Décryptage

Une entrée sur le marché du travail légèrement retardée pour les ingénieurs diplômés en 2020

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Par Manon Pellieux, publié le 29 juin 2021
4 min

INFOGRAPHIE. Comme chaque année depuis 2005, l'association IESF publie une enquête sur les ingénieurs diplômés. Insertion sur le marché du travail, mobilité géographique, évolution de carrière : de nombreux critères sont passés au crible. Pour cette édition, elle fait le bilan de l'année 2020, marquée par la crise du Covid.

En 2020, les ingénieurs connaissent toujours le plein emploi et ce malgré la crise sanitaire, selon un rapport de l'association IESF (Ingénieurs et Scientifiques de France). Le taux de chômage au 31 décembre 2020 est de 4,7%, contre 3,6% en 2019. Une légère augmentation est donc à constater, mais elle n'a rien de comparable à ce que peuvent connaître d'autres secteurs d'activité.

Les jeunes diplômés davantage touchés par la crise

Le rapport souligne que l'impact de la crise s'est surtout fait ressentir auprès des jeunes diplômés. Alors qu'au 31 décembre 2018 et 2019, ces derniers étaient respectivement 13,9% et 14,4% à encore chercher un emploi, le bilan est plus mitigé pour l'année 2020. 27,1% des élèves-ingénieurs diplômés dans l'année étaient encore à la recherche d'un emploi au 31 décembre 2020.
L'IESF estime qu'il y a eu 17.000 recrutements de moins en 2020 par rapport à l'année dernière. Une baisse qui varie selon les régions et les spécificités de leurs bassins d'emploi : l'Occitanie et la Nouvelle-Aquitaine, où les industries liées au transport et à l'aéronautique sont nombreuses, connaissent le plus fort déficit de recrutement. L'Occitanie voit une diminution de 30,9% des embauches d'ingénieurs en un an. Elle est de 25,7% en Nouvelle-Aquitaine.

Une augmentation du nombre de CDD

Un autre effet de la crise sur l'embauche des jeunes diplômés ingénieurs concerne le type de contrat qu'ils obtiennent. En 2019, 77% des salariés diplômés dans l'année avaient obtenu un contrat en CDI. Cette année, ils sont 72%. À l'inverse, le pourcentage de ceux qui décrochent un contrat en CDD augmente en un an : ils représentent 18,4% des embauches en 2020, contre 14,8% en 2019.
Côté rémunération, le salaire brut médian et hors primes chez les ingénieurs de moins de 30 ans s'élève à 40.000€. En tout début de carrière, la médiane se situe plutôt à 35.000€. Ces chiffres restent stables par rapport à l'année dernière. En fin de carrière, les ingénieurs gagnent aujourd'hui autour de 94.000€ brut médian.

Un enfant d'ingénieur a une chance sur trois de le devenir à son tour

Cette enquête s'intéresse également aux origines sociales des jeunes ingénieurs. En 2020, un jeune sur dix-huit devenait ainsi ingénieur. Un enfant de parents ingénieurs a plus de chances de le devenir à son tour : un sur trois exactement. Une probabilité qui s'effondre pour les enfants d'employés : ils ont une chance sur vingt d'exercer plus tard la profession d'ingénieurs. Ce ratio est encore plus bas pour les enfants d'ouvriers qui n'ont qu'une chance sur quatre-vingt.

Comme depuis les années 1980, la proportion d'enfants de cadres, professions libérales ou d'entrepreneurs chez les ingénieurs n'a pas évolué. Ils représentent 58% des ingénieurs diplômés en 2020. Parmi les principaux vecteurs d'ouverture sociale, l'observatoire de l'IESF mentionne les bourses d'État et l'accès en écoles d'ingénieurs par BTS. Les étudiants boursiers ou ayant obtenu un BTS sont plus souvent issus d'une famille de classe populaire que l'ensemble des élèves-ingénieurs.

Des élèves ingénieurs plus nombreux à passer par l'apprentissage

L'apprentissage est aussi un outil d'ouverture sociale.

D'ailleurs, les étudiants sont de plus en plus nombreux à faire ce choix en écoles d'ingénieurs (plus 8% par an). Les étudiants apprentis sont d'ailleurs plus nombreux que les étudiantes. Si les élèves-ingénieurs font le choix de l'apprentissage, c'est d'abord pour "avoir un équilibre entre la formation théorique et pratique". Ils sont 50% à répondre en ce sens. 30% font ce choix pour être plus rapidement sur le terrain. Enfin, 17% le font pour des raisons financières.

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