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Orientation en école d'ingénieurs : pensez aux BUT

Selon la CDEFI, 16% des élèves admis en cycle ingénieur en 2021 étaient auparavant inscrits dans un IUT.
Selon la CDEFI, 16% des élèves admis en cycle ingénieur en 2021 étaient auparavant inscrits dans un IUT. © Adobe Stock/elen31
Par Clément Rocher, publié le 23 février 2023
4 min

Le bachelor universitaire de technologie peut apparaître comme un vrai tremplin pour intégrer une école d'ingénieurs. Le profil technologique de ces étudiants séduit les écoles, mais les places sont chères.

Vous souhaitez devenir ingénieur, mais les classes préparatoires vous effraient ? Le BUT (bachelor universitaire de technologie) peut être une alternative très sérieuse. Selon la CDEFI (Conférence des directeurs des écoles françaises d'ingénieur), 16% des élèves admis en cycle ingénieur en 2021 étaient auparavant inscrits dans un IUT. Une proportion qui monte à 50% chez les alternants.

La transformation du DUT (bac+2) en BUT (bac+3) ajoutera une année de cursus, mais ne changera pas les règles. "Les objectifs d'apprentissage sont les mêmes que le DUT, mais ils se déroulent désormais en trois ans", explique Nadège Troussier, directrice générale adjointe en charge des formations de l'école Arts et Métiers.

Elle l'assure, son établissement va "maintenir ses recrutements pour les programmes d’ingénieurs de spécialité sur ces profils-là". En 2022, 270 nouveaux étudiants à Arts et Métiers venaient d'un IUT.

L'atout d'un profil technologique

Si ces étudiants intéressent les écoles d'ingénieurs, c'est notamment pour leurs connaissances technologiques. "On cherche à former des étudiants qui seront des acteurs de terrain, qui vont être capables d’accompagner le changement industriel. Ce qui nous intéresse chez les étudiants d'IUT, c’est leur ancrage technologique", explique Nadège Troussier.

À l’ESIEE Paris, cette diversité des profils représente une force. "C’est une chance, pour nos étudiants, de côtoyer des camarades aux profils variés", estime Jean Mairesse, directeur général de l'établissement, qui a accueilli 530 diplômés d'un DUT cette année.

Pendant leur parcours, les étudiants d'IUT auront en effet l’occasion de travailler en atelier, effectueront des travaux appliqués et des expérimentations, et travailleront en mode projet. "Il faut prendre ces éléments en compte quand les étudiants arrivent chez nous. Ce sont des élèves qui pourront alors appréhender leurs études avec une perspective de réussite", affirme Martial Martin, président de l'Adiut (Assemblée des directeurs d'IUT).

Des cours de renforcement

Sur le volet théorique, les écoles d’ingénieurs proposent un accompagnement aux étudiants en provenance d’un IUT. "Des classes de TD spécifiques vont bénéficier d’un suivi pour accompagner au mieux les étudiants en difficulté sur les matières scientifiques", illustre Nadège Troussier.

Du côté de l'ESIEE également, "des élèves de DUT qui seraient un peu justes sur la manipulation des outils mathématiques vont suivre des enseignements de renforcement", ajoute Luc Chevalier, directeur adjoint.

Cet accompagnement s’organise aussi spontanément du côté des étudiants. "Une solidarité très forte se met en place. Ils organisent entre eux des cours de soutien, cela leur permet de combler des lacunes potentielles", poursuit Nadège Troussier. Elle constate d'ailleurs que les étudiants de DUT ne sont pas les seuls à avoir des lacunes.

Une filière réservée aux meilleurs étudiants

Pour autant, s'orienter en école d'ingénieurs après un BUT ne sera pas donné à tout le monde. "Ce sont les filières production qui ont des connexions avec les écoles d'ingénieurs, ce qui correspond à un tiers de nos effectifs", précise Martial Martin, qui ajoute que cette voie concerne surtout les étudiants qui "présentent d’excellentes aptitudes".

Les tout meilleurs pourront même intégrer un cycle ingénieur à l'issue de la deuxième année de BUT, mais "de manière exceptionnelle".

Pour l'instant, les écoles d'ingénieurs sont prêtes à lire tous les dossiers. "On va étudier avec attention toutes les candidatures des jeunes actuellement en BUT qui souhaitent se réorienter vers notre école. Notre niveau de sélectivité reste inchangé", confirme le directeur de l'ESIEE Paris, qui invite les étudiants à "ne pas se censurer".

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