initiation au monde de l’informatique et du numérique au profit d'élèves de quatrième et troisième du collège Paul Eluard de Brétigny-sur-Orge (91).
L'Etudiant a assisté à la cinquième et dernière session de ce projet de médiation scientifique, le jeudi 23 juin dernier. Trois ateliers, conçus, imaginés et mis en place par ces futurs ingénieurs, étaient au programme : magnétique, algorithmie et jeux vidéo.
Collégiens Telecom Paris
Collégiens Telecom Paris © Zineb El Mountassir

Ateliers ludiques et pratiques

L’atelier jeu vidéo est celui qui aura captivé le plus les collégiens, en leur offrant un regard ludique sur le monde du numérique. "On a conçu un site web sur lequel les collégiens peuvent créer leur propre univers digne de 'Mario' : briques de couleurs, personnages, détails et différents éléments de niveau", explique Paul-Marie, étudiant ingénieur.
Sur l'atelier du magnétisme, les collégiens ont pris part à une expérience manuelle avec moteur, piles et fils de cuivre. Dans cette discipline fondamentales des sciences, les élèves ont construit des formes et donné des architectures différentes au moteur.
Les étudiants profitent de ces séances d’apprentissage pour aborder l’écologie et son rapport avec l’informatique. "En leur expliquant que le moteur électrique ne pollue pas, mais que sa construction implique des éléments polluants, nous essayons de mettre la lumière sur des phénomènes écologiques qu’ils ignorent", développe Solal, élève ingénieur.
Collégiens Telecom Paris
Collégiens Telecom Paris © Zineb El Mountassir

Des collégiens curieux et captivés

Jean-Charles Charlier, professeur de technologie, est à l’initiative de ces ateliers au collège Paul Eluard. Selon lui, c’est pendant le collège que les élèves doivent être invités à pratiquer les sciences et à "être dans le faire". "Dès que j’ai l’opportunité de mettre mes élèves dans des petits groupes d’activités concrètes, j’en profite", explique l'enseignant, qui déplore la suppression de quelques cours de travaux pratiques.
L'expérience a donné envie au professeur de réitérer la collaboration avec Telecom Paris : "Les collégiens qui en ont bénéficié deviennent demandeurs. Ces ateliers ont appuyé l’intérêt des élèves, déjà captivés par les sciences."
Amenés pour la première fois à se mettre dans la peau d’un enseignant, les élèves ingénieurs confirment. "En tant qu’étudiants, on a toujours été dans le rapport d’apprentissage face au professeur, raconte Solal. Et là, le fait de redonner ce que nous avons appris durant notre formation est particulièrement gratifiant : les collégiens se souviennent de ce qu’on avait fait la dernière fois et on le voit : ils sont clairement captivés et arrivent à expliquer les notions qu'on leur a appris, à leur manière, avec leurs mots."
Après ces séances deux heures, des moments d'échange entre élèves et étudiants avaient en outre pour but de répondre aux questions des collégiens quant à leurs projets d’orientation et aux perspectives dans le domaine de l’informatique. "C'est grâce à ce genre d'ateliers que j'ai été captivée par les sciences de l'informatique, raconte Kenza. Aujourd'hui, je suis en école d'ingénieurs."

Égalité des chances et engagement social

Mais les ateliers sont aussi bénéfiques aux étudiants. Souhaitant les inciter à l’engagement associatif, Telecom Paris a en effet intégré un module de formation humaine dans sa formation. Les étudiants qui décident de s'engager dans une activité axée sur la solidarité et la lutte contre l’exclusion sont même récompensés de crédits ECTS.
Johanna Legru, déléguée à la mixité, à la diversité sociale et au handicap au sein de l’école, constate cependant que ce n'est pas la motivation première des étudiants : "Au-delà des crédits, ils ont développé une passion pour l’engagement. Ils aiment parler aux jeunes et transmettre ce qu’ils ont appris."
Pour la plupart des étudiants présents, l'élément motivateur est en effet l'envie de partager et de transmettre des connaissances. "Nous semons des graines, se félicite Kenza. Et nous créons peut-être des vocations, même si ce n’est pas forcément la finalité des ateliers."
Selon Johanna Legru, la volonté de Telecom Paris est aussi de "voir les étudiants assimiler la structure éducative en France, celle qui fait que selon l’environnement, les conditions sociales et géographiques, les étudiants n’ont pas forcément accès au mêmes opportunités". "Notre volonté, aujourd’hui, est de participer à l’éducation d’une élite éveillée et consciente du monde dans lequel elle évolue", conclut-elle.

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